Pedro Court, un sociologue du Chili, l’économiste italien Mario Draghi, et Kokunre Eghafona, anthropologue du Nigeria, engagée dans la lutte contre la traite des êtres humains, sont nommés par le pape François membres de l’Académie pontificale des sciences sociales, indique le Vatican ce vendredi 10 juillet 2020.
La sociologue et anthropologue nigériane Kokunre Adetokunbo Agbontaen Eghafona, 61 ans, est née à Londres. Elle a étudié à l’Université du Bénin, à Benin City (Nigeria), obtenant un diplôme en histoire puis un Master of Arts. Elle a également obtenu un Master of Science en Archéologie et Anthropologie de l’Université d’Ibadan, à Ibadan (Nigeria).
À l’Université du Bénin, elle est professeur au Département de sociologie et d’anthropologie depuis 1992; elle est devenue maître de conférences en 1996, professeure agrégée en 2003, professeure titulaire en 2008; et elle a également occupé de nombreux postes administratifs, notamment: chef du département de sociologie et d’anthropologie (2009-2013) et directeur des programmes à temps partiel (2016).
Elle était également responsable du développement durable au sein du Réseau des solutions durables des Nations Unies (2012-2017). Elle est l’auteur de nombreuses publications académiques. Ses activités scientifiques actuelles comprennent des mesures de lutte contre la traite des êtres humains au Nigéria, une priorité indiquée par le pape François à cette académie pontificale.
Pedro Morandé Court, 71 ans, diplômé en sociologie de l’Université pontificale catholique du Chili (UC) et docteur en sociologie de l’Université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg (Allemagne).
À l’UC, il a été professeur ordinaire puis chef du département de sociologie (1987-1990), pro-recteur (1990-1995), doyen de la faculté des sciences sociales (1995 à 2014) et est actuellement professeur émérite.
Il s’est spécialisé en sociologie de la culture et de la religion et en sociologie de la famille en accordant une attention particulière au peuple latino-américain et à son histoire sociale. Il a publié de nombreux articles sur l’identité familiale et culturelle de l’Amérique latine.
Le plus connu à l’international est certainement Mario Draghi, 72 ans, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE).
Après des études d’économie politique à l’université de La Sapienza, à Rome, puis l’obtention d’un doctorat au Massachussetts Institute of Technology (MIT), Mario Draghi a notamment enseigné la politique monétaire à l’Université de Florence à partir de 1981, avant de prendre des responsabilités importantes au niveau national et international : il a été directeur exécutif de la Banque mondiale, directeur général du ministère du Trésor en Italie, puis gouverneur de la Banque d’Italie de 2006 à 2011, et président de la Banque Centrale Européenne de 2011 à 2019.
Radio Vatican souligne que « ses huit ans de mandat à la tête de la BCE ont été marqués par une baisse des taux d’intérêt et un intense programme de rachats de dette, qui ont notamment permis aux pays d’Europe du Sud d’entrevoir une sortie de crise, alors qu’en 2011 la fragilité de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et surtout de la Grèce faisait planer le risque d’un éclatement de la zone euro. »
La même source rappelle que « l’Académie pontificale des Sciences sociales a été instituée par saint Jean-Paul II le 1er janvier 1994, afin d’alimenter la réflexion du Pape et du Saint-Siège sur des sujets liés à la Doctrine Sociale de l’Église à travers une assemblée plénière thématique organisée chaque année, généralement autour du 1er mai. Ses membres ne sont pas forcément catholiques, mais sont reconnus pour leur expertise dans des disciplines comme l’économie, la sociologie ou encore la science politique. Parmi eux figurent notamment le géographe français Gérard-François Dumont et l’économiste américain Joseph Stiglitz, qui fut prix Nobel d’économie en 2001. Le président de l’Académie est, depuis 2019, l’économiste italien Stefano Zamagni ».