ZENIT Actualités – Center for Family and Human Rights /New York, 26.10.2025).– Une experte des droits humains de l’ONU, qui a dénoncé la marchandisation des femmes et des filles à travers la prostitution et la pornographie, a également appelé à l’abolition de la gestation pour autrui. Cela figure dans son dernier rapport à l’Assemblée générale.
Des enfants « chanceux », mais des pratiques violentes
« Malgré tout, les enfants nés d’une gestation pour autrui doivent être considérés comme chanceux », a déclaré Mme Alsalem, « car de nombreuses grossesses pour autrui sont interrompues de manière arbitraire et forcée, quel que soit leur stade, uniquement à la demande des parents commanditaires ».
Une comparaison avec la prostitution et la pornographie
Elle a établi des comparaisons entre la gestation pour autrui et ses travaux antérieurs sur la prostitution et la pornographie, affirmant que toutes ces pratiques exploitent les femmes et les filles, en particulier les plus pauvres. Elle a fait valoir que tout cela est possible grâce à la complicité d’acteurs étatiques et non étatiques.
Un modèle abolitionniste proposé
Elle a proposé un modèle abolitionniste pour éradiquer la gestation pour autrui, similaire à celui qu’elle a défendu en matière de prostitution (le « modèle nordique »), dans lequel les acheteurs sont incriminés.
Réactions politiques contrastées
Le rapport d’Alsalem a été salué par la ministre italienne de la Famille, Eugenia Roccella, qui a souligné la position ferme de son pays contre la maternité de substitution, tant en Italie que lorsqu’elle est pratiquée à l’étranger par des citoyens italiens.
Divergences internationales
L’Australie, en revanche, a reconnu l’exploitation qui existe sur les marchés non réglementés de la gestation pour autrui, mais a insisté sur le fait qu’elle peut être pratiquée de manière éthique et offrir un « chemin sûr et compatissant vers la parentalité » lorsqu’elle est strictement réglementée.
La position européenne
Le représentant de l’Union européenne a pris note du rapport d’Alsalem et a dénoncé les pratiques abusives liées à la gestation pour autrui, sans toutefois condamner complètement cette pratique, reconnaissant la « diversité des opinions ».
Une pression croissante au Parlement européen
Au début du mois, un groupe de membres du parti conservateur Patriotes pour l’Europe au Parlement européen a présenté une question parlementaire à la Commission européenne, reconnaissant le rapport d’Alsalem et demandant si la Commission avait l’intention de « soutenir l’adoption d’une interdiction internationale de la gestation pour autrui, conformément au principe de dignité humaine consacré dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ».
Un contexte international en évolution
Avant de présenter son rapport à l’Assemblée générale, Mme Alsalem a participé à un événement sur l’abolition de la gestation pour autrui organisé par l’Italie, qui l’a interdite en 2024. En septembre, la Slovaquie a également interdit la gestation pour autrui et adopté une loi reconnaissant deux genres déterminés biologiquement : masculin et féminin.
Le soutien de la société civile
Des organisations de la société civile, ainsi que des gouvernements nationaux, se sont prononcés contre la gestation pour autrui. Plus de 180 organisations, dont C-Fam, éditeur de Friday Fax, ont signé une lettre commune récente exigeant l’abolition de la gestation pour autrui et exprimant leur soutien au rapport d’Alsalem.
Un débat entre féministes et conservateurs
Dans ses travaux sur la prostitution, la pornographie et l’importance du sexe biologique, Alsalem a trouvé le soutien tant des féministes progressistes que des conservateurs, mais aussi une forte opposition. Cependant, bon nombre des groupes qui promeuvent l’idéologie du genre et la normalisation du travail sexuel n’ont pas adopté de position officielle en faveur de la gestation pour autrui.
« L’objectif n’est pas d’être populaire »
Reconnaissant les controverses antérieures, Alsalem a rappelé à l’Assemblée générale que « l’objectif principal de l’exercice de ce mandat n’est pas d’être populaire ».
