L'évêque Bosco Puthur avertit de l'imminence d'actions canoniques contre les prêtres et les laïcs qui résistent aux récents mandats sur les pratiques cultuelles

L'évêque Bosco Puthur avertit de l'imminence d'actions canoniques contre les prêtres et les laïcs qui résistent aux récents mandats sur les pratiques cultuelles

Le conflit liturgique dans l’Église syro-malabare d’Inde s’intensifie

Avec de nouvelles menaces d’action canonique

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Dans une circulaire datée du 30 octobre, l’évêque Puthur a déclaré que l’Église ne tolérerait plus les dissensions publiques qui ternissent la réputation de ses dirigeants, signalant une possible répression du clergé et des groupes de laïcs impliqués dans la protestation.                       

Le conflit liturgique de longue date au sein de l’Église syro-malabare en Inde a atteint un nouveau point critique, l’administrateur apostolique, Mgr Bosco Puthur, avertissant de l’imminence d’une « action canonique » contre les prêtres et les laïcs qui résistent aux récentes injonctions sur les pratiques cultuelles. Dans une circulaire datée du 30 octobre, Mgr Puthur a déclaré que l’Église ne tolérerait plus les dissensions publiques qui ternissent la réputation de ses dirigeants, laissant présager une possible répression à l’encontre du clergé et des groupes de laïcs impliqués dans les protestations. Cette directive a été accueillie avec défiance. Des prêtres et des laïcs dissidents ont annoncé leur intention de brûler publiquement des copies de la circulaire de Mgr Puthur le 3 novembre, jour où la lettre devait être lue lors de la messe dominicale. L’évêque Puthur, nommé par le Vatican en décembre 2023 pour servir de médiateur et guider l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly, a précisé que les personnes qui diffament les dirigeants de l’Église sur les médias sociaux ou d’autres plateformes peuvent faire l’objet de mesures disciplinaires de la part de l’Église. 

Au centre de ce conflit se trouve la position rubricale du prêtre pendant la messe. Après une brève réconciliation en juillet 2024, lorsque le clergé et les laïcs ont accepté de célébrer un format de messe approuvé par le synode en faisant face à l’autel pendant la prière eucharistique, les dissensions ont repris à cause de l’insistance de Puthur à adhérer strictement à ce mode. Les prêtres et les fidèles dissidents préfèrent la pratique traditionnelle où le célébrant fait face à la congrégation tout au long de la messe. 

L’insistance récente de l’évêque Puthur pour que huit diacres en attente d’ordination s’engagent par écrit à suivre la forme officielle de la messe a encore tendu les relations. Ces diacres seront ordonnés le 4 novembre et Mgr Puthur a souligné qu’ils ne célébreraient la messe que sous la forme approuvée par le synode, une position qu’il a réitérée dans sa circulaire. Cette exigence a suscité de nouvelles protestations et des tensions accrues, car de nombreux fidèles considèrent que cette directive est restrictive et étouffe l’héritage liturgique local. 

En réponse, le Mouvement archidiocésain pour la transparence (AMT), une coalition de prêtres, de religieux et de laïcs qui défend la protestation depuis plus de trois ans, a continué à organiser la résistance, jurant même de brûler des copies de la circulaire. L’AMT a fait connaître sa position en organisant des manifestations, des grèves de la faim et en lançant des appels à une plus grande transparence au sein de l’archidiocèse. 

L’Église syriaque-malabare, l’une des plus grandes églises de rite oriental au monde, avec quelque cinq millions de membres répartis dans 35 diocèses, ne voit que l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly résister à la directive synodale sur la messe, alors que d’autres diocèses l’ont adoptée depuis novembre 2021. Ernakulam-Angamaly, qui compte quelque 500 000 catholiques, est ainsi devenu un épicentre de la contestation.

 Le conflit a donné lieu à de nombreux points chauds, notamment des affrontements, des affaires policières et la fermeture de la cathédrale St Mary’s à Ernakulam. L’évêque Puthur, actuellement sous protection policière à l’archevêché d’Ernakulam, a également interdit aux associations non autorisées de se rassembler dans les institutions ecclésiastiques, dans le but de réduire l’opposition organisée. Cependant, la division croissante met en évidence les défis plus profonds que pose la réconciliation de la tradition avec les mandats modernes, alors que les fidèles continuent à se débattre avec les questions d’identité liturgique et d’autorité ecclésiale.

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Rédaction

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