Des soldats du M23 se dirigeant vers Goma. ©MONUSCO/Sylvain Liechti

Des soldats du M23 se dirigeant vers Goma. ©MONUSCO/Sylvain Liechti

RDC : Malgré les attaques, « l’Église continue d’être ce signe d’espérance »

Témoignage du P. Marcelo Oliveira, missionnaire

Share this Entry

 

Quelques jours après l’attaque de la ville de Goma, le 28 janvier dernier, le père Marcelo Oliveira, missionnaire combonien portugais, témoigne de la situation sur place. Il craint que le M23 avance vers le Sud-Kivu. Toutefois, le religieux souhaite que l’Église, par sa présence sur place, soit un signe d’espérance au milieu de l’angoisse et de la douleur. 

Deux semaines après l’attaque de la ville de Goma par le groupe armé M23, les combats se poursuivent dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. Cela a provoqué une aggravation des conditions humanitaires dans la région. Plus de deux mille personnes ont été tuées et les hôpitaux sont submergés de blessés, affirme le père Marcelo Oliveira, missionnaire combonien portugais auprès de l’Aide à l’Église en Détresse. « L’objectif du M23 est de prendre la ville de Goma, qui joue un rôle majeur dans la vie du pays », ajoute-t-il.

Au milieu des combats, certains prisonniers ont réussi à s’échapper de l’aile des hommes de la prison centrale. Malheureusement, beaucoup d’entre eux ont attaqué l’aile des femmes et ont violé plus d’une centaine de détenues. « De nombreuses femmes et enfants ont été tués. Au milieu de la confusion, certains prisonniers ont également mis le feu aux installations et beaucoup n’ont pas réussi à échapper aux flammes », explique le prêtre.

« C’est toujours le peuple qui souffre, et l’Église souffre avec lui »

La situation est extrêmement grave. Il existe de fortes probabilités que le M23 avance vers le Sud-Kivu. Des efforts diplomatiques ont été déployés pour obtenir un cessez-le-feu et protéger la population civile. Le jeudi 6 février, le secrétaire général des Nations Unies a appelé à la fin du conflit, déclarant que « les enjeux sont trop importants » pour qu’il se poursuive.

Le père Marcelo souligne qu’il est actuellement presque impossible d’acheminer une aide d’urgence à la population : « L’aéroport est fermé, la tour de contrôle a été vandalisée, du matériel a été volé. Nous supposons qu’il y a peut-être encore des munitions non explosées. Il faudra donc mener une étude minutieuse pour voir s’ils peuvent le rouvrir, car c’est le seul moyen d’acheminer de l’aide humanitaire dans la ville. »

« Dans ce genre de situation, c’est toujours le peuple qui souffre, et l’Église souffre avec lui. Nous sommes confrontés à de grandes difficultés, car les gens sont contraints de fuir sans cesse. Même les camps de réfugiés ne sont pas sûrs. », poursuit le missionnaire. Cependant, il rappelle que « nous sommes dans une année jubilaire, nous sommes des pèlerins de l’espérance et l’Église continue d’être ce signe d’espérance ». Cela ne signifie pas que l’Église reste silencieuse : « L’Église continue d’être avec les gens, comme le Bon Pasteur qui accompagne son troupeau et ne l’abandonne pas aux loups. Nous continuons donc à être présents avec les gens, en essayant d’être un signe d’espérance au milieu de l’angoisse et de la douleur. Nous gardons les yeux fixés sur Jésus, qui guide son peuple », conclut le religieux.

Paulo Aido

Share this Entry

AED

L’AED est une fondation pontificale, fondée en 1947 dans un esprit de réconciliation. Elle soutient les chrétiens partout dans le monde, là où ils sont confrontés aux persécutions et difficultés matérielles. https://aed-france.org

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel