Le voyage du pape François en Asie et en Océanie sera marqué par les contrastes religieux, économiques et sociaux. En visitant quatre pays du 2 au 13 septembre, le pape de 87 ans effectuera le plus long voyage de son pontificat, aussi bien en termes de distance que de jours passés loin du Vatican. Le voyage inclura l’Indonésie majoritairement musulmane, la Papouasie majoritairement chrétienne, Singapour, un des pays les plus riches au monde en termes de revenus par habitant, et le Timor oriental, une des nations les plus pauvres.
Le voyage en Indonésie était déjà prévu en septembre 2020, mais tout a été interrompu à cause de la crise sanitaire. Le pape François est âgé de seulement quatre années supplémentaires, mais aujourd’hui, il utilise souvent une canne, un déambulateur ou un fauteuil roulant pour se déplacer. Le 45e voyage de son pontificat devrait se concentrer fortement sur le dialogue interreligieux, l’harmonie interethnique, la protection de la Création, la cause des migrants, la gratitude envers le travail des missionnaires et la contribution de l’Église en faveur de l’éducation et de la santé.
3 % de catholiques en Indonésie, 96 % au Timor oriental et 98 % en Papouasie
La visite du pape François débutera en Indonésie, qui compte la plus grande population musulmane au monde pour seulement environ 3 % de catholiques. Puis il se rendra en Papouasie Nouvelle Guinée, où près de 98 % de la population est chrétienne. Le Timor oriental est la seule nation de son itinéraire où les catholiques sont majoritaires. Le Vatican estime que 96 % de la population est-timoraise est catholique. À Singapour, les bouddhistes représentent le plus important groupe religieux (environ 31 %), suivis par 20 % de la population qui se dit sans religion. Les chrétiens singapouriens sont presque 19 % tandis que les musulmans sont environ 15 %.
Le pape François n’est pas le premier pape à visiter ces quatre pays
Tandis que selon une perspective européenne ou nord-américaine, ces quatre pays pourraient être considérés comme à la « périphérie » du catholicisme universel – ces régions reculées que le pape François privilégie en acceptant les invitations –, le pape restera dans la plus grande ville de chaque pays, avec une exception : il passera environ trois heures, le 8 septembre, à Vanimo et Baro, des villes situées sur la côte nord-ouest de Papouasie Nouvelle Guinée.
Le pape François n’est pas le premier pape à visiter ces pays. Saint Paul Vi est venu en Indonésie en 1970, et saint Jean-Paul II s’y est rendu en 1989. Durant le même voyage, Jean-Paul II a également visité le Timor oriental, qui a célébré son indépendance de l’Indonésie en 2002. Le pape polonais a visité la Papouasie Nouvelle Guinée en 1984 et à nouveau en 1995. En 1986, saint Jean-Paul II s’est aussi rendu à Singapour, où il est resté seulement cinq heures – juste assez de temps pour pouvoir célébrer une messe publique, rencontrer des membres du gouvernement et parler aux prêtres de la cité-État.
Singapour, une des plus fortes diversités religieuses au monde
À Singapour, ville marquée par les inégalités entre les très riches et les habitants plus touchés par l’inflation, le pape restera 46 heures durant lesquelles il passera du temps avec quelques-uns des habitants les plus pauvres – des personnes âgées et des malades pris en charge à la St. Theresa’s Home, une maison de soins qui peut accueillir jusqu’à 200 patients.
Selon un rapport 2014 du Pew Research Center, Singapour est classé comme le pays comptant la plus forte diversité religieuse au monde, mais avec aussi un pourcentage significatif de la population se disant sans aucune affiliation religieuse. L’évènement final du pape François avant de repartir pour Rome sera une rencontre interreligieuse avec les jeunes, afin de boucler un des thèmes majeurs du voyage.
(Avec Ucanews)