Rite Romain – 1er dimanche de l’Avent – Année C – 1er décembre 2024
Jr.33, 14-16 ; 1 Th. 3, 12-4, 2 ; Lc. 21, 25-28, 34-36
Élevez le regard vers les cieux.
Rite Ambrosien – III Dimanche de l’Avent.
Is 45, 1-8 ; Ps 125 ; Rm 9, 1-5; Lc 7, 18-28
Le Seigneur a fait de grandes choses pour nous.
1) Un cœur d’Avent
Cette année encore, l’Avent, l’attente du Sauveur se répète de manière ponctuelle à la considération des Chrétiens, comme une sorte d’échéance habituelle, jamais répétitive, parce qu’il marque la nouvelle étape d’un chemin qui rend la foi dans le Rédempteur, plus forte et plus claire. Il s’agit d’un chemin qui a une suite toujours plus parfaite, jusqu’ à ce qu’on arrive à la rencontre définitive avec le Seigneur Jésus.
Dans l’Evangile de ce premier Dimanche de l’Avent, tout est décrit comme s’il s’agissait d’une catastrophe cosmique, qui change la trajectoire des étoiles et crée la plus grande confusion parmi les hommes (Lc. 21, 25-26).
Luc n’a pas l’intention d’annoncer la fin du monde. Il a recours au genre littéraire des apocalypses pour dire que la chute de Jérusalem sera une étape décisive pour instaurer le Règne de Dieu sur le monde.
Concernant l’évènement de la destruction de Jérusalem, les premiers chrétiens en ont tiré cette conclusion : la fin de la ville sainte n’a pas coïncidé avec le retour final du Seigneur. Le retour du Seigneur n’est donc pas facile à prévoir mais les signes de son arrivée peuvent être reconnus par qui a » un cœur d’Avent » (Don Primo Mazzolari), un cœur tendu vers Dieu qui vient et qui se donne, un cœur d’Avent qui se prépare pour accueillir dignement le Sauveur, le » Désiré » des peuples, celui qu’attend le peuple élu.
Le Christ est ce » germe » dont parle Jérémie, l’homme nouveau, l’envoyé de Dieu qui rétablit la justice, non pas une justice punitive mais un don de miséricorde qui redonne dignité de fils à chaque homme, et renouvelle la communion avec Dieu qui est notre Père.
La liturgie de la Parole de Dieu de ce jour – don toujours nouveau qui nous fait comprendre la foi de Dieu – nous propose ce message de préparation à la venue du Seigneur, de l’Emmanuel : Dieu est avec nous. Le texte de l’Evangile est emblématique et n’admet aucune confusion.
Le Christ viendra sur les nuées du ciel avec la puissance divine qui est la sienne.
Nous sommes certains de cette venue. C’est pour cela que nous sommes appelés à nous préparer par la prière. Il ne s’agit pas de multiplier les temps de prière mais de vivre dans une attitude de prière constante. De fait, seul celui qui se présente avec l’humilité du cœur devant Dieu et met sa confiance en lui, peut attendre la venue du Christ sans peur ni ébranlements.
Mais, en plus de la prière, il est encore plus nécessaire de faire de son mieux dans la vie, concrètement par des comportements et des attitudes dignes de la lumière, comme nous le rappelle l’apôtre saint Paul : « L’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous somme devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour » (Lettre aux romains 13, 11b.12-13a).
2) Un cœur d’Avent qui devient comme un berceau
L’invitation de l’Avent est principalement celle-ci : « quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Lc 21,28), ouvrons donc notre intelligence et notre cœur pour accueillir celui qui est attendu du monde entier : Jésus.
Levons les yeux vers le Seigneur et vivons dans l’attente, vigilants dans la prière parce que chaque moment nous porte vers le salut. La liturgie nous dit d’ où nous venons et où nous allons. Lorsqu’on célèbre un baptême, il y a au début, un dialogue entre le prêtre et les parents du nouveau-né : »Que demandez-vous à l’Eglise pour cet enfant? « . La réponse est « la vie éternelle« . Depuis le début nous connaissons l’arrivée. Le début et la fin sont inextricablement liés. Notre vie ne sera donc pas l’odyssée d’Ulysse mais l’exode d’Israël de l’esclavage à la liberté vers une Terre Promise, où l’on pratique la liberté de l’amour désintéressé envers Dieu et le service généreux envers nos frères.
Dieu se fait chair par amour et est livré à nos mains, si fragiles et à notre cœur qui devient berceau. Si nous vivons dans la charité, chaque moment est celui de la présence, de la venue du Seigneur en nous. Si nous vivons la charité, Dieu reste toujours dans notre cœur, le soir, à minuit, au chant du coq, le matin.
