Le 25 novembre 2024, le pape François a nommé Mgr Antuan Ilgit administrateur apostolique du Vicariat d’Anatolie, en Turquie. Il était jusqu’à présent évêque auxiliaire de ce même Vicariat et porte-parole de la Conférence épiscopale turque.
Âgé de 52 ans, Mgr Ilgit succède à Mgr Paolo Bizzeti qui a présenté sa démission pour raison d’âge, après avoir passé neuf ans à la tête de la circonscription ecclésiastique. « Cette nomination signifie une appréciation authentique du potentiel et de la richesse de l’Église de Turquie » a exprimé le nouvel administrateur aux médias du Vatican, « je me sens appelé à être de plus en plus un pasteur qui est avec son peuple ».
Le premier évêque turc de l’Église catholique
Né en Allemagne dans une famille d’immigrés musulmans, Antuan Ilgit est arrivé très jeune en Turquie et a suivi des études d’économie à l’université Gazi d’Ankara, avant de rentrer au séminaire. Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus, il a été ordonné prêtre le 26 juin 2010.
Nommé curé adjoint de la communauté catholique turcophone d’une paroisse à Ankara, il est devenu économe de la communauté jésuite locale (2010-2011). Il a ensuite été membre de l’équipe de formation et père spirituel au Séminaire pontifical interrégional campanien de Posillipo (2017-2020), puis professeur de théologie morale et de bioéthique (2017-2023).
En 2022, le P. Ilgit a été nommé vicaire délégué et chancelier du Vicariat apostolique d’Anatolie. Le 28 août 2023, quelques mois après le terrible séisme – causant la mort de plus de 50 000 turcs et 8 000 syriens – le pape l’a appelé à être évêque auxiliaire, lui attribuant le siège titulaire de Tubernuca. Il devenait ainsi le premier évêque turc de l’Église catholique.
Le pape désire se rendre en Turquie
En Turquie, les défis sont nombreux : l’accueil des migrants, la proximité de la guerre ou l’après-séisme du 6 février 2022. Consacrée au Cœur de Jésus le 7 juin 2024 à Izmir, l’Église catholique turque a beaucoup de potentiel et de richesses, et continue à être une terre d’accueil et à vivre le dialogue interreligieux.
« C’est une Église qui ne s’affiche pas, qui témoigne sans clameur, en cherchant à vivre la Parole de Dieu qui sanctifie et qui sauve » continue Mgr Atunin Ilgit. « Elle est de plus en plus fréquentée par des jeunes qui souhaitent changer les choses, contribuer et servir. C’est une Église de plus en plus capable d’accueillir les réfugiés chrétiens, les étudiants universitaires africains déjà catholiques, les pèlerins occidentaux sur les traces de l’Apôtre des Gentils (saint Paul) et tant d’autres confesseurs de la foi qui ont fait de ma terre bien-aimée la ‘terre sainte de l’Église’. »
Le pape François souhaite ardemment se rendre en Turquie en 2025. « Au cours de cette Année sainte » a dit le pape devant la Commission théologique internationale ce 28 novembre, « nous aurons également l’occasion de célébrer le 1700e anniversaire du premier grand Concile œcuménique, celui de Nicée. Je pense que je vais m’y rendre. »
Ce déplacement devrait constituer l’un des moments forts de l’Année sainte et symboliser une nouvelle étape du rapprochement entre l’Église catholique et le patriarcat œcuménique de Constantinople : « Ce concile constitue une pierre miliaire dans le cheminement de l’Église et de l’humanité tout entière, car la foi en Jésus, Fils de Dieu fait chair pour nous les hommes et pour notre salut, a été formulée et professée comme une lumière qui éclaire le sens de la réalité et le destin de toute l’histoire. »