Rite Romain
Ml 3,1-4; Ps 23; Héb 2,14-18; Lc 2,22-40
Jésus offert à son Père
Rite Ambrosiain
Ml 3,1-4a; Ps 23; Rm 15,8-12; Lc 2,22-40
Le Seigneur dans son Temple saint
1) Rencontre de Jésus avec le Père et avec les frères dan le Temple.
Quarante jours se sont déjà écoulés depuis Noël, jours dans lequel le Christ est entré dans le monde et aujourd’hui la liturgie nous demande de célébrer la présentation de Jésus au Temple. La célébration de ce fait est appelée « Fete de la rencontre », parce qu’elle célèbre la rencontre entre l’Enfant-Dieu qui apporte nouveauté, et l’humanité en attente de nouveauté représentée dans le Temple par deux personnes agées. Cet enfant divin entre humblement dans sa Maison par deux vieux et pas par les pretres du Temple qui ne l’accueillent pas parce qu’ils ne savent pas reconnaître Dieu dans ce pauvre Enfant.
Quelles sono les attitudes qui permettent cette reconnaissance ? L’humilité de Siméon et la piété d’Anne. Donc invoquons le Saint Esprit afin que nous aussi puissions reconnaître le Rédempteur du monde et accepter que ce petit Enfant soit le salut de nous et du monde entier.
Dans sa faiblesse, humilité et pauvreté l’enfant Jésus juge et condamne le monde qui n’est pas pauvre, qui est orgueilleux, qui croit dans la force. Au contraire, il sauve Siméon et Anne, deux vieux pauvres et faibles à cause de leur corps affaiblis par les années écoulées. Ces deux sont saufs. Dieux n’a pas besoin de grandes manifestations, de grands événements pour montrer sa gloire. Sa présence nous juge. Si nous lui ressemblons, nous le voyons et le reconnaissons. Mais si nous sommes pleins d’orgueil nous n’avons rien en commun avec Lui, nous sommes exclus de sa lumière. Avec la présentation au Temple ( mais pas seulement là) Dieu se rend présent, mais il se fait reconnaître seulement par les ames humbles qui n’ont pas de poids dans le monde, que les hommes oublient. Ces humbles ne savent pas qu’ils peuvent compter, mais seulement eux reconnaissent le Christ. L’Homme-Dieu est un Enfant qui ne sait pas ni marcher, ou il est un homme qui pend d’une Croix. La révélation suprème de Dieu est son supreme abaissement (=kenosi, si nous voulons utile le mot grec de l’évangile).
Contemplons cet abaissement regardant Marie et Joseph qui vont au Temple de Jérusalem pour offrir Jésus au Seigneur « selon ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout premier né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes » (Lc 2,24-25). La pauvreté des parents du Christ nous est redite. Ils n’ont pas la possibilité d’offrir l’agneau. Pourtant, avec le cœur rempli d’émoi ils offrent tout ce qu’ils ont: deux petits oiseaux, innocents et purs. Ils ne savent pas encore qu’ils ont dans les bras, celui dont Jean Baptiste indiquera comme « Agneau de Dieu ».
L’offrande de Jésus au Père, accomplie dans le Temple, annonce son offre totale sur la croix. Cet acte d’obéissance à un rite légal, à l’accomplissement auquel ni Jésus, ni Marie étaient tenus, constitue une grande leçon d’humilité qui nous a été donnée à Noël, lorsque nous avons contemplé le Fils de Dieu et sa Mère dans la touchante et humble crèche.
Dieu se manifeste dans la faiblesse, dans la pauvreté, dans l’innocence de l’enfance, dans la pureté et seulement les purs de cœurs voient Dieu. Ceux qui ont changé leur esprit, ceux qui ont renoncé à la façon humaine de voir et de penser peuvent « voir » Dieu qui se manifeste dans la vie des hommes et comprendre ce que Dieu réalise.
Parmi ces purs de cœur, se trouvent Siméon et Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Le cœur et les yeux purs permettent à Siméon de reconnaître en cet enfant, porté par un humble couple, le Messie promis, l’Oint du Seigneur annoncée par les prophètes et attendue pendant des siècles. Le vieux Siméon, homme juste et pieux, qui attendait la consolation d’ Israël (cfr Lc 2,25)et, l’Esprit saint étant sur lui, se rend au Temple, accueille l’enfant dans ses bras, et avec un esprit émue, bénit Dieu, parce que le salut est arrivé pour lui, pour son peuple et pour toutes les gens du monde entier. Avec son cœur et ses yeux, le vieux prophète reconnaît dans cet enfant le Sauveur. Il prophétise aussi que la lumière tant attendue et invoquée sera pour beaucoup de personnes un signe de contradiction et non pas de résurrection parce qu’ils ne réussiront pas à accueillir la lumière de sa parole qui dévoile les pensées de chaque cœur humain.
