Basilique Notre-Dame du Rosaire à Lourdes©commons.wikimedia.org

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L’évêque de Lourdes s’exprime sur la question des mosaïques de Rupnik

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L’œuvre du prêtre, accusé de multiples agressions, est pour l’instant maintenue

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Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes, a publié ce mardi 2 juillet un communiqué concernant le retrait ou non des mosaïques créées par le prêtre slovène Marko Rupnik, et exposées sur la façade de la basilique Notre-Dame du Rosaire à Lourdes.

Les mosaïques ont été posées en 2008 à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à sainte Bernadette, alors que le P. Rupnik était l’artiste le plus en vue dans l’Église catholique. Elles font aujourd’hui l’objet de vifs débats quant à leur maintien, car elles pourraient risquer de provoquer une souffrance pour les éventuelles victimes souhaitant visiter les lieux.

Ayant lancé en 2023 une commission pour réfléchir et statuer sur l’avenir de ces mosaïques à Lourdes, Mgr Micas annonce que le Sanctuaire ne les enlèvera pas pour le moment, car les avis sont « très partagés et souvent clivés », avec des prises de position « vives et passionnées ». Mais il prend une première décision, celle de ne plus illuminer les mosaïques lors des processions mariales nocturnes.

Mgr Jean-Marc Micas © saintsulpicefrance.fr

Mgr Jean-Marc Micas © saintsulpicefrance.fr

L’artiste Marko Rupnik est aujourd’hui accusé de viols, d’abus spirituels, sexuels et psychologiques sur de nombreuses femmes. Excommunié en 2020, le jésuite slovène a vu la sanction levée par le pape après qu’il ait « exprimé son repentir ». Actuellement, il n’est plus jésuite mais il est toujours prêtre, et vit dans le diocèse de Koper, en Slovénie.

« À Lourdes, les personnes éprouvées et blessées, qui ont besoin de consolation et de réparation, doivent garder la première place. C’est la grâce propre de ce Sanctuaire : rien ne doit les empêcher de répondre au message de Notre-Dame invitant à y venir en pèlerinage », confie Mgr Micas, qui se dit être personnellement convaincu de la nécessité pastorale de déposer les œuvres de Rupnik, car l’auteur des abus est vivant et les victimes aussi.

« Il me revient comme ‘’Gardien de la Grotte’’, et au-delà de la question précise du devenir de ces mosaïques, d’avancer concrètement, encore et toujours dans l’accueil des personnes victimes et de toutes les personnes blessées, fragiles et pauvres à Lourdes » conclut l’évêque, tout en soulignant que « la meilleure décision à prendre n’est pas encore mûre ».

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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