Chers frères et sœurs !
En cette 62e Journée mondiale de prière pour les vocations, je souhaite vous adresser une invitation joyeuse et encourageante à être des pèlerins de l’espérance, en donnant généreusement votre vie.
La vocation est un don précieux que Dieu sème dans les cœurs, un appel à sortir de soi-même pour s’engager sur un chemin d’amour et de service. Et toute vocation dans l’Église – qu’elle soit laïque, au ministère ordonné ou à la vie consacrée – est un signe de l’espérance que Dieu a pour le monde et pour chacun de ses enfants.
À notre époque, de nombreux jeunes se sentent perdus face à l’avenir. Ils connaissent souvent l’incertitude sur les perspectives d’emploi, et plus profondément une crise d’identité, qui est une crise de sens et de valeurs que la confusion numérique rend encore plus difficile à gérer. Les injustices envers les faibles et les pauvres, l’indifférence d’un bien-être égoïste, la violence de la guerre menacent les bons projets de vie qu’ils cultivent dans leurs âmes. Mais le Seigneur, qui connaît le cœur de l’homme, ne les abandonne pas dans l’insécurité ; au contraire, Il veut susciter en chacun la conscience d’être aimé, appelé et envoyé comme pèlerin de l’espérance.
C’est pourquoi, membres adultes de l’Église, et en particulier les pasteurs, nous sommes invités à accueillir, à discerner et à accompagner le cheminement vocationnel des nouvelles générations. Et vous, les jeunes, vous êtes appelés à en être les protagonistes, ou plutôt des co-protagonistes avec l’Esprit Saint qui suscite en vous le désir de faire de la vie un don d’amour.
Accueillir son chemin vocationnel
Chers jeunes, « votre vie n’est pas un “entre-temps”. Vous êtes l’heure de Dieu » (Exhort. ap. Post-Syn. Christus Vivit, n. 178). Il est nécessaire de prendre conscience que le don de la vie demande une réponse généreuse et fidèle. Regardez les jeunes saints et bienheureux qui ont répondu avec joie à l’appel du Seigneur : Sainte Rose de Lima, Saint Dominique Savio, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Saint Gabriel de l’Addolorata, les bienheureux – bientôt saints – Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati et bien d’autres. Chacun d’eux a vécu sa vocation comme un chemin vers le bonheur complet, en relation avec Jésus vivant. Lorsque nous écoutons sa parole, notre cœur brûle dans notre poitrine (cf. Lc 24, 32) et nous sentons le désir de consacrer notre vie à Dieu ! Nous voulons alors découvrir de quelle manière, sous quelle forme de vie, nous pouvons rendre l’amour qu’Il nous donne en premier.
Toute vocation perçue au plus profond du cœur fait germer la réponse comme un élan intérieur vers l’amour et le service, comme une source d’espérance et de charité et non comme une recherche d’affirmation de soi. Vocation et espérance s’entremêlent donc dans le projet divin pour la joie de tout homme et de toute femme, tous appelés à offrir personnellement leur vie pour les autres (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 268). Nombreux sont les jeunes qui cherchent à connaître le chemin que Dieu les appelle à parcourir : certains reconnaissent – souvent avec étonnement – la vocation au sacerdoce ou à la vie consacrée ; d’autres découvrent la beauté de l’appel au mariage et à la vie familiale ainsi qu’à l’engagement pour le bien commun et au témoignage de la foi parmi les collègues et les amis.
Toute vocation est animée par l’espérance, qui se traduit par la confiance en la Providence. En effet, pour le chrétien, espérer est plus qu’un simple optimisme humain : c’est plutôt une certitude enracinée dans la foi en Dieu qui agit dans l’histoire de chaque personne. La vocation mûrit ainsi à travers l’engagement quotidien de fidélité à l’Évangile, dans la prière, le discernement, le service.
Chers jeunes, l’espérance en Dieu ne déçoit pas, Il guide chaque pas de ceux qui se confient à Lui. Le monde a besoin de jeunes qui soient des pèlerins de l’espérance, courageux dans la consécration de leur vie au Christ, pleins de joie par le fait même d’être ses disciples-missionnaires.
Discerner son chemin vocationnel
La découverte de sa vocation se fait à travers un chemin de discernement. Ce parcours n’est jamais solitaire, il se développe au sein de la communauté chrétienne et avec elle.
Chers jeunes, le monde vous pousse à faire des choix hâtifs, à remplir vos journées de bruit, vous empêchant de faire l’expérience du silence ouvert à Dieu qui parle au cœur. Ayez le courage de vous arrêter, d’écouter en vous-mêmes et de demander à Dieu ce qu’Il rêve pour vous. Le silence de la prière est indispensable pour “lire” l’appel de Dieu dans notre histoire et pour y répondre librement et consciemment.
Le recueillement nous permet de comprendre que nous pouvons tous être des pèlerins de l’espérance si nous faisons de notre vie un don, en particulier au service de ceux qui habitent les périphéries matérielles et existentielles du monde. Celui qui écoute Dieu qui appelle ne peut ignorer le cri de nombre de frères et sœurs qui se sentent exclus, blessés, abandonnés. Toute vocation ouvre à la mission d’être présence du Christ là où il y a le plus besoin de lumière et de consolation. En particulier, les fidèles laïcs sont appelés à être « sel, lumière et ferment » du Royaume de Dieu à travers l’engagement social et professionnel.
Accompagner le cheminement des vocations
Dans cet horizon, les agents de la pastorale et des vocations, en particulier les accompagnateurs spirituels, ne doivent pas craindre d’accompagner les jeunes avec espérance et la confiance patiente de la pédagogie divine. Il s’agit d’être pour eux des personnes capables d’écoute et d’accueil respectueux ; des personnes de confiance, des guides sages, prêts à les aider et attentifs à reconnaître les signes de Dieu dans leur cheminement.
J’exhorte donc à promouvoir l’attention de la vocation chrétienne dans les divers domaines de la vie et de l’activité humaines, en favorisant l’ouverture spirituelle de chacun à la voix de Dieu. À cette fin, il est important que les itinéraires éducatifs et pastoraux prévoient des espaces adéquats pour l’accompagnement des vocations.
L’Église a besoin de pasteurs, de religieux, de missionnaires, d’époux qui sachent dire “oui” au Seigneur avec confiance et espérance. La vocation n’est jamais un trésor enfermé dans le cœur, mais elle grandit et se renforce dans la communauté qui croit, aime et espère. Et puisque personne ne peut répondre tout seul à l’appel de Dieu, nous avons tous besoin de la prière et du soutien de nos frères et sœurs.
Chers amis, l’Église est vivante et féconde lorsqu’elle engendre de nouvelles vocations. Et le monde cherche, souvent inconsciemment, des témoins d’espérance annonçant par leur vie que suivre le Christ est source de joie. Ne nous lassons donc pas de demander au Seigneur de nouveaux ouvriers pour sa moisson, certains qu’Il continue à appeler avec amour. Chers jeunes, je confie votre cheminement à la suite du Seigneur à l’intercession de Marie, Mère de l’Église et des vocations. Marchez toujours comme des pèlerins de l’espérance sur le chemin de l’Évangile ! Je vous accompagne de ma Bénédiction et je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi.
Rome, Polyclinique Gemelli, le 19 mars 2025
FRANÇOIS