Voyage en Turquie : Nicée, symbole de foi
Ce voyage marquera également les débuts de Léon XIV sur la scène internationale en tant que pape. Des sources vaticanes confirment que des préparatifs sont déjà en cours pour une visite de deux jours en Turquie les 29 et 30 novembre.
Le premier voyage papal de Léon XIV commence à prendre forme, et sa destination revêt une importance tant historique qu’urgente pour notre époque : la ville de Nicée, aujourd’hui Iznik en Turquie, où le christianisme s’est réuni pour la première fois afin de professer une croyance commune il y a 1 700 ans.
Dans une interview publiée dans la biographie récemment parue « Léon XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle », le souverain pontife a exprimé son souhait personnel d’être présent à Nicée à la fin du mois de novembre, pour commémorer l’anniversaire du concile qui a donné naissance au Credo de Nicée. « Nicée est plus qu’un lieu : c’est une profession de foi », a-t-il déclaré. « Elle représente un moment où, malgré les divisions ultérieures, les chrétiens pouvaient encore parler d’une seule voix. »
Rencontre œcuménique et dialogue interreligieux
Bien qu’initialement conçue comme une rencontre bilatérale entre le pape et le patriarche, Léon XIV a insisté pour élargir le cercle. Il a invité des dirigeants de diverses traditions chrétiennes, et éventuellement des représentants d’autres religions, à se joindre à ce qu’il conçoit comme un moment de témoignage partagé, plutôt qu’un sommet à huis clos. « La recherche de l’unité chrétienne doit être l’une des tâches centrales de l’Église aujourd’hui », a-t-il souligné.
La date coïncide avec le calendrier orthodoxe : le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople a déjà proposé le 29 novembre pour une réunion à Istanbul, suivie d’une commémoration conjointe à Iznik le lendemain.
Défis et perspectives
Cette recherche de l’unité n’est pas un défi mineur. Les relations avec l’Église orthodoxe russe restent tendues, surtout depuis que la guerre en Ukraine a creusé le fossé entre Moscou et Rome. Cependant, Léon XIV n’a pas abandonné ses efforts : « J’ai déjà rencontré plusieurs patriarches, y compris des représentants du patriarche Kirill. Construire des ponts dans ce contexte fait également partie de mon service. »
L’Amérique latine à l’horizon
Le pèlerinage à Nicée n’est pas le seul voyage à l’horizon. Pour l’avenir, le pape prépare son premier voyage en Amérique latine pour début 2026. Cette tournée devrait inclure le Pérou, l’Argentine et l’Uruguay, réalisant ainsi le souhait cher à son prédécesseur, le pape François, de retourner dans son pays natal et honorant les racines missionnaires du cardinal Robert Prevost, figure clé du pontificat de Léon XIV.
Si les voyages au Moyen-Orient et en Amérique latine se concrétisent comme prévu, Léon XIV établira un modèle fidèle à l’itinéraire inachevé de François, tout en étant le sien : un pontificat défini par le dialogue, le souvenir et la recherche de la réconciliation.
Nicée, un chemin vers l’avenir
Le chemin vers Nicée, scène du premier grand concile de l’Église, devient ainsi un chemin vers l’avenir, un emblème de ce que Léon XIV espère que sera son ministère : une rencontre, un pont et une profession de foi renouvelée dans un monde chrétien divisé.
