Rencontre interreligieuse pour la paix au Capitole 20 octobre 2020 © Vatican Media

Rencontre interreligieuse pour la paix au Capitole 20 octobre 2020 © Vatican Media

Rencontre pour la paix : la conviction d’un moine bouddhiste

« Si un homme est à l’origine de la guerre, il peut aussi être à l’origine de la paix »

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« Si un homme est à l’origine de la guerre, il peut aussi être à l’origine de la paix » : telle est la conviction du Vén. Shoten Minegishi, moine bouddhiste japonais et ami de longue date de la Communauté de Sant’Egidio.

Au cours de la rencontre organisée par la communauté de Sant’Egidio dans l’esprit d’Assise et intitulée « Personne ne se sauve seul. Paix et fraternité », ce mardi après-midi 20 octobre 2020, au Capitole, à Rome, le Vén. Shoten Minegishi, a invité les personnes religieuses à coopérer davantage en vue de la paix.

Voici notre traduction du discours du Vén. Shoten Minegishi.

HG

Discours du Vén. Shoten Minegishi

Sainteté, Éminences, Excellences, chers amis,

Je suis venu à Rome parmi de nombreuses critiques et inquiétudes concernant le mouvement et le rassemblement de personnes dans le sillage du nouveau coronavirus. C’est parce que je veux être un ami de la communauté de Sant’Egidio. Un poète japonais, Akito Shima, a commis des vols et des meurtres parce qu’il avait faim. Il a été arrêté et condamné à mort. Alors qu’il était dans le couloir de la mort, il a commencé à écrire un poème contenant ces paroles : « Ici, dans le couloir de la mort, mes mains, ces mains qui ont étranglé à mort une personne, arrangent maintenant des fleurs ».

Ce poème décrit le fait qu’il peut y avoir du mauvais et du bon dans une même personne et il dit aussi que chacun de nous peut être bon ou peut exercer le même pouvoir maléfique des armes : les mots qui sortent de notre bouche peuvent blesser les autres ; si nous fixons quelqu’un du regard, nous pouvons l’offenser profondément. Nous avons tous tendance instinctivement à créer des divisions entre les gens. Nous avons tous tendance à dénigrer les autres et à battre nos concurrents. Il appartient à la personne de déterminer si et comment elle doit s’armer.

Permettez-moi de citer quelques versets d’un autre poème : « Je suis dans le couloir de la mort, assoiffé d’amour. On m’a donné des bonbons. Je les pose par terre, en attendant que les fourmis viennent ». Je ressens une orientation humaine fondamentale dans ce deuxième poème. Les êtres humains sont soucieux d’avoir une relation profonde avec les autres. Il est presque impossible dans un couloir de la mort de faire plaisir à quelqu’un, alors le prisonnier met des bonbons par terre en espérant faire plaisir aux petites fourmis. Ce poème évoque le fait que personne ne peut devenir heureux, que personne ne peut remplir son cœur sans avoir une relation avec les autres. Il avait privé de la vie une victime, alors il a laissé ces mots : « J’ai peur de ne pas pouvoir compenser la perte de la vie des victimes ! ».

Je suis impliqué dans le dialogue interreligieux depuis longtemps. Je crois que toutes les personnes religieuses devraient coopérer fortement entre elles afin que tous, indépendamment des différences de religions ou de positions culturelles, puissent être acceptés tels qu’ils sont dans leur intégralité. J’ai également acquis la conviction profonde que la peine de mort est un déni de la dignité humaine. Et je suis devenu profondément conscient que la violence et les guerres sont des comportements créés par l’homme. De sorte que si un homme est à l’origine de la guerre, il peut aussi être à l’origine de la paix.

Je suis profondément convaincu que le dialogue est le moyen d’ouvrir nos cœurs et de faire un pas de plus vers le cœur de l’autre.

Permettez-moi de conclure mon discours en disant : Ensemble, désarmons nos cœurs et faisons un pas de plus vers le monde que nous cherchons, un monde de fraternité et de paix ! Je vous remercie.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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