L’autre personne humble qui accueille Dieu qui visite le Temple est Anne. Par la grâce de Dieu, cette femme a le bonheur, la chance de voir le visage de Dieu dans Jésus l’enfant. Je pense qu’il est légitime de regarder cette femme comme représentante de toute l’humanité dont le destin est de voir le visage de Dieu et de refléter en soi le même visage. Cette veuve représente toute l’ humanité, qui e est veuve parce qu’elle n‘a pas d’ époux, « son autre partie (ou pars ?) ». L’autre pars de l’homme est Dieu. Cette femme a la grâce de pouvoir le voir face à face et de jouir par la présence de l’époux, comme l’époux jouit de la présence de l’épouse. Anne célèbre Dieu, tandis qu’auparavant, elle jeunait nuit et jour dans le Temple, et célèbre Dieu en parlant de cet enfant, qui est la libération de tous. Donc cette femme représente les noces finales de la Jérusalem céleste quand l’humanité se rencontrera avec l’époux. Substantiellement nous sommes tous « veuves » en attente de noces, de la rencontre avec le Dieu-Amour.
Il s’agit d’une rencontre humble et pas éclatante comme celle du petit enfant, Fils de Dieu, apporté dans la Maison de Son Père. En effet, nous ne devons pas penser à la Présentation au Temple comme un événement grandieux, épatant, avec une grande procession. Nous ne devons pas imaginer l’admiration du Grand Pretre qui accueil Jésus à bouche ouverte, entouré par des lévites et des autres pretres. Rien s’est passe comme-ça. Personne a remarqué quelque chose à l’exception du vieux Siméon qui avait chanté son cantique de remerciement parce qu’il avait vu le salut, et cette veuve de 84 ans. Voilà à qui le Seigneur est apparu, à qui il s’est révélé. Voici ceux qui sont le premiers messagers en Israel de l’événement divin. Faites attention cette-là est une chose très importante. En générale les évangélistes voient en Jean Baptiste celui qui annone, encore plus, qui indique le Sauveur : « Voilà l’Agneau de Dieux ». Mais avant Saint Jean Baptiste il y a eu Siméon et Anna la prophétesse. Si nous seront humbles et riches di pitié, comme doivent l’etre les vierges consacrées, nous pourrons faire la meme chose : indiquer le Christ avec joie pour un vie accomplie dans la consécration, plein d’années et de grace.
2) Deux personnes qui portent l’Enfant pour l’offrir.
Nous avons présenté deux personnes qui ont accueilli le Fils de Dieu qui « visitait » sa maison et qui ont su Le reconnaître dans ce petit enfant porté par deux pauvres et humbles personnes : Joseph et Marie qui offraient « leur » fils à Dieu. Maintenant tournons notre regard vers Saint Joseph mais surtout Marie qui est la Mère Vierge offrante : « L’Eglise a pressenti dans le cœur de la Vierge qui porte le Fils à Jérusalem pour le présenter au Seigneur une volonté oblative qui dépasse le sens ordinaire du rite » (Jean-Paul II, Marialis Cultus, n. 20). C’est cette dimension oblative que nous devons retenir comme message de la fête d’aujourd’hui, pour développer en nous celle que nous pouvons appeler la spiritualité de l’offrande, qui pousse chacun de nous à vivre la vie dans le don total de soi à Dieu comme le Tout de notre propre vie.
Apporté dans le Temple par Marie et par son époux Joseph, Jésus est offert. Comme le l’Evangile rappelle, la Madonna a été appelée à faire tout ceci par l’ancienne prescription mosaïque, en force de laquelle chaque premier-né appartenait au Seigneur. Mais dans l’offrande du Christ, cette prescription n’est pas seulement observée : elle est parfaitement accomplie. En force de sa participation à notre humanité le Verbe de Dieu est devenu le « premier-né de beaucoup de frères » et offre soi-même pour leur salut. « Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. » (Héb 10, 5-7).
Plongeons nous aujourd’hui dans la contemplation de cet acte de volonté avec lequel Jésus, présenté au temple, fait de sa vie et de son humanité un sacrifice apprécié (agréé à) par Dieu.
