La Fondation John Templeton, qui a annoncé le prix le 9 avril, a félicité Bartholomée pour « ses efforts pionniers pour établir un lien entre les connaissances scientifiques et la sagesse spirituelle dans notre relation avec la nature. »
(ZENIT / Pennsylvania) – Le prix Templeton 2025 a été décerné au patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople, chef spirituel de l’Eglise orthodoxe orientale et voix visionnaire du mouvement mondial pour la justice écologique. Le prix de 1,1 million de livres rend hommage à toute une vie de gouvernement prophétique qui a redéfini les dimensions morales de la gérance de l’environnement et a mis au défi les communautés religieuses et les institutions laïques de considérer la Terre non seulement comme une ressource, mais aussi comme un héritage sacré.
Souvent désigné comme le « patriarche vert », Bartholomée est non seulement le premier parmi ses pairs dans la hiérarchie des dirigeants chrétiens orthodoxes, mais aussi l’une des premières grandes figures religieuses à systématiquement considérer la dégradation de l’environnement comme une crise spirituelle. Des décennies avant que le changement climatique n’entre dans la conversation courante, il avait déjà commencé à tisser ensemble la théologie et l’écologie dans un appel à la responsabilité morale envers la création.
La Fondation John Templeton, qui a annoncé le prix le 9 avril, a félicité Bartholomée pour « ses efforts pionniers pour établir un lien entre les connaissances scientifiques et la sagesse spirituelle dans notre relation avec la nature ». La fondation a souligné comment son engagement inlassable auprès des scientifiques, des théologiens et des décideurs politiques a contribué à redéfinir les dommages environnementaux non seulement comme une question technique ou politique, mais aussi comme un échec éthique et spirituel profond.
Heather Templeton Dill, présidente de la Fondation, a souligné comment le gouvernement de Bartholomée illustre l’objectif initial du prix – que son fondateur, Sir John Templeton, a appelé « progrès dans la religion ». « Le patriarche Bartholomée a placé la protection de l’environnement au centre de sa mission spirituelle », a-t-elle déclaré, « démontrant comment la foi religieuse peut être un puissant catalyseur pour la compréhension scientifique et l’action mondiale ».
En effet, l’influence de Bartholomée s’est étendue bien au-delà des murs des églises et cathédrales. Grâce à des colloques internationaux réunissant écologistes, climatologues, dirigeants politiques et érudits religieux, il a contribué à cultiver un langage d’unité – un vocabulaire commun pour l’éthique environnementale enraciné dans le respect, non la rivalité. L’une de ses contributions théologiques les plus marquantes a été sa formulation du « péché écologique », un concept qui façonne aujourd’hui le discours religieux mondial sur la justice environnementale.
Pour Bartholomée, l’écologie n’est pas seulement une question de conservation ; c’est une forme de révérence. « Ce n’est pas une question politique ou économique », a-t-il dit. « C’est avant tout spirituel. Dieu a créé le monde et nous l’a confié, non pas pour l’exploiter, mais pour en prendre soin. » Ses paroles résonnent profondément à une époque d’urgence écologique croissante, où la hausse des températures et la diminution de la biodiversité exigent une nouvelle créativité.
La reconnaissance de cette année le place en compagnie d’anciens lauréats comme mère Teresa, l’archevêque Desmond Tutu, Madame Cicely Saunders et le Dalaï Lama – des personnes dont le travail a modifié le paysage spirituel de leur époque. Pourtant, le parcours de Bartholomée est singulièrement interdisciplinaire. Il se tient au confluent de la théologie et de la biologie, du rituel et de la recherche, de la prière et de la politique. Il ne se contente pas de prêcher sur la Terre, mais il l’élève à l’autel.
Ce qui distingue sa mission, ce n’est pas seulement son message, mais aussi sa méthode. C’est un unificateur. Un lien. Quelqu’un qui voit la foi non comme une frontière, mais comme un pont. « Nous avons peut-être des méthodes différentes », a-t-il fait remarquer, « mais nous partageons une vision commune : sauver notre planète, la seule que nous ayons, et construire une vie qui vaut la peine d’être vécue par tous les hommes. »