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ONU : s’engager pour la réalisation du développement social

Intervention de Mgr Auza

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Le Saint-Siège recommande à l’ONU « un plan global pour la réalisation du développement social ».

Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, est intervenu à New York, le 6 octobre, lors de la session du Troisième comité de la 70e session de l’Assemblée générale de l’ONU, sur Article 28 (a) : « Mise en œuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale ».

Mgr Auza recommande « de renouveler et de renforcer l’engagement à promouvoir le développement social et l’inclusion sociale dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement ».

Voici notre traduction intégrale de l’intervention de Mgr Auza.

A.B.

 

Allocution de Mgr Auza 

Monsieur le Président,

Je tiens tout d’abord à vous féliciter, ainsi que le bureau, pour votre élection et à vous assurer du ferme engagement de ma délégation à s’impliquer de manière constructive dans le travail du Troisième comité de la 70e session de l’Assemblée générale.

Il y a vingt ans, au Sommet mondial pour le développement social, les États membres ont adopté la Déclaration de Copenhague sur le développement social et le programme d’action, un plan global pour la réalisation du développement social. Par cette déclaration, la communauté internationale reconnaissait non seulement que les dimensions économiques et sociales du développement sont intimement liées, mais que le développement doit être centré sur la personne humaine et enraciné dans le respect de la dignité humaine et des droits humains.

Comme le pape François nous l’a récemment rappelé dans son discours à l’Assemblée générale, l’action politique et économique doit être « guidée par un concept immuable de justice, et qui ne perd de vue, à aucun moment, qu’avant et au-delà des plans comme des programmes il y a des femmes et des hommes concrets, égaux aux gouvernants, qui vivent, luttent et souffrent, et qui bien des fois se voient obligés de vivre dans la misère, privés de tout droit » (Discours du pape François au siège de l’ONU, New York, 25 septembre 2015). Le Saint-Siège a la ferme conviction que l’économie existe pour servir la personne humaine et le bien commun de tous.

Trop souvent, on établit une fausse dichotomie entre les réalités économiques et sociales du développement. Il y a ceux qui affirment que le développement économique finira par conduire au progrès social et que mettre maintenant un accent fort sur les objectifs sociaux minera la croissance économique. Cependant l’expérience a montré que quand les priorités économiques sont poursuivies pour leur propre bien ou pour le profit seul, ce sont les personnes que les politiques de développement sont supposées servir qui sont les premières oubliées et qui sont distancées le plus rapidement.

Dans ses efforts de développement, la communauté internationale doit tout faire pour retrouver un équilibre sain entre la poursuite du gain économique et celle du bien commun. Le profit est problématique quand il devient l’unique fin de l’activité économique et qu’il est séparé du bien commun de tous. Il faut parvenir à un équilibre entre les deux et l’activité économique doit trouver son objectif dans le service de la personne humaine, avec une attention particulière pour les pauvres et les personnes marginalisées.

Le bien commun est un concept plus large que la croissance économique et le gain. Il ne nous autorise pas à réduire les besoins de la personne humaine ni à ignorer le bien-être de l’environnement afin d’équilibrer les pertes et profits sur la feuille de calcul. Il ne nous autorise pas à rejeter ceux qui ne rentrent pas dans le modèle économique dominant ni à oublier que ce dont ils ont besoin pour mener une vie digne n’est pas simplement matériel mais aussi spirituel.

Un modèle économique ou un programme mené par les seules forces du marché et gouverné par la poursuite du profit ne trouve pas de valeur chez ceux qui sont marginalisés et exclus parce qu’ils sont condamnés à n’avoir que peu ou pas de valeur économique. Ce sont ceux qui sont non-qualifiés ou sous-qualifiés, les personnes âgées, les personnes handicapées, les hommes et les femmes sans instruction, les jeunes issus de familles marginalisées et des bidonvilles. Ce sont ceux qui appartiennent à « la culture du déchet aujourd’hui répandue et qui ne cesse de se développer » (ibid.).

C’est pourquoi le pape François, dans son récent discours à l’Assemblée générale, a appelé à adopter l’Agenda 2030 pour le développement durable, « un signe d’espoir important » (ibid.). Sa compréhension plus large du développement a carrément placé la personne humaine au centre et l’a engagé à mesurer son succès selon qu’il laissera ou non quelqu’un en arrière.

Monsieur le Président,

Les objectifs de la Déclaration de Copenhague et du Programme d’action serviront de balises pour le succès de l’Agenda 2030 pour le développement durable. L’éradication de la pauvreté, la promotion du plein emploi et d’un travail décent pour tous, et l’intégration sociale sont tissées ensemble dans tout l’Agenda. Ma délégation demande aux États membres et à toutes les parties intéressées de renouveler et de renforcer leur engagement à promouvoir le développement social et l’inclusion sociale dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Bernardito Auza

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