Couverture du livre du P. Rodrigue Gbédjinou

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Le Synode sur la synodalité : Des fondamentaux pour la réforme de l’Église

Il revient à chaque fidèle de participer à la construction de la maison du Seigneur

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Quel est l’avenir de ce Synode sur la synodalité ? Une marche vers la modernisation de l’Église ou un processus de discernement pour vivre en Église en esprit de circularité trinitaire et ecclésiale ! L’avenir de l’Église, c’est l’œuvre de Dieu qui y associe des hommes et femmes de chaque temps. Tous les fidèles du Seigneur sont ainsi appelés à se mettre à l’école de la synodalité, à apprendre davantage à marcher ensemble. Or, « marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Évêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique », souligne le pape François (17 octobre 2015). Des fondamentaux sont nécessaires, comme le souligne d’abord l’ouvrage Le synode sur la synodalité. Défis pour l’Église et chance pour l’Église en Afrique (R. Gbédjinou, octobre 2024).

« La relation à Dieu Trinité forme et constitue des hommes et femmes de relation et de communion, capables de partir de Dieu et de coordonner unité et pluralité, indispensables à la synodalité. » (P.19). C’est ainsi qu’apparaît l’Église de la Trinité : « Le défi majeur de l’Église et de l’Église en Afrique est la connaissance et la conscience de son mystère. » (P.23). L’Église est fondamentalement déterminée par le nous, le ‘’nous ecclésial’’ « qui implique la conscience d’appartenance et du sens de l’Église » (P.35) et « agit comme un réactif de la vie de l’Église » (P.42).

Les implications du mystère de l’Église sont ensuite déclinées : « Si l’Église du Seigneur qui est la Vérité, est le pilier et le soutien de la vérité, c’est donc par la vérité qu’elle est vraiment synodale. » (P.51). Grave défi pour notre monde où la vérité est en exil par la dictature du relativisme, la pensée unique ! L’Église est Corps du Christ. L’analogie du corps indique le soin à porter aux membres les plus faibles : « Les pauvres dans l’Église, c’est d’abord chaque fidèle du Seigneur, avec ses fragilités et limites » (P.61). « Une Église synodale est une Église attentive aux détresses et souffrances des membres du Corps ; mais aussi une Église qui ne privilégie pas une forme de pauvreté sur une autre. » (P.62). L’Église est une communauté hiérarchique ; le pouvoir et l’autorité y sont voulues par le Christ comme service. Ce pouvoir dérive du sacrement ; il provient donc d’un autre : « Le Synode sur la synodalité a été convoqué pour répondre d’une certaine manière au fléau des abus de pouvoir et de conscience. » (P.71). Les abus de pouvoir et de conscience empêchent l’Église d’être la maison du Seigneur ouverte à tous et à toutes. Il revient alors à chaque fidèle laïc ou clerc de participer à la construction de la maison du Seigneur. « La synergie entre laïcs et clercs, entre le ‘‘avec vous’’ et le ‘‘pour vous’’ crée et promeut l’esprit de participation et de coopération à travers la représentation » (P. 89). La synodalité requiert donc un esprit de participation, de coopération et de représentation. « La qualité et la capacité de représentativité des conseils est une précieuse condition de participation et un critère essentiel de synodalité. » (P.96). La représentativité implique la prise en compte de toutes les réalités, par des modalités de choix plus communautaires que discrétionnaires. La synodalité n’est certes pas la démocratisation de l’Église, mais la participation à une plus grande communion pour la mission.

 

Père Rodrigue GBEDJINOU
Directeur de l’École d’Initiation Théologique et Pastorale (Cotonou, Bénin)

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Rédaction

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