Le pape François a reçu l'ancien Premier ministre Israélien Ehud Olmert et l'ancien Ministre palestinien des Affaires étrangères, Nasser Al-Kidwa, au Vatican © Médias du Vatican

Le pape François a reçu l'ancien Premier ministre Israélien Ehud Olmert et l'ancien Ministre palestinien des Affaires étrangères, Nasser Al-Kidwa, au Vatican © Médias du Vatican

Un plan de paix pour la Terre Sainte présenté au pape

Des dirigeants palestinien et israélien présentent au pape un plan incluant un statut pour Jérusalem

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Le 17 octobre, lors d’une importante réunion diplomatique, le pape François a reçu au Vatican l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert et l’ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Nasser Al-Kidwa. Les deux dirigeants, qui ont chacun une solide expérience politique au sein de leur gouvernement respectif, ont présenté au pape une proposition détaillée visant à mettre fin au conflit en cours à Gaza et à reprendre les pourparlers de paix sur la base de la solution à deux États.

À l’issue de l’audience, MM. Olmert et Al-Kidwa ont parlé à Vatican Media de leurs efforts conjoints pour promouvoir la paix. La proposition qu’ils ont présentée au pape François demande un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération des otages israéliens détenus par le Hamas et la libération simultanée des détenus palestiniens des prisons israéliennes. Cette initiative souligne la nécessité urgente pour les deux parties de reprendre les négociations, dans le but ultime d’établir deux États souverains, Israël et la Palestine, vivant en paix côte à côte.

Un appel commun à la paix

Ehud Olmert, qui a mené les efforts de paix avec le président palestinien Mahmoud Abbas pendant son mandat de Premier ministre d’Israël de 2006 à 2009, a souligné l’engagement personnel du pape François sur cette question. « Le pape nous a accordé toute son attention pendant plus d’une demi-heure », a déclaré M. Olmert, ajoutant que le lien quotidien du souverain pontife avec les chrétiens de Gaza témoignait de sa profonde préoccupation pour la région.

M. Olmert a également exprimé son souhait de parvenir à un accord sur Jérusalem, ville au cœur des revendications israéliennes et palestiniennes. Sa proposition prévoit que la Vieille Ville de Jérusalem soit placée sous une tutelle internationale spéciale, supervisée par un consortium de cinq pays, dont Israël et la Palestine. Cet accord, a-t-il expliqué, garantirait que les lieux saints de la ville restent accessibles aussi bien aux juifs qu’aux chrétiens et aux musulmans, permettant à chacun de pratiquer sa foi librement.

Nasser Al-Kidwa, défenseur de longue date de la paix, qui a représenté son oncle, le défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, aux Nations Unies, a réitéré l’urgence de mettre fin à la violence à Gaza. Il a indiqué que la solution à deux Etats était la seule voie viable vers la paix. « Il est crucial pour nous d’arrêter la guerre et de parvenir à un accord qui permettra aux deux peuples de vivre côte à côte, conformément aux frontières de 1967 », a déclaré M. Al-Kidwa.

Jérusalem : une ville pour toutes les religions

L’un des éléments les plus concrets de la proposition de paix porte sur le statut futur de Jérusalem. Les deux dirigeants ont souligné l’importance de parvenir à un accord spécial sur la gouvernance de la ville, qui respecte sa signification sacrée pour le judaïsme, le christianisme et l’islam. Selon leur plan, la Vieille Ville de Jérusalem serait administrée par une tutelle internationale, la Jordanie jouerait un rôle clé dans la gestion des lieux saints, tout comme son rôle actuel dans la surveillance du Mont du Temple (Haram al-Sharif).

M. Olmert a précisé que, selon cette proposition, Jérusalem pourrait rester la capitale d’Israël, mais uniquement des régions qui faisaient partie d’Israël avant le 5 juin 1967, ainsi que des quartiers juifs construits après la Guerre des Six Jours. Parallèlement, M. Al-Kidwa a ajouté que la capitale palestinienne, Al-Quds, comprendrait les quartiers arabes qui existaient avant 1967, ce qui garantirait une approche équilibrée de l’une des questions les plus controversées du conflit israélo-palestinien.

La bénédiction papale et les prochaines étapes

MM. Olmert et Al-Kidwa estiment tous deux que la bénédiction de leur plan par le pape pourrait avoir un impact significatif sur son succès. « Nous avons présenté notre proposition au Saint-Père et nous espérons qu’il bénira nos efforts. Son soutien fera la différence », a déclaré M. Al-Kidwa.

Cette visite marque une rare apparition conjointe des deux dirigeants qui, malgré leurs divergences politiques, se sont réunis autour d’une mission commune : promouvoir la paix dans une région longtemps en proie à la violence. Leur proposition porte non seulement sur la crise immédiate à Gaza, mais établit également un cadre plus large pour la résolution du conflit israélo-palestinien, qui met particulièrement l’accent sur la protection du caractère sacré de Jérusalem et sur l’établissement de deux États indépendants.

Alors que le pape François poursuit ses efforts de médiation pour la paix, le rôle du Vatican dans la promotion du dialogue israélo-palestinien pourrait s’avérer crucial. Les mois à venir nous diront si ce nouvel élan diplomatique, soutenu par le leadership moral du pape, peut contribuer à apporter la paix tant attendue en Terre Sainte.

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Rédaction

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