A chaque instant, le moment de la rencontre est caché. Veillez donc à saisir le sens des choses. Veillez sur le sens du temps. Veillez sur les temps de la vie. Parce que l’Avent est le temps béni où Dieu vient. L’Avent, temps de l’attente est le moment de la joie parce que chaque venue du Christ est don de grâce et de salut, qui nous pousse à vivre le présent comme moment de responsabilité et de vigilance. La « vigilance » signifie la nécessité, l’urgence d’une attente vive, active et certaine parce que nous pouvons compter sur Dieu fidèle.
3) Et si c’était le cœur de Dieu qui nous attendait ?
Pendant l’Avent, l’Eglise nous demande de vivre l’attente de Dieu qui nous rencontre. Il faut un cœur vraiment pur pour reconnaître l’Infini qui s’incarne dans un enfant déposé dans une crèche. Comment ne pas être heureux d’un Dieu si proche, qui naît à Bethléem (ville du pain) pour se faire Pain de Vie.
Un fait est certain : nous pouvons vivre en ignorant Dieu ou en le mettant parmi les choses sans importance, superflues, mais Dieu ne nous abandonne pas. Lui, par égard à notre liberté qu’il nous a donnée, attend que nous ouvrions les yeux afin de découvrir la tromperie que le diable a combinée rendant aveugle notre cœur aux choses (Cfr Soljenitsyne).
Les choses sans âmes, comme l’argent ou autre, peuvent-elles être le bonheur ? Si nous sommes sincères, nous sentons que « quelqu’ un » nous manque dans notre vie. Rien ne nous fascine, ni ne nous rassasie. Si nous sommes honnêtes, nous devons affirmer ce que dit le livre des Proverbes : « Vanité, tout est Vanité ».
Nous avons réellement besoin de Celui qui nous conduit au-delà de la vanité et de la pauvreté de cette terre. Mais nous ne savons pas ou nous ne voulons pas nous mettre à Sa recherche.
L’Avent est le moment pendant lequel nous devrions ouvrir les portes et les fenêtres de notre âme pour entendre les pas de Dieu qui vient parmi nous. Ce n’est pas le fait d’un sage que de cacher à soi-même la nostalgie du Père, de ce Père qui nous attend comme le Père miséricordieux a attendu chaque jour l’enfant prodigue.
Le beau jour où le fils perdu (chacun de nous) revint, fut « Noël », parce que le fils mort était revenu à la vie. Vivons l’Avent avec l’assurance d’être attendu par Dieu : dans la grotte de Bethléem, au cénacle, sur le calvaire, dans l’Eglise, et enfin, dans sa maison et dans notre maison. L’attitude du Chrétien n’est pas celle du rêveur naïf parce qu’elle n’est pas basée sur les forces humaines ou sur le hasard, mais de celui qui sait que la vie change avec la rencontre avec la Vie.
L’attente, ce n’est pas vivre repliés sur soi-même, c’est regarder autour de soi et se rendre compte qu’il existe beaucoup de frères et sœurs qui, comme nous, sont des » mendiants d’amour « . Donc, et nous devons regarder plus haut avec eux
La vie quotidienne peut alourdir le cœur, mais si on vit dans la ferveur envers Dieu et dans le partage avec le prochain, le cœur reste léger.
Pour cela, il y a l’exemple des vierges consacrées qui imitent la consécration de la Vierge Marie et Mère. La Madone, « la Vierge de l’attente et Mère de l’espérance » (Benoît XVI) est le personnage principal de l’Avent et la « Porte » que le Fils a franchi pour entrer dans le monde. Ces femmes consacrées sont appelées à vivre dans la vigilance (Rituel de la consécration des Vierges, N° 21, Prière conclusive des litanies, avant la décision de virginité, devant l’Evêque qui prie : « Conduis-les dans la voie du salut, pour qu’elles désirent ce qui te plait et soient toujours vigilantes pour l’accomplir ». De ce fait, elles sont appelées à persévérer dans leur zèle envers Dieu, en se donnant au Christ et elles contribuent ainsi à donner le Christ aux frères et sœurs, en servant Dieu et l’Eglise (Rituel de consécration N° 36 : « que l’Esprit-Saint, qui fut donné à la Vierge Marie et qui a consacré vos cœurs aujourd’hui, vous anime de sa force pour le service de Dieu et de l’Eglise »).
Conseils pratiques
1) En plus de la prière et du jeûne, préparons une couronne de l’Avent, une crèche à la maison. Cela nous aidera à lever les yeux, à nous souvenir du début de la venue de Dieu parmi nous, à ne pas étouffer la nostalgie de Dieu, évitant la sclérose des yeux et du cœur.
