Chers frères et sœurs, bonjour. Soyez les bienvenus !
Je suis heureux de vous rencontrer, vous qui êtes les visages et les cœurs du « Congrès Mission ». Je vous remercie de votre visite et surtout de votre engagement fidèle au service de l’Évangile, source de lumière et d’espérance dans un monde qui en a tant besoin.
Alors que vous préparez votre grand rassemblement à Bercy, l’Église vient d’entrer dans une nouvelle année jubilaire qui nous invite à être des « pèlerins de l’espérance ». C’est un appel pressant à renouveler notre vie chrétienne, qui nous envoie en mission : devenir les témoins d’une espérance qui ne déçoit jamais (cf. Rm 5,5), dans la « joie de l’Évangile qui remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 1). La joie, chers amis, est inséparable de l’espérance, et elle est aussi inséparable de la mission ; une joie qui ne se réduit pas à l’enthousiasme du moment, mais qui naît de la rencontre avec le Christ et qui nous oriente vers nos frères et sœurs. Être pèlerins signifie marcher ensemble dans l’Église, mais aussi avoir le courage de sortir, d’aller à la rencontre des autres. Et porter l’espérance, c’est offrir au monde une parole vivante, une parole enracinée dans l’Évangile, qui console et ouvre de nouveaux chemins.
Je vous encourage à ne jamais avoir peur de « sortir », parce que « la mission est une passion pour Jésus mais, en même temps, elle est une passion pour son peuple » (ibid., 268). Cela signifie aller là où les hommes et les femmes vivent leurs joies et leurs peines. C’est ainsi que vous apportez l’espérance, à la fois dans vos communautés et dans les lieux où l’Église semble parfois fatiguée ou repliée sur elle-même. Merci pour tout ce que vous faites, merci pour votre dynamisme et votre enthousiasme, pour la fraternité missionnaire que vous tissez avec patience et foi à travers la France. France, la fille aînée de l’Église. Et les ennemis de la France disent : oui, la fille aînée de l’Église, mais pas la plus fidèle… ce n’est pas vrai ! Que de saints en France : que de saints !
Nous savons que l’espérance est souvent mise à l’épreuve. Notre monde est marqué par la guerre et tant d’injustices, il est déchiré par l’individualisme. Tout cela engendre souvent le doute, la peur de l’avenir et bien souvent le désespoir. Mais nous, chrétiens, apportons une certitude : le Christ est notre espérance. Il est la porte de l’espérance, toujours. Il est la bonne nouvelle pour ce monde ! Et cette espérance – c’est curieux – ne nous appartient pas : l’espérance n’est pas un bien que l’on met dans sa poche. Non, elle ne nous appartient pas. C’est un don à partager, une lumière à transmettre. Et si l’espérance n’est pas partagée, elle tombe.
N’ayez pas peur de répondre à cet appel ! Être missionnaires, c’est se laisser bousculer par l’Esprit Saint. Lisez les premiers chapitres des Actes des Apôtres et voyez ce que fait l’Esprit Saint. C’est l’Esprit qui guide l’Église, qui secoue les cœurs. Et c’est là que naît l’espérance. Parfois, se laisser secouer par l’Esprit Saint peut signifier sortir de nos schémas habituels et même accepter de « se planter ». L’Esprit Saint est maître.
Je me souviens d’une messe pour enfants lorsque j’étais curé dans le quartier de San Miguel, où près de deux cents enfants venaient à la messe chaque dimanche. Un jour, c’était la Pentecôte, j’ai dit aux enfants : « Savez-vous qui est l’Esprit Saint ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »; “Moi, moi je…” ; “Toi !”; “Celui qui fait la confusion ! ». C’est vrai, l’Esprit Saint fait la confusion. L’Esprit Saint pousse à la créativité ! Regardez la vie des saints : tous créatifs, parce qu’il y a l’Esprit à l’intérieur ! L’Esprit Saint nous invite à annoncer l’Évangile non seulement dans les structures établies, mais là où sont nos frères et sœurs : annoncer l’Évangile dans la vie de tous les jours, dans leurs joies, dans leurs blessures, dans leurs questions. Le bienheureux Père Chevrier disait : « L’amour de Dieu et du prochain, c’est le principe, c’est la sève de tout, qui doit tout produire en nous ; quand il y a cela dans une âme, il y a tout. La charité sans extériorité vaut mieux qu’une extériorité sans charité. Mieux vaut le désordre avec l’amour que l’ordre sans amour » (Le véritable disciple, Sion 2010, 223).
Chers amis, je veux aussi vous encourager à encourager les jeunes. Les jeunes sont les premiers pèlerins de l’espérance ! Ils ont soif de sens, d’authenticité et de vraies rencontres. Mais attention, que les jeunes rencontrent les personnes âgées, parce que les personnes âgées sont aussi des témoins de l’espérance. Les jeunes, en allant vers les anciens, reçoivent une mission particulière. Faites ce travail, qui est très important. Aidez les jeunes à découvrir le Christ, car le Christ est la réponse. Aidez-les à grandir dans la foi, à oser des choix courageux et à devenir des disciples missionnaires de Jésus, des témoins vivants de l’Évangile. Transmettez-leur l’audace de rêver d’un monde plus fraternel et accompagnez-les pour qu’ils deviennent des artisans d’espérance dans leurs familles, leurs écoles et leurs lieux de travail.
Dans cette dynamique missionnaire, je vous invite à ne jamais perdre de vue la communion entre vous. L’unité est un témoignage fort : c’est par l’amour que nous avons les uns pour les autres que le monde reconnaît que nous sommes des disciples de Jésus. Prenez soin les uns des autres, soutenez-vous dans vos travaux et réjouissez-vous ensemble des fruits que l’Esprit fait éclore à travers vos efforts.
Je vous encourage à préparer le grand rassemblement du 25 novembre et je vous assure de ma prière pour qu’il soit un temps de joie, de conversion et de renouveau pour l’Église de France.
Je vous confie à la Vierge Marie, pèlerine attentive et fidèle, qui a porté l’espérance du monde dans son cœur et dans ses bras. Qu’elle vous accompagne et vous guide dans cette mission. Je vous bénis de tout cœur et n’oubliez pas de prier pour moi. Le Seigneur vous bénit.