Mgr Grégoire Drouot, au centre, entouré de ses frères évêques, lors de sa consécration épiscopale le 2 juin 2024 © Michel Pellat-Finet 

Mgr Grégoire Drouot, au centre, entouré de ses frères évêques, lors de sa consécration épiscopale le 2 juin 2024 © Michel Pellat-Finet 

Interview exclusive du nouvel évêque de Nevers 

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Mgr Grégoire Drouot a été consacré évêque ce dimanche 2 juin 2024

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Nommé par le pape François le samedi 16 mars dernier, Mgr Grégoire Drouot a été ordonné évêque de Nevers ce dimanche 2 juin à la Charité-sur-Loire, en Bourgogne. Joie et ferveur ont accompagné la consécration épiscopale de ce jeune pasteur de 48 ans.

La messe était présidée par Mgr Antoine Hérouard, archevêque métropolitain de Dijon, assisté de Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, et de Mgr Robert Wattebled, évêque émérite de Nîmes. Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, était également présent.

Dans son homélie, l’archevêque a rappelé la mission de l’évêque, qui est notamment celle d’encourager et d’écouter les baptisés, de veiller à la communion entre tous, d’être attentif aux plus fragiles et d’être porteur d’une « espérance invincible ».

Zenit : Comment avez-vous accueilli l’annonce de votre nomination ?  

Mgr Grégoire Drouot : Avec étonnement d’abord, un peu d’inquiétude mais rapidement avec paix et confiance. J’ai eu la joie de participer, quelques jours après que le nonce m’ait fait connaître l’appel du Saint Père, à une retraite sacerdotale qui rassemblait des prêtres d’Autun et des prêtres de Nevers, à l’abbaye de la Pierre-Qui-Vire, en Bourgogne. Ce temps bénéfique m’a permis de dire un oui « intérieur » au Seigneur, dans le prolongement du oui que j’avais prononcé au jour de mon ordination presbytérale. Ce oui, je le place dans l’élan du oui de Marie.

Zenit : Quelle est la configuration générale du diocèse de Nevers ? Quelles en sont les forces et défis ?
Imposition de l’évangéliaire lors de la messe d’ordination de Mgr Drouot © Michel Pellat-Finet

Imposition de l’évangéliaire lors de la messe d’ordination de Mgr Drouot © Michel Pellat-Finet

Mgr G. Drouot : Le diocèse de Nevers recouvre exactement le département de la Nièvre, avec un peu plus de 200 000 habitants. Il compte une trentaine de prêtres, une douzaine de diacres permanents, que j’ai eu la chance de rencontrer pour la première fois le jour de la messe chrismale à Nevers, le mercredi de la Semaine Sainte. C’était le premier contact pour moi avec les collaborateurs immédiats de l’évêque et l’accueil a été très chaleureux. 

Il y a 13 paroisses dans le diocèse, assez étendues, rurales pour la plupart. Je ne connais pas encore suffisamment le diocèse pour en mesurer toutes les forces et les défis. J’ai pu cependant faire connaissance déjà avec quelques chrétiens qui s’investissent avec cœur dans l’accueil des migrants et le soutien des personnes fragiles. J’ai pu aussi me réjouir du lancement d’un « Pélé VTT » en juillet, auquel je participerai, et qui rassemble déjà plus de 60 jeunes inscrits, collégiens et lycéens, sans compter les adultes engagés pour que cet événement se déroule dans de bonnes conditions humaines et spirituelles ! 

Quant aux défis, je m’aperçois qu’ils touchent à l’annonce de l’Évangile dans des territoires où la population est assez dispersée. Entre autres choses sans doute, je voudrais beaucoup encourager la dynamique de formation de disciples-missionnaires, des baptisés hommes et femmes, fortifiés dans l’Esprit pour rendre compte de l’espérance qui est en eux !

Zenit : Sainte Bernadette de Lourdes repose à Nevers. Quelles grâces spécifiques peut-elle apporter à votre diocèse ?

Mgr G. Drouot : La présence de Bernadette à Nevers est un beau cadeau. Elle a choisi de rester à Nevers après sa mort et je ne doute pas qu’elle répande de nombreuses grâces sur le diocèse, insensiblement mais réellement… Sa simplicité, sa persévérance, son amour profond de Jésus, sont autant d’encouragements pour tous les chrétiens de la Nièvre à se laisser eux-mêmes saisir et conduire par la grâce. Et je le dis pour moi également ! Je la prie de vivre chaque jour, à la suite du Christ, dans un amour plus authentique et concret.

Zenit : Comment voyez-vous l’apport, pour votre diocèse, du Synode sur la synodalité, dont la deuxième session aura lieu en octobre ?

Mgr G. Drouot : La première étape du Synode a été importante pour redécouvrir que la synodalité n’est pas une option théologique parmi d’autres, mais qu’elle est la forme et la mission de l’Église. Ainsi, tous les baptisés sont invités à cheminer ensemble à la lumière de l’Évangile, sous la conduite de l’Esprit et dans la diversité des charismes et des ministères pour discerner la belle manière de vivre selon le Christ aujourd’hui. Et cela est vrai, a fortiori pour l’Église qui est dans la Nièvre. Je ne doute pas que beaucoup soient sensibles à ce « style synodal » et souhaitent s’y engager pleinement. 

Zenit : Quel est de votre devise épiscopale et pourquoi ?
La joie contagieuse de Mgr Drouot, l'un des plus jeunes évêques de France © Michel Pellat-Finet 

La joie contagieuse de Mgr Drouot, l’un des plus jeunes évêques de France © Michel Pellat-Finet

Mgr G. Drouot : J’ai choisi un verset de l’Évangile de Marc, au chapitre 10, relatant la rencontre de Jésus et de l’aveugle Bartimée. Jésus répond au cri de l’aveugle en l’invitant à se lever avec confiance. Cependant Jésus ne l’interpelle pas d’abord directement, c’est la foule qui s’adresse à l’aveugle en lui disant : « Confiance, lève-toi, il t’appelle. » J’aime entendre la foule s’adresser à cet homme au nom de Jésus. Elle est la figure de l’Église qui s’adresse aux hommes et aux femmes de notre temps pour les inviter à la confiance et à la vie de Dieu. 

Le verbe « lève-toi » fait écho à la résurrection. L’aveugle, répondant à cet appel, retrouve la vue et entre dans le cortège de la vie. Je voudrais faire résonner cette parole largement pour que beaucoup se réjouissent de se savoir aimés passionnément et appelés à renaître. Cette parole nous ressuscite et nous rappelle que l’aveuglement et les ténèbres dans lesquelles nous pouvons être plongés n’ont pas le dernier mot.

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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