D ans les quartiers populaires de Salvador de Bahía, au Brésil, il est fréquent de voir des images du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie sur les murs des habitations et sur les véhicules.
C’est là-bas une manière d’exprimer sa foi en l’amour du Christ et de demander sa protection dans les affaires ordinaires du quotidien. Il existe aussi la tradition populaire d’introniser le Sacré Cœur dans sa maison.
Il s’agit d’une belle démarche de foi comme en témoigne cette expérience que j’ai vécue avec les Missionnaires de la Charité dans le quartier des Alagados à Salvador de Bahia.
Une jeune mère de famille déposait son enfant à la crèche des sœurs de Mère Teresa en face de la paroisse et sa foi s’en est trouvée renouvelée. Elle a décidé alors d’accepter Jésus comme son Sauveur et a accepté notre proposition d’introniser le Sacré-Cœur dans la pièce principale de sa maison. Le baraquement est fragile, fait de bric et de broc, où l’alimentation est un combat quotidien, l’insécurité est permanente à cause des trafiquants de drogue. L’argent vient des petits boulots et non pas d’un salaire fixe. Dans ce monde chaotique, la seule certitude est que Dieu est fidèle et que Jésus est le Sauveur.
Une étape de foi et de vie chrétienne qui est franchie
Après avoir suivi une catéchèse, elle nous accueille dans sa maison avec une image du Sacré-Cœur. Au cours d’un temps de prière, en pleine chaleur, les ventilateurs à fond, l’image a été bénie puis mise sur en évidence sur « son trône ». L’Esprit Saint a été invoqué, l’Évangile proclamé (« Je suis doux et humble de cœur » Matthieu 11,25-30). La famille et quelques voisins ont proclamé le « Je crois en Dieu » et se sont consacrés au Cœur de Jésus.
Avec l’intronisation, c’est une étape de foi et de vie chrétienne qui est franchie, presque un renouvellement des promesses de notre baptême. On demande que le règne d’amour de Jésus s’établisse au quotidien, non seulement dans la maison mais aussi dans nos cœurs. ¨
XAVIER BIZARD, PRÊTRE DE LA COMMUNAUTÉ DE L’EMMANUEL