L’abbé Georges Lemaître au centre, Robert Millikan (à gauche) et Albert Einstein (à droite), janvier 1933 © Domaine public

L’abbé Georges Lemaître au centre, Robert Millikan (à gauche) et Albert Einstein (à droite), janvier 1933 © Domaine public

Hommage au scientifique l’abbé Georges Lemaître

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Le pape a souligné l’exemplarité du physicien et astronome belge 

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Le colloque international scientifique, organisé du 16 au 21 juin par l’Observatoire astronomique du Vatican, portait sur la pertinence des découvertes scientifiques du prêtre catholique belge Georges Lemaître (1894-1966). Astronome et physicien, l’abbé Lemaître est célèbre pour sa théorie du Big Bang et ses recherches sur les trous noirs.

Ce 20 juin 2024, le pape François a accordé une audience à la quarantaine de scientifiques participants au colloque. Il a encouragé les astronomes et cosmologues à continuer leur travail, et a qualifié l’abbé Lemaître de « scientifique exemplaire », dont le « parcours humain et spirituel représente un modèle de vie dont nous pouvons nous inspirer ».

Vocation sacerdotale et vocation scientifique 

Après des études d’ingénierie, l’abbé Lemaître a dû servir comme officier d’artillerie dans l’armée belge lors de la Première guerre mondiale. Après son ordination sacerdotale en 1923, il est parti étudier au laboratoire de physique solaire de l’université de Cambridge de 1923 à 1924, avant de poursuivre ses études au prestigieux Massachusetts Institute of Technology de 1925 à 1927.

L'abbé Lemaître lors d’une interview en 1964 ©  VRT / Capture Youtube

L’abbé Lemaître lors d’une interview en 1964 ©  VRT / Capture Youtube

Nommé professeur d’astrophysique à l’université de Louvain en 1927, il a posé la même année une hypothèse qui a bouleversé la cosmologie : l’univers est en constante expansion. Quatre ans plus tard, en 1931, il a émis sa théorie de « l’atome originel », dont l’explosion est surnommée le « Big Bang », début temporel de l’univers.

Cette hypothèse a provoqué des réactions très vives au sein de la communauté scientifique de l’époque. Le jeune belge s’est opposé à la théorie de l’univers stationnaire d’Albert Einstein. Malgré cela, les deux savants ont eu toute leur vie une estime mutuelle et se sont rencontrés à de nombreuses reprises.

L’abbé Lemaître a reçu le titre de prélat lorsqu’il a été nommé président de l’Académie pontificale des sciences en 1960. Il est mort le 20 juin 1966, après avoir lutté contre une leucémie. Peu de temps avant sa mort, il apprenait la découverte du rayonnement fossile, qu’il avait théorisé dans les années 1930.

Une inspiration pour unir science et foi 

Lors de l’audience, le pape a expliqué que les expériences humaines et les élaborations spirituelles du prêtre belge l’ont amené à comprendre que la science et la foi suivent deux voies différentes et parallèles, entre lesquelles il n’y a pas de conflit, « mais qu’au contraire, ces chemins peuvent s’harmoniser entre eux, car la science et la foi, pour un croyant, ont la même matrice dans la Vérité absolue de Dieu ».

« La foi et la science peuvent s’unir dans la charité, si la science est mise au service des hommes et des femmes de notre temps, et non déformée à leur détriment, voire à leur destruction. Je vous encourage à aller aux périphéries du savoir humain : c’est là que nous pouvons faire l’expérience du Dieu Amour, qui satisfait et étanche la soif de nos cœurs », a conclu le pape devant les chercheurs venus du monde entier.

 

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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