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Mozambique : Après l’attaque, ils osent revenir prier

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Suite à l’invasion de terroristes à Mocímboa da Praia, des chrétiens continuent à se rassembler près de leur église en ruines

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Première publication par l’AED le 26 juin 2024

Suite à l’invasion de terroristes à Mocímboa da Praia, la majeure partie de la population, dont des chrétiens, a fui. Aujourd’hui, certains sont revenus mais il n’y a ni clergé ni religieux pour les assister. Cependant ils continuent à se rassembler près de leur église en ruines pour prier ensemble.

 

Lorsque les catholiques de Mocímboa da Praia, au Mozambique, se rassemblent près des ruines de l’église de l’Immaculée Conception le dimanche, c’est bien plus que de la dévotion : c’est un acte de résistance et un symbole d’espérance pour ces chrétiens. En effet, depuis l’insurrection djihadiste en octobre 2017 dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, la ville de Mocímboa da Praia a plus d’une fois été occupée par des terroristes. Les signes de destruction sont visibles partout et il ne reste que des ruines de leur église qui a été incendiée et rasée. Il n’y a plus de prêtres ni de religieux dans cette ville constamment menacée. La plupart des chrétiens ont également fui, mais selon des sources locales, plus de 60 % de ceux qui avaient fui sont maintenant revenus.

 Une communauté qui garde la foi et l’espérance

Vicente Gabriel est catéchiste. Il témoigne à l’AED de son besoin de retourner dans ce qu’il considère comme sa maison depuis qu’il s’y est installé il y a près de 20 ans. « Je suis un chrétien de Mocímboa da Praia. J’ai été baptisé et confirmé dans cette paroisse et je me suis marié ici en 2019. Lorsque les terroristes ont occupé la ville, la paroisse a été abandonnée. Nous sommes partis pour Pemba, puis nous sommes revenus. Maintenant, nous sommes ici, mais nous n’avons rien… L’église a été détruite, ainsi que la maison paroissiale. » La foi, cependant, reste vivante : « Nous nous réunissons ici tous les dimanches, sous les manguiers, et nous prions avec la communauté. Les conditions sont terribles, mais nous ne renonçons pas. Nous continuons à pratiquer notre foi et nous rendons grâce à Dieu », explique-t-il.

Hermínio José, un journaliste local, confirme la situation à l’AED : « Les fidèles ont recommencé à prier ici en 2022. Ils s’assoient sous les arbres, à même le sol ou sur des pierres, car tout a été détruit. Le bâtiment n’est pas récupérable. »

Teresa Mariano, membre de la chorale paroissiale, garde elle aussi l’espérance. « Nous nous rassemblons tôt le dimanche matin et demandons à Dieu d’envoyer sur nous l’Esprit Saint, de nous donner la force de continuer, afin que notre paroisse ne soit pas complètement abandonnée », dit-elle à l’AED.

L’AED est en contact avec Mgr Juliasse, l’évêque de Pemba, pour trouver une solution pour que la communauté puisse continuer à vivre sa foi dans les meilleures conditions possibles.

L’AED aide financièrement le diocèse de Pemba : soutien aux personnes déplacées, assistance à 60 religieuses et 17 prêtres, formation de 48 séminaristes, aide aux victimes du terrorisme, programmes d’évangélisation radiophonique...

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L’AED est une fondation pontificale, fondée en 1947 dans un esprit de réconciliation. Elle soutient les chrétiens partout dans le monde, là où ils sont confrontés aux persécutions et difficultés matérielles. https://aed-france.org

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