L’archevêque de Canterbury et chef de la Communion Anglicane, Justin Welby, a signé l’ « Appel de Rome pour une éthique de l’intelligence artificielle », le mardi 30 avril dernier, lors d’une cérémonie qui s’est tenue au Vatican.
Ce document vise à promouvoir un sens partagé des responsabilités en matière de dignité humaine dans un contexte d’avancées technologiques rapides.
Depuis le lancement de l’Appel de Rome en février 2020, de nombreuses parties impliquées l’ont signé, notamment des représentants des religions abrahamiques et du gouvernement italien, ainsi que des acteurs tels que Microsoft, IBM et Cisco.
Pour que chaque individu, quelle que soit son origine, puisse bénéficier de ces avancées, les religions, les organisations internationales, les gouvernements, les institutions et le secteur privé doivent travailler ensemble.
Cet appel incite à un développement éthique de l’intelligence artificielle qui soit au service de l’humanité plutôt que du profit et qui résiste au remplacement progressif des personnes sur le lieu de travail, ainsi qu’au respect de notre maison commune.
« Nous sommes très heureux qu’avec l’inclusion de nos frères et sœurs anglicans l’Appel de Rome puisse connaître une nouvelle étape de croissance. Lorsque la réflexion et le dialogue sur les questions de développement technologique se rencontrent dans un esprit de fraternité, il est possible de trouver des voies communes et des solutions efficaces pour construire la paix et le bien commun », a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie et de la Fondation RenAIssance.
L’archevêque Justin Welby, qui a signé au nom de l’Église d’Angleterre, a déclaré à propos de la signature :
« Je suis ravi de soutenir l’appel de Rome sur l’intelligence artificielle, qui met l’accent sur la dignité de chaque être humain dans le contexte du changement technologique. S’il est impossible de prédire l’avenir, nous savons que la science et la technologie continueront d’évoluer rapidement et que nous devons nous y préparer. L’intelligence artificielle offre un énorme potentiel d’amélioration des capacités humaines. Elle doit également chercher à protéger, préserver et valoriser la dignité de la personne humaine.
Les immenses progrès offerts par l’IA ne peuvent pas être la propriété exclusive de ses développeurs, ni d’une seule partie de l’humanité. Les technologies de l’information et de la communication doivent être au service de tous, partout dans le monde. Elles doivent servir le bien commun, le climat, le développement durable.
La façon dont nous comprenons l’intelligence artificielle dépend en grande partie de la façon dont nous comprenons la nature de l’être humain. Faisons tous en sorte que la dignité de chaque être humain, créé par Dieu et non pour le profit ou la productivité, soit au cœur de tout ce que nous entreprenons ».
Le père Paolo Benanti, professeur d’éthique des technologies à l’Université pontificale grégorienne et directeur scientifique de la Fondation RenAIssance, a également accueilli cet événement avec enthousiasme :
« Avec ce nouvel essor de l’Appel de Rome, nous pouvons envisager avec une confiance renouvelée l’algoréthique, c’est-à-dire la contribution positive de l’approche éthique de l’intelligence artificielle. Il ne s’agit jamais d’une simple question d’innovation. Il s’agit plutôt de transformer cette dernière en développement humain. Il est également très important que l’héritage de la sagesse humaine représentée par les religions s’adresse à l’ensemble de l’humanité, en renforçant ce qui est partagé afin de relever les défis contemporains. »
