Le samedi 9 novembre, le pape François a reçu les membres de la Fédération italienne des donneurs de sang bénévoles (FIDAS) dans la salle Paul VI. Il leur a adressé le discours ci-dessous, traduit en français par Zenit.
Bienvenue, chers frères et sœurs !
Je salue le président et vous tous. Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du 65e anniversaire de la fondation de la Fédération italienne des associations de donneurs de sang (FIDAS), animée par l’engagement silencieux de milliers de volontaires dans tout le pays. Je voudrais m’arrêter avec vous pour réfléchir un instant à trois aspects de votre activité : la joie -parce que je sais que vous êtes joyeux -, le témoignage et la solidarité.
Premièrement : la joie. La joie et l’optimisme sont des caractéristiques fréquentes dans les milieux bénévoles et plus généralement chez ceux qui s’engagent pour le bien d’autrui. Nous le ressentons ici aussi, parmi vous, et ce n’est pas un hasard. Donner avec amour, en effet, apporte la joie. Jésus lui-même a dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35). La raison est que nous « avons été créés pour donner de l’amour, pour faire de l’amour l’inspiration pour tout ce que nous faisons » (Benoît XVI, Rencontre avec les jeunes dans la cathédrale de Westminster, 18 septembre 2010). Le don donne la joie, parce que toute notre vie change et fleurit en lui, en entrant dans la dynamique lumineuse de l’Evangile, où toute chose trouve son sens et sa plénitude dans la charité. Le don donne la joie, ce geste [de donner] vous rend plus heureux que ce geste [de prendre]. Vous donnez gratuitement aux autres une part importante de vous-même, votre sang, et vous connaissez certainement le bonheur qui vient du partage.
Deuxièmement : le témoignage. Dans un monde, comme nous le savons, pollué par l’individualisme, qui souvent voit dans l’autre davantage un ennemi à combattre qu’un frère à rencontrer, ce geste désintéressé et anonyme est un signe qui vainc l’indifférence et la solitude, qui dépasse les frontières et abat les barrières. Le donneur ne sait pas à qui va son sang, et le receveur d’une transfusion ne connaît pas en général l’identité de son bienfaiteur. Et le sang lui-même, dans ses fonctions vitales, est un symbole éloquent : il ne regarde pas la couleur de la peau, l’appartenance ethnique ou religieuse du receveur, mais il cherche à parcourir tout l’organisme, entrant humblement en coulant dans les veines et portant de l’énergie. C’est ainsi que l’amour agit. Et à ce propos, le geste de tendre le bras, ce que l’on fait quand le sang est prélevé, est significatif. Il ressemble à celui de Jésus dans la Passion, quand Il a volontairement étendu Son corps sur la croix. C’est un geste qui parle de Dieu, et qui nous rappelle que « la mission évangélisatrice de l’Eglise passe par la charité » (Saint Jean-Paul II, homélie pour la béatification de Mère Teresa de Calcutta, 19 octobre 2003).
Enfin, la solidarité. Celui qui suit le sang aboutit au cœur, physiquement, mais aussi spirituellement ; il arrive au « centre unificateur de la personne » (Encyclique Dilexit nos, 55), « entre la rencontre très personnelle avec soi-même et le don de soi à l’autre » (id, 18), le lieu par excellence de la réconciliation et de l’unité. A cet égard, je vous invite à vivre le don de sang non pas seulement comme un acte de générosité humaine, mais aussi comme un chemin de croissance spirituelle sur la voie de la solidarité qui unit dans le Christ, comme un don au Seigneur de la Miséricorde, qui s’identifie avec ceux qui souffrent (Saint Jean-Paul II, Discours aux participants à la Marche de la solidarité organisée par les directeurs de l’association italienne des donneurs bénévoles de sang et d’organes, 2 août 1984). Suivre le sang pour parvenir au cœur – n’oubliez pas cela – c’est toujours étreindre chaque homme et femme que vous rencontrez, tous, dans un seul amour.
Chers amis, merci pour ce que vous faites ! Je vous bénis, ainsi que vos familles, les donneurs, et tous ceux qui collaborent avec votre fédération. Je me souviendrai de vous dans la prière, et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.