2) Pour celui qui a plus de temps, je propose les sermons sur l’Avent de Saint Bernard de Clervaux
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/jjb.htm#f
Ou la prière du Père de Grandmaison
Sainte Marie, Mère de Dieu, garde-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source ; obtiens-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses ; un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux qui n’oublie aucun bienfait et ne tienne rancune d’aucun mal. Fais-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre cœur devant ton divin Fils ; un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse ; un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.
Etymologie du mot AVENT :
Signification : « arrivée, venue». Nous attendons l’arrivée, la venue du Seigneur Jésus, c’est très clair.
Lecture Patristique
Saint Bernard de Clairvvaux (1090 – 1153)
Premier Sermon de l’Avent
De l’Avènement de notre Seigneur et de ses six circonstances.
- Mes Frères, nous célébrons aujourd’hui le commencement de l’Avent. Le nom, comme celui des autres solennités, en est familier et connu de tout le monde; mais peut-être ne tonnait-on pas aussi bien la raison pour laquelle il est ainsi appelé. Car, les infortunés enfants d’Adam négligeant les vérités salutaires, s’attachent de préférence aux choses fragiles et transitoires. A qui assimilerons-nous les hommes de cette génération, à qui les comparerons-nous quand nous voyons qu’on ne peut ni les enlever ni les arracher aux consolations matérielles de la terre ? Je les comparerai aux gens qui se noient. En effet, voyez comme il serrent ce qu’ils peuvent saisir; rien ne saurait leur faire lâcher prise et quitter le premier objet qui s’est trouvé sous leur main quel qu’il soit, quand même il ne saurait leur être d’aucune utilité, comme des racines d’herbe et d’autres objets pareils. Et même, si quelqu’un vient à leur secours, ils le saisissent ordinairement de telle sorte, qu’ils l’entraînent avec eux et le mettent hors d’état de les sauver et de se sauver lui-même. Voilà comment les malheureux enfants d’Adam périssent dans cette mer vaste et profonde; ils ne recherchent que des soutiens périssables et négligent les seuls dont la solidité leur permettrait de surnager et de sauver leurs âmes. Ce n’est pas de la vanité mais de la vérité qu’il a été dit: « Vous la connaîtrez et elle vous délivrera (Joan., VIII, 32). » Pour vous donc, mes Frères, vous à qui Dieu révèle comme à de petits enfants, les choses qui sont cachées aux sages et aux prudents du monde, appliquez avec soin toutes vos pensées à ce qui est vraiment salutaire, pesez attentivement la raison de l’Aventet demandez-vous quel est celui qui vient, pourquoi il vient, quand il vient et par où il vient. C’est là une curiosité louable et salutaire ; car l’Eglise ne célébrerait point l’Aventavec tant de piété, s’il ne cachait pour nous quelque grand mystère.2.. En premier lieu, considérez avec le même étonnement et la même admiration que l’Apôtre, quel est celui qui vient. C’est, dit l’ange Gabriel, le fils même du Très-Haut, Très-Haut lui-même par conséquent. Car on ne saurait sans crime penser que Dieu a un fils dégénéré ; il faut donc le proclamer l’égal de son Père en grandeur et en dignité. Qui ne sait en effet, que les enfants des princes sont eux-mêmes princes et que les fils de rois sont rois? D’où vient cependant que des trois personnes que nous croyons, que nous confessons et que nous adorons, dans la suprême Trinité, ce n’est ni le Père, ni le Saint-Esprit, mais le Fils qui vient? Je ne saurais croire qu’il en est ainsi sans cause aucune. Mais qui a pénétré les desseins de Dieu? ou qui est entré dans le secret de ses conseils (Rom., XI, 34)? Or, ce n’est point sans un très-profond dessein de la Trinité qu’il a été réglé que ce serait le Fils qui viendrait. Si nous considérons la cause de notre exil, peut-être pourrons-nous connaître, du moins en partie, quelle convenance il y avait que nous fussions sauvés plutôt par le Fils de Dieu que par l’une des deux autres personnes divines. En effet, ce Lucifer qui se levait le matin, ayant voulu se faire semblable au Très-Haut et tenté de se rendre égal à Dieu, ce qui est le propre du Fils, fut à l’instant précipité du haut du Ciel, parce que le Père prit la défense de la gloire de son Fils et montra par les faits la vérité de ce qu’il dit quelque part: « La vengeance m’est réservée et c’est moi qui l’exercerai (Rom., XII, 19). » Et je voyais alors Satan tomber du Ciel comme un éclair (Luc, X, 18). Qu’as-tu