Pour le “Jour de la conscience”, ce 17 juin 2020, le pape François a appelé au respect de la liberté de conscience.
Lors de l’audience générale qu’il présidait en direct streaming dans la matinée, il a évoqué cette journée inspirée du témoignage du diplomate portugais Aristides de Sousa Mendes, qui, « il y a 80 ans, décida de suive la voix de sa conscience et sauva la vie à des milliers de juifs et d’autres persécutés ».
Et le pape de souhaiter : « Que la liberté de conscience puisse être respectée toujours et partout ; et que chaque chrétien puisse donner un exemple de cohérence avec une conscience droite et éclairée par la Parole de Dieu. »
Aristides de Sousa Mendes sauva des personnes poursuivies par le régime nazi, alors qu’il était consul du Portugal à Bordeaux, en leur donnant des visas portugais, malgré l’interdiction de son gouvernement qui avait choisi de rester neutre.
Le 17 juin 1940, alors qu’une foule de gens s’est réfugiée au consulat, il défie ouvertement les ordres de son gouvernement, accordant des visas par milliers, travaillant jour et nuit pendant trois jours. On estime qu’il aurait sauvé quelque 30.000 personnes dont des membres de la famille impériale autrichienne, les Habsburg. Trois jours plus tard l’Allemagne bombardait Bordeaux.
Le dictateur portugais Oliveira Salazar ordonne qu’il soit rayé de la diplomatie pour désobéissance et qu’il soit jugé.
Le conseil disciplinaire oppose les violations des normes aux convictions catholiques du consul. Sousa Mendes est destitué. Ses enfants perdent leur travail. Sa famille est obligée de manger avec les réfugiés dans la Société d’Aide à l’Immigré Juif (HIAS). Aristides de Sousa Mendes meurt pauvre et malade le 3 avril 1954.