Enfin, aujourd’hui, nous fêtons les mystères divins surtout parce que nous voulons remercier le Père pour un don particulier, précieux fruit de l’offrande du Christ : la vie consacrée.
Le fait que des hommes et des femmes suivent le Christ, en l’aimant avec un cœur non partagé, pleinement libérés grâce à la pratique des conseils évangéliques, trouve racine dans le don que Christ a fait de soi-même sur la croix.
En regardant les vierges consacrées, nous sommes profondément rassurés que le Christ est mort et ressuscité pour nous: elles le disent non seulement avec les paroles mais à travers leur existence consacrée. En effet quel est le « noyau essentiel » de la décision existentielle de ces personnes? Avoir décidé d’appartenir exclusivement et totalement à la personne du Christ implique que leur vie est une vie consacrée et l’est pour toujours. Cela implique que leur existence exprime la radicalité de leur avoir été prise parle le Christ e par leur se laisser prendre, sans aucune résistance : librement. Ces personnes consacrées veulent reposer uniquement dans le Christ et adhérer totalement à lui (cfr RCV, n24), en suivant leur modèle par excellence Marie qui a dit : « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1,38).
Enracine en cette appartenance totale au Christ, ces personnes consacrées deviennent l’expression parfaite de chaque vie chrétienne qui consiste à se conformer pleinement au Seigneur Jésus. Il faut leur souhaiter d’être fidèles à leur vocation, parce qu’en elle tous les fidèles, les époux et les pasteurs de l’Eglise voient la profonde nature de la vie chrétienne dévoilée en tant que telle.
En tout cas, à mon avis, aujourd’hui on célèbre la fête de la première rencontre de Jésus avec le Père, auquel il est offert, et immédiatement racheté comme tous les premiers-nés. Demandons-nous si nous sommes réellement prêts à offrir, avec lui, le meilleur de nous à Dieu, notre Père, pour ensuite, « redonnés à nous-même », passer dans le monde comme bénédiction, qui illumine le chemin des hommes à la recherche de Dieu qui donne la paix et la joie. « Joie qui ne consiste pas dans l’avoir tant de choses mais dans le se sentir aimé par le Seigneur, dans le se faire un don pour les autres et dans le bien s’aimer » ( Benoît XVI, Angelus du 13.12.2009). Bénédiction à demander à Dieu et à partager les frères comme le Pape François fit au moment de la première rencontre avec l ‘ église et le monde immédiatement après son élection.
Lecture patristique
St Sophrone de Jérusalem
Sermon pour la FÊTE DES LUMIÈRES
Recevoir la lumière.
Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et où vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l’enthousiasme. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous sans exception y portent leurs lumières.
Si nos cierges procurent un tel éclat, c’est d’abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l’univers et l’inonde d’une lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises; c’est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ.
De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres; de même nous, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.
C’est évident: puisque la lumière est venue dans le monde et l’a illuminé alors qu’il baignait dans les ténèbres, puisque le Soleil levant qui vient d’en haut nous a visités, ce mystère est le nôtre. C’est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, c’est pour cela que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d’évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera. Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu.~
Cette lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde, voici qu’elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.
Que nul d’entre nous ne demeure à l’écart de cette lumière, comme un étranger; que nul, alors qu’il en est inondé, ne s’obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons tous dans la lumière, tous ensemble, illuminés, marchons à sa rencontre, avec le vieillard Syméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre coeur et chantons une hymne d’action de grâce à Dieu, Père de la lumière, qui nous a envoyé la clarté véritable pour chasser les ténèbres et nous rendre resplendissants.
Le salut de Dieu, qu’il a préparé à la face de tous les peuples et qu’il a manifesté pour la gloire du nouvel Israël que nous sommes, voilà que nous l’avons vu à notre tour, grâce au Christ; et nous avons été aussitôt délivrés de la nuit de l’antique péché, comme Syméon le fut des liens de la vie présente, en voyant le Christ.
Nous aussi, en embrassant par la foi le Christ venu de Bethléem à notre rencontre, nous qui venions des nations païennes, nous sommes devenus le peuple de Dieu, car c’est le Christ qui est le salut de Dieu le Père. Nous avons vu de nos yeux Dieu qui s’est fait chair. Maintenant que la présence de Dieu s’est montrée et que nous l’avons accueillie dans notre âme, nous sommes appelés le nouvel Israël ; et nous célébrons sa venue par une fête annuelle pour ne jamais risquer de l’oublier.