Démission de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, primat de 85 millions d’anglicans dans le monde © archbishopofcanterbury.org

Démission de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, primat de 85 millions d’anglicans dans le monde © archbishopofcanterbury.org

Abus sexuels : démission de l’archevêque de Canterbury

L’Église anglicane reconnaît n’avoir pas géré les abus du pédophile John Smyth

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Ce mardi 12 novembre 2024, le primat de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane, Justin Welby, a annoncé publiquement sa démission. Cette information intervient quelques jours après la publication, dans la revue britannique Makin Review, d’un rapport mettant en cause sa « non-gestion » d’une affaire de violences sexuelles sur mineurs.

L'avocat pédophile John Smith, mort en 2018 © wikipedia.org

L’avocat pédophile John Smyth, mort en 2018 © wikipedia.org

Commandité en 2019 par la Communion anglicane pour faire la lumière sur les crimes de John Smyth – un avocat engagé dans la branche évangélique de l’Église d’Angleterre -, ce rapport révèle les nombreuses agressions du pédophile entre les années 1970 et 2010, au Royaume-Uni et en Afrique australe.

Des réactions « inefficaces » de la hiérarchie anglicane

Depuis cette révélation datant du 7 novembre, les appels à la démission du primat de l’Église d’Angleterre se sont multipliés au sein de la hiérarchie anglicane. Selon les médias du Vatican, une pétition a été lancée par trois membres du synode général de l’Église d’Angleterre, et a récolté plus de 7 000 signatures en une semaine.

Keith Makin, qui a dirigé l’examen indépendant, a déclaré : « De nombreuses victimes qui ont pris la courageuse décision de nous parler de ce qu’elles ont vécu, ont subi ces abus en silence pendant plus de 40 ans ». Et il a ajouté : « Malgré les efforts de certaines personnes pour attirer l’attention des autorités sur ces abus, les réponses de l’Église d’Angleterre et d’autres ont été totalement inefficaces et équivalaient à une dissimulation. »

Nécessité de « créer une Église plus sûre »

L’archevêque Justin Welby reconnaît sa responsabilité et celle de l’Église anglicane dans cette affaire : celle de ne pas avoir signalé clairement aux autorités ces faits, alors qu’il en avait pris connaissance dès 2013 en devenant archevêque de Canterbury.

Le primat de la Communion anglicane et sa délégation, reçus au Vatican le 25 janvier 2024 © Vatican Media

Le primat de la Communion anglicane et sa délégation, reçus au Vatican le 25 janvier 2024 © Vatican Media

« Il est très clair que je dois assumer la responsabilité personnelle et institutionnelle de la longue et retraumatisatrice période entre 2013 et 2024 » a déclaré le primat d’Angleterre ce 12 novembre, « j’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Église d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement et notre profond engagement à créer une Église plus sûre. »

Même s’il quitte ses fonctions, il explique son engagement à poursuivre ses rencontres auprès des victimes d’abus. Il explique que sa démission se fait dans l’intérêt de l’Église d’Angleterre, et il prie pour que cette décision puisse ramener les chrétiens à l’amour du Christ.

« Car par-dessus tout », confie-t-il, « mon engagement le plus profond est envers la personne de Jésus-Christ, mon Sauveur et mon Dieu, le porteur des péchés et des fardeaux du monde, et l’espérance de chaque personne. »

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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