Au deuxième jour de son voyage apostolique en Irak, ce samedi 6 mars 2021, le pape François se rend dans la plaine d’Ur pour participer à une rencontre interreligieuse, où il prononce son troisième discours du voyage (vendredi 5 mars-lundi 8 mars).
Le livret du voyage présente ainsi l’étape de Ur en Chaldée, l’une des villes sumériennes les plus anciennes et les plus importantes, ancienne capitale de l’empire, connue aujourd’hui sous le nom de Tell al-Muqayyar.
La ville, où, selon la tradition, le « patriarche d’une multitude », Abraham, a parlé pour la première fois avec Dieu, est mentionnée dans la Bible (Genèse 11, 28-31) et communément appelée le lieu de naissance du patriarche qui unit les destinées des juifs, des chrétiens et des musulmans. C’est ici que Dieu demandera à Abraham de quitter sa patrie, Ur des Chaldéens, et tout ce qu’il a, pour s’installer au pays de Canaan.
Située à 24 kilomètres de Nassiriya, Ur était la capitale d’un empire sumérien, qui, à la fin du IIIe millénaire av. J.-C., régnait sur toute la Mésopotamie. La position très avantageuse, entre le Tigre et l’Euphrate, à proximité du golfe Persique, a facilité son développement commercial et sa domination politique, la transformant en l’une des villes les plus prospères et les plus puissantes de la région.
Les premières installations à Ur remontent au moins au quatrième millénaire avant notre ère. Ur connaît deux moments de grande expansion, avec la Ière dynastie (2500-2300 av. J.-C.) et la IIIe dynastie (2000-1900 av. J.-C.), dont les temples, les tombes et les palais restent.
Sous Ur-Nammu, fondateur de la IIIe dynastie, la majestueuse Ziggourat à 3 terrasses, en briques d’argile, et en forme de pyramide a été construite: 62, 50 m de haut et 43 m de largeur. Elle est dédiée à Nannar, dieu de la Lune pour les Sumériens. Le règne d’Ur-Nammu marque la renaissance d’Ur, qui parvient plus tard à survivre aux dominations élamite, babylonienne et perse, mais est abandonnée au cinquième siècle.
Aujourd’hui, les vestiges de l’ancienne Ur sont visibles grâce aux fouilles archéologiques entreprises en 1919 par Henry Reginald Holland Hall, et grâce à celles de la mission, de 1922, du British Museum et de l’Université de Pennsylvanie, dirigée par Leonard Woolley.