donc à l’enorgueillir, ô toi qui n’es que cendre et que poussière? Si Dieu n’a point épargné les anges eux-mêmes dans leur orgueil, combien moins t’épargnera-t-il toi qui n’es que corruption, que vers? Satan n’avait rien fait, il n’était encore coupable que d’une pensée d’orgueil, et à l’instant même, en un clin d’œil, il se voit à jamais précipité dans l’abîme, parce que, selon l’Evangéliste : « Il n’est point resté ferme dans la vérité (Joan., VIII, 44). »3. Ô mes Frères, fuyez, fuyez l’orgueil de toutes vos forces, je vous en conjure. L’orgueil est le principe de tout péché, c’est lui qui a si rapidement plongé dans d’éternelles ténèbres ce Lucifer, qui brillait naguère d’un plus vif éclat que tous les astres ensemble; c’est lui, dis-je, qui a changé en un démon non pas un ange seulement, mais le premier des anges. Après cela, devenant tout à coup jaloux du bonheur de l’homme, il fit naître, dans le coeur de ce dernier, l’iniquité qu’il avait d’abord conçue dans le sien, et lui conseilla de manger du fruit défendu, en lui disant qu’il deviendrait aussi semblable à Dieu, connaissant le bien et le mal. O malheureux, quelles espérances donnes-tu, que promets-tu à l’homme, quand il n’y a que le Fils du Très-Haut qui ait la clef de la science, ou plutôt quand il n’y a que lui qui soit « la clef de David qui ouvre, et personne ne ferme (Apoc., III, 7)? » C’est en lui que tous les trésors da la sagesse et de la science divines se trouvent renfermés (Coloss., II, 3) ; iras-tu les dérober pour en faire part à l’homme? Voyez si, comme le dit le Seigneur lui-même, « Il n’est pas un menteur et le père même du mensonge (Joan., VIII, 44). » En effet ne ment-il point quand il dit: « Je serai semblable au Très-Haut (Isa., XIV, 94)? » Et n’est-il pas le père même du mensonge, quand il sème dans le coeur de l’homme le germe de ses faussetés, en lui disant : « Vous serez comme des dieux (Gen., III, 6) ? » Et toi, ô homme, si tu vois le voleur, tu te mets à sa suite. Vous vous rappelez, mes frères, le passage d’Isaïe que nous lisions cette nuit, où il est dit: « Vos princes sont des infidèles (Isa., 1, 23), » ou, selon une autre version, « sont des désobéissants et les compagnons des voleurs. »4. En effet nos premiers parents, Adam et Eve, la source de notre race, sont désobéissants, et compagnons de voleurs, puisqu’ils veulent, sur les conseils du serpent ou plutôt sur les conseils du diable lui-même par l’organe du serpent, ravir au fils de Dieu ce qui lui appartient en propre. Mais Dieu le Père ne ferme point les yeux sur l’injure faite à son fils, « car le Père aime le Fils (Joan., V, 20), » et à l’instant même, il tire vengeance de l’homme et appesantit son bras sur nous. Tous en effet nous avons péché en Adam et tous nous avons été condamnés en lui. Que fera le fils, en voyant que son Père prend en main sa défense et que pour lui il n’épargne aucune créature? Voilà, se dit-il, que mon Père, à cause de moi; perd toutes ses créatures. Le premier des anges a voulu usurper la grandeur qui m’est propre et il a trouvé de l’écho parmi ses semblables. Mais à l’instant mon Père a pris avec ardeur la défense de ma cause en main, et il a frappé d’un coup cruel, d’une blessure incurable l’ange rebelle et tous ses partisans. De son côté l’homme a voulu aussi s’arroger la science qui est mon partage exclusif, et mon Père n’a point eu non plus pitié de lui, son oeil ne l’a point épargné. « Dieu s’occupe-t-il des boeufs (I Cor., IX, 6) ? » Il avait fait deux nobles créatures, auxquelles il avait donné la raison en partage et qu’il avait faites susceptibles de bonheur, l’ange et l’homme. Or voici qu’à cause de moi il a perdu une multitude d’anges et tous les hommes. Mais moi, pour qu’ils sachent que j’aime mon Père, je veux lui rendre ceux qu’il semble n’avoir perdus qu’à cause de moi. « Si c’est à cause de moi que cette affreuse tempête s’est déchaînée sur vous, dit Jonas, prenez-moi et jetez-moi à la mer (Joan., I, 12). » Ils portent tous un regard d’envie sur moi, eh bien! me voici, je vais me montrer à eux en tel état que quiconque voudra nie porter envie et ambitionnera de devenir semblable à moi, n’aura cette ambition et ce désir que pour son bien. Quant aux anges, je sais bien qu’ils n’ont déserté la bonne voie que par un sentiment mauvais et inique et qu’ils n’ont péché ni par faiblesse ni par ignorance, aussi ont-ils dû périr quoiqu’ils ne le voulussent point, car l’amour du Père et la majesté du Roi suprême éclatent dans sors amour pour la justice (Psalm., XCVII, 3).