Le pape bénit un bébé © Vatican Media

Le pape bénit un bébé © Vatican Media

Fin de vie : le soin spécial des enfants in utero et des nouveaux-nés

Des soins personnalisés, des douceurs, la famille

Share this Entry

« Samaritanus bonus », le nouveau document de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) publié ce 22 septembre 2020, traite notamment d’un accompagnement de fin de vie particulier : celui des nouveaux-nés et des enfants dans le sein de leur mère, atteints d’une pathologie qui les rend non-viables. Le dicastère préconise « des soins personnalisés et des douceurs », ainsi que « la présence des parents ».

Le Saint-Siège fournit des recommandations pastorales afin de garantir le « respect » et le « bien-être » de ces enfants porteurs de malformations ou d’une maladie dégénérescente, dont la vie est « sacrée, unique, irremplaçable et inviolable », et ce depuis la « conception ».

Même en l’absence de thérapies fœtales ou néonatales, peut-on lire dans le texte, ces enfants ne peuvent être « d’aucune façon laissés sans soins, mais doivent être accompagnés comme tout autre patient jusqu’à leur mort naturelle » et « digne ». En outre, leur accompagnement exige une présence particulière : il s’agit « d’ajouter de la vie aux moments de l’enfant et non pas des moments à sa vie », spécialement pour ceux qui sont voués à mourir peu après l’accouchement.

Malheureusement, regrette la CDF, la culture dominante « ne promeut pas cette approche ». Au contraire, « hostile au handicap », elle conduit souvent à l’avortement, en le présentant comme « une pratique de prévention ». Mais cet acte « n’est jamais licite », réaffirme le Vatican, car il est « le meurtre délibéré d’une vie humaine », qui plus est « innocente ». Et de condamner l’utilisation des diagnostics prénataux « à des fins de sélection ».

Appelant à éviter aussi bien l’acharnement thérapeutique que « toute anticipation intentionnelle de la mort », la CDF proteste contre le choix de ne pas fournir de soin au nouveau-né qui est à risque de développer un handicap plus tard : cette approche « utilitariste » est « inhumaine ».

Lorsque le corps médical estime que les thérapies sont vaines et qu’elles provoqueraient d’ultérieures souffrances inutiles à l’enfant, cela ne doit pas signifier la suspension des soins soutenant « les fonctions physiologiques essentielles pour la vie du petit patient, tant que son organisme est en mesure d’en bénéficier ».

Cependant, la CDF demande que ces interventions soient fournies « de façon proportionnée » : « ‘l’évaluation et la gestion de la douleur physique du nouveau-né et de l’enfant est essentielle pour le respecter et pour l’accompagner dans les phases les plus stressantes de la maladie ». Il s’agit de ne pas présumer du fait qu’il supporte et accepte la douleur.

Soigner, rappelle le document, ce n’est pas seulement « pratiquer une thérapie et guérir », mais « prendre soin de la personne dans ses dimensions physiologiques, affectives, relationnelles et spirituelles ». En l’occurrence, « le maintien du lien affectif entre parents et enfants » est « une partie fondamentale du soin ».

Enfin, il s’arrête sur le concept de “meilleur intérêt du mineur”, qui « ne peut en aucun cas constituer le fondement pour décider d’abréger sa vie afin de lui éviter des souffrances, par des actes et des omissions qui par leur nature ou leur intention peuvent être euthanasiques ».

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel