Le pape adressant son message aux participants du 53e Congrès eucharistique international  © capture d’écran Vatican.va

Le pape adressant son message aux participants du 53e Congrès eucharistique international  © capture d’écran Vatican.va

Fraternité pour guérir le monde

Thème du 53e Congrès eucharistique international (texte intégral du Saint-Père aux participants)

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Ce dimanche 8 septembre s’est ouvert le 53e Congrès eucharistique international qui se tient du 8 au 15 septembre à Quito (Équateur). Voici le message intégral, traduit par Zenit, que le pape François a adressé par vidéo aux participants.

Chers frères et sœurs,

Je suis heureux de pouvoir participer, bien qu’à distance, à ce Congrès eucharistique international célébré dans la ville de San Francisco de Quito, avec la belle devise : « Fraternité pour guérir le monde ».

Les leçons que nous pouvons tirer de la très sainte Eucharistie nous surprennent toujours. Nous pourrions dire avec le psaume : « Je les considère comme terminés, et pourtant je reste avec toi, Seigneur », qui es silencieusement présent dans le Tabernacle (cf. Ps 139, 18).  Parmi ces enseignements, vous avez choisi celui de la fraternité, comme condition essentielle pour un monde nouveau, plus juste, plus humain.

Les premiers Pères de l’Église nous ont déjà dit que le signe du pain allume dans le Peuple de Dieu le désir de la fraternité, car de même que le pain ne peut être pétri à partir d’un seul grain, de même nous devons marcher ensemble, parce que « bien que nous soyons nombreux, nous sommes un seul corps, un seul pain » (cf. Sermon 227 de saint Augustin). C’est ainsi que nous grandissons en tant que frères, c’est ainsi que nous grandissons en tant qu’Église, unis par l’eau du baptême et purifiés par le feu de l’Esprit Saint (cf. Ibid). Une fraternité profonde, née de l’union avec Dieu, née du fait de se laisser moudre, comme le blé, pour devenir le pain, le corps du Christ, participant ainsi pleinement à l’Eucharistie et à l’assemblée des saints (cf. saint Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains, 4.1).

Cette fraternité doit aussi être proactive. Un exemple qui me vient à l’esprit est celui d’une religieuse allemande morte dans le camp de concentration d’Auschwitz, Angela Autsh. Avant même d’être arrêtée, alors que le mal qui menaçait le monde était déjà évident, elle a invité ses petits-enfants, qui communiaient pour la première fois, elle a invité ses proches qui s’étaient un peu éloignés, et elle a également invité ceux qui étaient restés pieux, à se rebeller contre ce mal par des gestes simples et, dans certaines régions, dangereux, à s’approcher le plus possible du sacrement de l’autel, à « se rebeller » en communiant.

Exhorter à la communion fréquente, surtout dans le cadre de la prière pour le pape et l’Église, alors persécutée, c’était pour elle trouver dans l’Eucharistie un lien qui renforce la vigueur de l’Église elle-même, un lien qui renforce cette vigueur entre ses membres et avec Dieu, et c’était pour elle « organiser » le réseau de résistance que l’ennemi ne peut défaire, parce qu’il ne répond pas à un dessein humain. Ce sont ces gestes simples qui nous rendent plus conscients du fait que, si un membre souffre, tout le corps souffre avec lui ; ce sont eux qui nous aident à devenir des « Cyrène » du Christ, qui a pris sur lui le poids de la douleur du monde pour guérir le monde.

Sœurs, frères, retenons cette leçon, retrouvons cette fraternité radicale avec Dieu et entre les hommes. Nous sommes un, dans l’unique Seigneur de nos vies ; nous sommes un d’une manière que nous ne pouvons pas entièrement comprendre, mais ce que nous comprenons, c’est que ce n’est que dans cette unité que nous pouvons servir le monde et le guérir.

Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge d’El Quinche vous couvre de son manteau. Je vous remercie.

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Pape François

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