Le 7 juin dans la cathédrale de Myeongdong, tous les prêtres de l’archidiocèse de Séoul étaient rassemblés pour la Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres (à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur). © Archidiocèse de Séoul

Le 7 juin dans la cathédrale de Myeongdong, tous les prêtres de l’archidiocèse de Séoul étaient rassemblés pour la Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres (à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur). © Archidiocèse de Séoul

La Corée du Sud se prépare à repenser la formation des prêtres

Face au déclin vocationnel

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Première publication par AD EXTRA le 30 juin 2024

Les 24 et 25 juin à l’école de théologie de l’Université catholique d’Incheon (à 50 km à l’ouest de Séoul), des évêques, prêtres, universitaires et théologiens de tout le pays ont participé à un symposium national organisé par la Conférence épiscopale coréenne (CBCK) et par la Société catholique théologique de Corée. L’objectif était de préparer de nouvelles orientations pour la formation des futurs prêtres en Corée du Sud, face à un déclin des vocations sacerdotales et du nombre de prêtres ordonnés chaque année dans le pays.

Face au déclin de la vocation sacerdotale dans l’Église sud-coréenne, les responsables catholiques et les théologiens du pays sont convaincus de la nécessité de mettre en œuvre de nouvelles orientations afin de mieux soutenir la formation des prêtres dans tous les séminaires. Ils suggèrent notamment un système d’accompagnement émotionnel et un modèle d’évaluation psychologique.

Ces préoccupations ont été partagées lors d’un symposium national organisé les 24 et 25 juin par la Conférence épiscopale coréenne (CBCK) et par la Société catholique théologique de Corée. L’évènement était organisé au Theological College de l’Université catholique d’Incheon, en présence d’évêques, de prêtres, d’universitaires et de théologiens impliqués dans la formation des séminaristes dans plusieurs diocèses de Corée du Sud.

Les participants ont contribué à réviser les Orientations sur la formation sacerdotale des prêtres catholiques coréens (Korean Catholic Priest Training Guidelines), et ils ont suggéré la création d’un Conseil national pour superviser leur application dans les séminaires du pays. « Les plus grandes difficultés de la formation sacerdotale sont les dimensions personnelles et spirituelles requises par le séminaire et la formation au sacerdoce des aspirants », a expliqué le père Exechiel Ki Jyong-man, professeur à l’Université catholique de Suwon, durant le symposium.

« Pour cette raison, il est important d’établir un processus préparatoire pour parvenir à établir une compréhension correcte et un bon discernement de l’identité et de la mission d’un prêtre, de sa préparation personnelle et spirituelle et de la progression de l’aspirant », a-t-il ajouté. « Pour appliquer les orientations, un organe consultatif au-delà du niveau des diocèses et des séminaires est absolument nécessaire. »

« L’Église coréenne est profondément en harmonie avec l’Église universelle »

Les Orientations sur la formation sacerdotale des prêtres catholiques coréens sont les premières de ce genre que l’Église locale a développé de manière consultative, avec la participation de prêtres et de théologiens issus des universités catholiques à travers le pays. Parmi eux, le père Paul Jeon Yeong-joon, recteur de l’école de Théologie de l’Université catholique de Corée, souligne l’histoire et la signification des orientations nationales sur la formation des prêtres catholiques.

« Travailler sur leur mise à jour, cela nécessite de construire la confiance en se conformant aux enseignements et aux normes de l’Église universelle », a-t-il expliqué. « À travers ce travail de révision, j’ai pu sentir que l’Église coréenne est profondément en harmonie non seulement avec les Églises particulières mais aussi avec l’Église universelle, et je pense que c’est devenu un grand héritage de foi. »

De son côté, le père Joseph Yu Sung-mo, professeur à l’Université catholique d’Incheon, a souligné l’importance d’inclure une dimension sur la santé mentale lors des processus d’admission au séminaire et durant la formation. « Le contenu qui a été introduit sur la santé mentale permet d’assurer que la formation sacerdotale est destinée à produire des prêtres matures », a-t-il ajouté, en privilégiant la dimension qualitative sur la quantité. « Si le climat social et l’environnement familial rendent difficiles la maturité affective des candidats, les séminaires devront se préoccuper d’assurer un accompagnement. »

« Comment l’Église en Corée doit-elle changer pour faire face aux difficultés ? »

Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul et président de la Commission épiscopale pour le clergé, explique que les défis actuels posés par le déclin vocationnel nécessitent des changements dans l’Église coréenne. « Comment l’Église en Corée doit-elle changer pour faire face aux difficultés comme la baisse du taux de natalité ou l’indifférence apparente des jeunes envers la religion ? Les réponses à ces questions entraîneront forcément des changements », a déclaré Mgr Chung. « J’espère que ce sera une opportunité de réfléchir profondément et d’échanger sur la direction à prendre pour la formation des prêtres », a-t-il ajouté, en suggérant de nouvelles orientations qui ouvrent la voie pour des changements en profondeur dans l’Église locale.

En 2017, les évêques coréens avaient déjà créé un sous-comité dans le but de réviser les orientations sur la formation des prêtres (Korean Priest Training Guidelines Revision Subcommittee), après la publication en 2016, par la Congrégation pour le clergé (Vatican), d’un nouveau document sur la formation des futurs prêtres. Les directives du Saint-Siège (Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis : « Le don de la vocation presbytérale ») recommandaient à tous les pays de préparer des orientations pour la formation des prêtres, en s’inspirant de ce document.

Une étude menée par l’Église coréenne a constaté un déclin des vocations sacerdotales et du nombre de prêtres ordonnés chaque année. En 2023, un total de 85 nouveaux prêtres ont été ordonnés, contre 131 en 2011, et les admissions dans les séminaires ont diminué de 30 % entre 2011 et 2021, selon l’étude. Par ailleurs, la baisse inquiétante du taux de natalité et la sécularisation du pays du pays sont citées parmi les causes principales de la baisse des vocations sacerdotales et religieuses en Corée.

(Avec Ucanews et Catholic Times of Korea)

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