Sainte-Marthe, 8 mai 2020 © Vatican Media

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Les sacrements entre chrétiens de différentes confessions, quelles sont les conditions

Le discernement de l’évêque

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Quelles sont les conditions pour communier à l’Eucharistie dans une autre confession chrétienne que la sienne ? Le « vadémécum œcuménique » sur le rôle de l’évêque dans l’unité des chrétiens, publié ce 4 décembre 2020, fait le point sur la question. Une participation possible de façon « exceptionnelle », qui « ne doit en aucun cas advenir par pure politesse », afin d’éviter « la confusion ou le scandale ».

« L’administration et la réception des sacrements, en particulier celui de l’Eucharistie, dans les célébrations liturgiques des uns et des autres, demeure un important motif de tensions dans nos relations œcuméniques », souligne le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens dans ce document.

Pour répondre à cette question, le vadémécum pose « deux principes de base » inséparables : d’une part, la célébration des sacrements exprime l’unité de l’Église, c’est-à-dire que « la communion eucharistique a comme condition la communion ecclésiale », a expliqué le cardinal Kurt Koch, président du dicastère, lors d’une conférence de presse ; d’autre part, les sacrements sont aussi un pas vers la communion car l’Eucharistie est « une nourriture spirituelle ».

Ainsi, la participation aux sacrements de l’Eucharistie, de la réconciliation et de l’onction des malades « doit être réservée en général à ceux qui sont en pleine communion », précise le vadémécum. Mais « dans certaines circonstances, de façon exceptionnelle et à certaines conditions », elle peut « être autorisée ou même recommandée à des chrétiens d’autres Églises et communautés ecclésiales ».

Cette « communicatio in sacris » demande le discernement de l’évêque diocésain : elle est autorisée « dans certaines circonstances » et elle doit être reconnue « comme étant à la fois désirable et recommandée ». En outre, les possibilités diffèrent selon les Églises et communautés impliquées.

D’après le Code de droit canonique, les catholiques peuvent recevoir les sacrements d’autres ministres chrétiens à condition « qu’il y ait une véritable nécessité, c’est-à-dire que l’utilité spirituelle du fidèle le conseille » ; que « dans la demande de ce sacrement, on évite tout danger d’erreur ou d’indifférentisme religieux » ; et enfin qu’il soit « physiquement ou moralement impossible d’avoir recours à un ministre catholique » (cf. CIC 844 §2)

Pour qu’un chrétien oriental non-catholique reçoive les sacrements d’un ministre catholique, il faut qu’il y ait « danger de mort », ou, au jugement de l’évêque diocésain, une « grave nécessité » ; il faut aussi que la demande du baptisé soit « libre et spontanée » ; et qu’il soit « dûment disposé », ce qui implique qu’il ait une foi conforme à celle de l’Eglise catholique sur ce sacrement.

Le jugement de l’évêque sur ce qui constitue une « grave nécessité » et sur les circonstances du partage sacramentel « exceptionnel », précise le vadémécum, « a trait au soin et au salut des âmes ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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