Le bienheureux Charles de Foucauld pourrait être canonisé le dimanche 23 mai 2021, pour la fête de la Pentecôte. C’est du moins l’information publiée le 10 janvier par une source brésilienne liée aux petits frères de Jésus (congrégation inspirée du bienheureux français).
Mais la date des canonisations est traditionnellement annoncée par le pape lui-même, au cours d’un consistoire avec les cardinaux.
Le 26 mai 2020, le pape François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à publier deux décrets concernant notamment les miracles dus à Charles de Foucauld et César de Bus – qui peuvent donc être canonisés.
Charles de Foucauld est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Il se trouve orphelin dès l’âge de 5 ans, lit-on dans une note biographique publiée par Mgr Claude Rault, évêque de Laghouat (Algérie).
« Il commence une vie à la fois passionnante et tourmentée, écrit Mgr Rault. Pendant ses études secondaires, il perd la foi, troquant le goût de l’étude pour celui d’une vie facile et de joyeuses compagnies. … Lié à une compagne, il refuse de rompre avec elle lors de son envoi en Algérie et quitte l’armée. Apprenant que son régiment va partir en opération, il laisse son amie et est réintégré en Algérie ! Nous sommes en 1881. »
À l’âge de 24 ans, Charles de Foucauld quitte définitivement la vie militaire. Entre 1882 et 1884, il réalise une expédition au Maroc. Là-bas, il vit des expériences spirituelles importantes: « L’islam a produit en moi un profond bouleversement, écrit-il. La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de Dieu m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines. »
À la fin d’octobre 1886, il rencontre l’abbé Huvelin à Paris, se confesse et communie. C’est alors un début de la nouvelle vie.
Après sept années de recherche contemplative (en Terre Sainte, à la Trappe en France puis en Syrie), il quitte la vie monastique et arrive à Nazareth chez les Sœurs Clarisses (1897) : « Il y partage son temps entre le travail manuel, de longues heures d’adoration et de méditation de l’Écriture. C’est là que se mûrit sa vocation profonde. »
Il est ordonné prêtre le 9 juin 1901 dans le Diocèse de Viviers. Il demande à revenir au Sahara et il part à Beni Abbès, en Algérie, ou il restera pendant deux années. « Je veux habituer tous les habitants à me regarder comme leur frère, le frère universel », écrit-il.
« Charles de Foucauld, à travers ombres et lumières, nous a ouvert au sens de la fraternité universelle, écrit Mgr Rault. Cette dimension de toute vie évangélique est une urgence pour notre temps. Il nous invite à sortir de nos frilosités et de nos enfermements et à poursuivre le chemin tracé. »
En août 1905, père Charles s’installe à Tamanrasset, au sud de l’Algérie. Il y mène « une existence tiraillée entre la prière, l’étude, les contacts avec les Touaregs et une relation contestée avec les soldats français présents dans la région ». Il travaille sur les poésies touaregs (6000 vers transcrits et déchiffrés), et laisse un dictionnaire touareg de 4 volumes « qui fait encore autorité ».
Le 1er décembre 1916, fait prisonnier par un groupe de guerriers sénoussites, il est tué par son jeune gardien pris de panique.
Il a été béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI.
Lors des voeux à la Curie romaine, le 21 décembre dernier, le pape François a offert à ses collaborateurs une biographie de Charles de Foucauld, qui fut un « maître de la crise », a-t-il dit.