L’ancien secrétaire privé de Benoît XVI, a officiellement pris ses fonctions de nonce apostolique auprès des États baltes. Lors d’une cérémonie protocolaire qui s’est déroulée le vendredi 6 septembre, Mgr Gänswein a remis ses lettres de créance au président lituanien Gitanas Nauseda au palais présidentiel de Vilnius, marquant ainsi son entrée officielle en fonction en tant que représentant du Vatican en Lituanie, en Lettonie et en Estonie.
L’arrivée de M. Gänswein marque non seulement un nouveau chapitre dans sa nouvelle carrière diplomatique, mais aussi une réaffirmation des liens étroits entre le Saint-Siège et les nations baltes, en particulier dans un contexte géopolitique complexe marqué par le conflit en Ukraine.
Une figure de proue au Vatican
Mgr Gänswein, qui a récemment fêté ses 40 ans de sacerdoce, est réputé pour sa relation de longue date avec le défunt pape Benoît XVI, dont il a été le secrétaire privé pendant de nombreuses années. Son influence au Vatican lui a conféré une visibilité considérable et il relève aujourd’hui un nouveau défi en tant qu’ambassadeur du pape dans une région historiquement clé pour l’Église catholique, de l’Europe de l’Est.
Dans son discours de bienvenue, le Président Nauseda a souligné le rôle que l’Église catholique a joué dans l’histoire de la Lituanie, en particulier pendant l’occupation soviétique et tsariste, où elle a servi de pilier de résistance et de force pour la population. La relation spéciale entre la Lituanie et le Saint-Siège, a souligné M. Nauseda, est un témoignage de cette histoire de lutte pour la liberté.
Un message d’espoir pour l’Ukraine
Dans le discours qu’il a prononcé après la remise des lettres de créance, M. Nauseda a profité de l’occasion pour évoquer la situation actuelle en Europe de l’Est et a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle continue à soutenir l’Ukraine dans sa défense contre l’agression russe. Le dirigeant lituanien a souligné que la paix en Europe dépendait d’un soutien fort à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et que tout résultat autre qu’une victoire ukrainienne aurait de graves répercussions sur la sécurité du continent.
À cet égard, le président a appelé le Vatican à poursuivre son soutien à l’Ukraine, tant sur le plan diplomatique que sur le plan de l’aide humanitaire, en particulier pour les réfugiés qui ont fui le conflit. L’Église catholique a joué un rôle clé dans les efforts déployés pour aider les personnes touchées par la guerre, et M. Nauseda s’est dit convaincu que le leadership de Mgr Gänswein maintiendrait cette ligne de coopération active.
Un héritage de résistance et de foi
L’histoire de la Lituanie est liée à la figure du pape Jean-Paul II, dont la visite après l’indépendance en 1993 a marqué un tournant dans la reconstruction morale et spirituelle du pays. Les mots du souverain pontife, « N’ayez pas peur », ont trouvé un écho profond chez les Lituaniens en cette période d’incertitude et ont pris une importance renouvelée dans le contexte du conflit actuel en Ukraine, selon M. Nauseda.
Ces trois mots, a rappelé le président, restent une lueur d’espoir non seulement pour la Lituanie, mais aussi pour toute l’Europe, qui est confrontée à de nouvelles menaces pour sa stabilité et sa paix. La présence de Mgr Gänswein dans la région symbolise l’engagement continu de l’Église en faveur des idéaux de liberté et de justice.
Des défis à relever pour Mgr Gänswein
La nomination de l’archevêque Gänswein en tant que nonce apostolique dans les États baltes intervient à un moment où la diplomatie vaticane joue un rôle crucial dans les efforts de médiation des conflits et de promotion de la paix. La mission qu’il assume aujourd’hui n’est pas seulement pastorale mais aussi profondément politique, dans une région qui observe avec inquiétude l’évolution de la guerre chez ses voisins de l’Est.
Le nouvel ambassadeur du pape aura pour mission de maintenir et de renforcer les liens entre l’Église et les pays baltes, tout en cherchant à jeter des ponts dans un environnement international marqué par la tension et l’incertitude. Grâce à sa vaste expérience au Vatican et à sa proximité avec Benoît XVI, Georg Gänswein semble bien préparé à relever les défis que ce rôle exige.
En résumé, l’arrivée de Mgr Georg Gänswein en Lituanie renforce non seulement la présence du Vatican dans les pays baltes, mais place également l’archevêque dans une position clé dans l’un des contextes géopolitiques les plus sensibles d’Europe. Sa nomination, en plein conflit en Ukraine, rappelle l’influence morale et diplomatique que le Saint-Siège peut exercer dans les efforts de paix et de justice dans le monde.