Dans le cadre d’une vaste opération de répression du commerce illégal, la police financière de Rome a saisi plus de 16,5 millions de souvenirs religieux contrefaits destinés à inonder le marché dans le contexte du Jubilé de l’Église Catholique. Cette opération sans précédent, menée par la Guardia di Finanza, met en lumière l’inquiétude croissante suscitée par la commercialisation et l’exploitation d’événements sacrés par le biais du trafic de faux objets de dévotion.
Le raid fait partie d’un Plan Opérationnel Régional plus large, lancé le 24 décembre 2024, conçu pour maintenir la légalité et la confiance du public pendant l’un des événements les plus significatifs du calendrier catholique. Le Jubilé de 2025 attire des millions de catholiques à Rome, ce qui en fait une occasion lucrative pour les vendeurs, qu’ils soient légitimes ou illégaux.
Les enquêtes se sont concentrées sur les zones touristiques et religieuses très fréquentées de la capitale, telles que Borgo, Prati, Trevi, Esquilino et Casilino, ainsi que sur les municipalités environnantes de Guidonia, Montecelio et Ardea. Les équipes de sécurité ont également fouillé les aéroports internationaux de Rome, Fiumicino et Ciampino, interceptant les cargaisons avant qu’elles n’atteignent les magasins ou les étals de rue.
Parmi les articles saisis figuraient des chapelets, des pendentifs, des bracelets et des médaillons portant des images d’icônes sacrées, des emblèmes du Vatican et des reproductions non autorisées du logo officiel du Jubilé. Selon les autorités, ces produits violaient diverses protections de la propriété intellectuelle, y compris celles destinées à sauvegarder les symboles spirituels et institutionnels de l’Église.
L’Unité des Biens et Services Spéciaux a joué un rôle crucial dans le succès de l’opération, en utilisant le Système d’Information Anti-Contrefaçon (S.I.A.C.) sophistiqué pour suivre et tracer les marchandises illicites. Cette plateforme numérique a permis aux services répressifs de détecter des schémas, d’identifier les circuits à haut risque et d’empêcher les produits d’atteindre des consommateurs peu méfiants, dont beaucoup sont de fervents pèlerins à la recherche d’authentiques symboles de foi.
Onze personnes ont été dénoncées aux autorités judiciaires dans le cadre de l’enquête – dix ressortissants chinois et un Italien – tandis que trois autres font l’objet de sanctions administratives par l’intermédiaire de la Chambre de Commerce locale.
Les autorités ont souligné qu’il ne s’agit pas d’une simple violation de la propriété intellectuelle, mais d’une question d’intégrité spirituelle et sociale. « Le Jubilé n’est pas seulement une attraction touristique ; c’est un moment sacré de pèlerinage et de grâce », a déclaré une source officielle proche de l’opération. « Profiter de ce moment pour faire du profit par la tromperie porte atteinte à la fois à la dignité de la foi et à l’équité d’un commerce honnête.»
Cette mesure s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les autorités italiennes pour protéger les pèlerins et maintenir le ton éthique de l’Année Sainte. Des dizaines de millions de personnes étant attendues à Rome dans les mois à venir, les forces de l’ordre maintiendront une présence constante dans les lieux stratégiques afin d’éviter de nouveaux abus.
Le Vatican, bien qu’il ne soit pas directement impliqué dans l’opération, soutient toutes les initiatives visant à préserver le caractère sacré et l’ordre du Jubilé. L’intégrité de symboles tels que le logo du Jubilé, qui a une signification théologique et pastorale, est considérée comme vitale non seulement pour l’image de marque, mais aussi pour communiquer la mission spirituelle de l’Église en cette occasion historique.