Le pape François a renouvelé le mandat du cardinal Giovanni Battista Re en tant que doyen du Collège des cardinaux. Cette décision, annoncée par le Bureau de presse du Saint-Siège, intervient quelques semaines seulement après que le pontife a également prolongé le mandat du cardinal Leonardo Sandri en tant que vice-doyen.
Ces fonctions, similaires à la présidence et à la vice-présidence du Collège des Cardinaux, ne reviennent pas automatiquement aux membres les plus anciens, mais sont confiées à des personnalités ayant une grande expérience de la Curie Romaine. Leurs responsabilités deviennent particulièrement importantes à l’approche d’un conclave papal, car ils supervisent les congrégations générales où les cardinaux se réunissent pour discuter de l’état de l’Église avant d’élire un nouveau pape.
Un rôle remodelé par le pape François
Le cardinal Re, âgé de 91 ans, occupe ce poste depuis janvier 2020, suite à la démission du cardinal Angelo Sodano. Sa nomination a été déterminée par le motu proprio du pape François de décembre 2019, qui a modifié le rôle du Doyen, passant d’une nomination à vie à un mandat renouvelable de cinq ans.
En vertu du droit canonique, le doyen n’a pas autorité sur les autres cardinaux, mais est considéré comme « primus inter pares », premier parmi ses pairs. Son élection, faite exclusivement par des cardinaux portant le titre d’une église romaine suburbaine, doit être approuvée par le pape. Le vice-doyen est élu de la même manière.
Alors que les spéculations allaient bon train sur un successeur plus jeune, la décision du Pape suggère un désir de stabilité. La longévité de Mgr Re et son implication active dans les affaires du Vatican (il préside fréquemment les funérailles des cardinaux et a joué un rôle clé lors des funérailles du Pape Emérite Benoît XVI) renforcent son influence continue dans l’Église. Si le pape François venait à mourir au cours de son mandat, Mgr Re dirigerait les rites funéraires, imitant ainsi le rôle joué par le cardinal Joseph Ratzinger lors des funérailles de Jean-Paul II en 2005, un événement qui l’a positionné comme une figure centrale dans le conclave qui l’a ensuite élu Pape.
Une nouvelle nomination dans l’Ordre des Évêques
Le pape François a également promu le cardinal Robert Francis Prevost, Préfet du Dicastère pour les Évêques, au rang de cardinal-évêque. Il porte désormais le titre de l’Église d’Albano, un diocèse historiquement important de la banlieue de Rome, comblant ainsi une vacance laissée par la mort du cardinal Sodano en 2022.
Cette promotion place Mgr Prévost dans un groupe d’élite au sein du Collège des Cardinaux connu sous le nom d’Ordre des Évêques, qui comprend des personnalités telles que les Cardinaux Re, Sandri, Pietro Parolin et Marc Ouellet. Les membres de ce rang jouent un rôle particulièrement important dans la gouvernance de l’Église et dans la préparation d’un conclave. Si une élection papale s’avérait nécessaire, le membre le plus ancien du groupe ayant encore le droit de vote (actuellement le cardinal Parolin) présiderait le conclave.
Stabilité en période d’incertitude
Le renouvellement du mandat de Mgr Re, ainsi que la promotion de Mgr Prevost, indiquent que le pape François façonne la direction du Collège des Cardinaux dans un souci de continuité et de gouvernance future. Alors que beaucoup avaient anticipé un changement de génération, la décision de prolonger le mandat d’un cardinal de 91 ans suggère une approche calculée pour maintenir l’expérience institutionnelle alors que l’Église traverse une période de transition