Le Bon Pasteur © Conférence épiscopale italienne

Le Bon Pasteur © Conférence épiscopale italienne

Un bon et beau Pasteur : un vrai Pasteur, par Mgr Follo

Suivre le Christ, bon Pasteur qui nous guide avec amour à la vérité et à la liberté

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Avec l’invitation à suivre le Christ, bon Pasteur qui nous guide avec amour à la vérité et à la liberté.

 

Un bon et beau Pasteur : un vrai Pasteur.

Rite Romain – IV Dimanche de Pâques Année B – 21 avril 2024

Ac 4,8-12 ; Ps 117 ; 1Jn 3,1-2; Jn 10,11-18

Rite Ambrosien 

Act 20,7-12 ; Ps 29; 1 Tim 4,22-16; Jn 10,27-30

IV Dimanche de Pâques

1) le Bon Pasteur donne la vie (1) 

Le passage de l’évangile du IVème dimanche de Pâques est tiré chaque année du chapitre 10 de l’évangile de Jean et nous présente Jésus comme le bon pasteur. Cette année, qui est l’année B, la Liturgie nous fait lire la partie centrale du chapitre, les versets 11-18, où il est dit que le Bon pasteur donne sa vie pour ses brebis et les connait.

Contrairement au berger mercenaire qui n’a que des relations intéressées avec les brebis, Jésus, le Bon pasteur, connaît c’est-à-dire aime les siens. Les relations entre Jésus et les croyants sont fondées sur la connaissance, au sens biblique du terme : sur des liens profonds d’amour.  En effet dans la bible le mot « connaissance » implique l’intimité et la confiance réciproque. C’est le terme utilisé généralement pour décrire les relations conjugales : «

Adam connut Eve son épouse, qui devint enceinte et mit au monde… » (Gen 4,1) ; « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus », annonce l’ange à Marie, laquelle répond : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » (Lc 1,31-34). Donc quand Jésus dit : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent », on saisit la profondeur de son amour pour nous et la profondeur qu’il attend en retour de nous.

Ces forts liens de connaissance amoureuse entre Jésus et nous trouve son fondement dans les relations qui unissent Jésus au Père. Ces liens se manifestent en donnant sa vie pour nous (Jn 10, 14). Cette affirmation ressemble à celle que l’on trouve dans Jn 10, 11, mais en plus fort. Si dans le verset 11 « donner la vie » signifie être prêt à mettre en péril sa propre vie pour les brebis, dans le verset 14 cela signifie littéralement se priver de la vie. Ce don total de soi est l’attitude spécifique de Jésus, celle qui a caractérisé toute sa mission sur terre et pas seulement sa passion et sa mort.

Ce don total, signe d’un amour prêt à donner la vie, met au premier plan le fait que nous lui appartenons : ‘ses brebis’, gardées avec amour et guidées à la vie. Au contraire, les mercenaires, les opportunistes, traitent les hommes comme des ‘marchandises’ et non comme des personnes.

Donc, aujourd’hui, que chacun de nous se pose les questions : « Quelle ‘brebis’ du troupeau suis-je ? Suis-je la brebis ‘égarée et retrouvée’ ou suis-je encore ‘égarée’ ? Suis-je la brebis qui se laisse conduire doucement, pour retrouver en Lui du repos, suis-je la brebis ‘ blessée ou malade’ qui se laisse panser ou soigner par Lui ? » Si notre réponse est positive, nous suivrons Jésus et, quand nous aurons du mal à marcher, Il nous portera sur ses épaules.

2) Suivre le Christ Bon Pasteur 

Suivre le Christ comme des brebis dociles ne veut pas dire être naïfs, insensés et aveuglement obéissants, mais veut dire être humbles, confiants et se laisser prendre dans les bras en s’abandonnant amoureusement à Lui qui marche avec nous et pour nous. Du reste être humbles et confiants en Jésus ne veut pas dire ne pas user d’intelligence car l’humilité est la vertu qui prédispose l’intelligence à la foi et le cœur à l’amour.

Suivre le Christ comme des brebis conscientes d’être des personnes aimées et non rejetées, veut dire se laisser guider par Lui, notre saint et bon pasteur, aux prés éternels du ciel.  Il est « pasteur » parce que « agneau ». Il est en effet écrit : « L’agneau sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie » (Ap 7,17).

Mais n’oublions pas que Jésus a voulu dans l’Eglise que le prêtre soit comme le « Bon pasteur ».  Non seulement mais surtout en paroisse, le prêtre poursuit la mission et le devoir pastoral de Jésus ; il doit donc faire « paître le troupeau », en enseignant, en donnant la grâce, en défendant les « brebis » de l’erreur et du mal, en consolant mais surtout en aimant.  

Même si la manière d’être prêtre change selon les endroits et les époques, tous les prêtres sont appelés à imiter le Christ bon pasteur qui, contrairement au berger mercenaire, ne cherche pas d’autres intérêts, ne poursuit d’autre avantage que celui de guider, nourrir, protéger ses brebis : « pour qu’elles aient la vie, la vie en abondance » (Jn 10.10). 

3) Tous pasteurs

En vertu du baptême, tout chrétien est appelé à être un « bon pasteur » dans son environnement : 

  • Les parents doivent être de « Bon pasteurs » pour leurs enfants, en les édifiant avec amour ;
  • Les enfants doivent obéir à l’amour des parents et apprendre une foi simple et cohérente, en apprenant à donner la vie qu’ils ont reçue en don ;
  • Les époux doivent donner une empreinte à leur relation de couple, en se conformant au bon pasteur, afin que la vie familiale soit toujours à cette hauteur de sentiments et d’idéaux voulus par le Créateur, auxquels la famille doit son appellation « Eglise domestique »;
  • Les enseignants à l’école, les travailleurs en usine ou au bureau, que chacun d’entre eux cherche toujours à être « un bon pasteur » comme Jésus. 
  • Mais, surtout doivent être de « bon pasteurs » dans la société les personnes consacrées à Dieu : les religieux, les religieuses, les membres d’un institut séculier.

C’est pourquoi, en ce dimanche, nous devons prier pour toutes les vocations religieuses, masculines et féminines, pour que dans l’Eglise le témoignage de la vie religieuse soit de plus en plus grand, vivant, intense et efficace. Le monde aujourd’hui a plus que jamais besoin de témoins convaincus et totalement consacrés.

Je pense en particulier aux Vierges consacrées qui exercent un « ministre pastoral » particulier dans l’Eglise.

Même si leur ministère n’est pas un ministère ordonné, ces femmes consacrées ne se limitent pas à témoigner la condition angélique des enfants du Royaume, en vivant dans la virginité. Outre la chasteté, qu’elles sont appelées à observer dans la parfaite continence, les Vierges consacrées pratiquent leur engagement à la pauvreté de cœur et de vie pour un partage sérieux des souffrances humaines, comme l’obéissance qu’elles doivent porter à Dieu.

Une obéissance qui se présente dans les exhortations et les préceptes de l’Eglise, dans les conseils et les directives pastorales, à aller au devant des nécessités des personnes. Le Rituel de la consécration des Vierges leur suggère de remplir leur service (= ministère) avec sobriété dans la vie, avec l’aide des pauvres et à travers les actes de pénitence : « Les vierges dans l’Eglise sont ces femmes qui, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, font vœu de chasteté afin d’aimer avec plus d’ardeur le Christ et servir en se dévouant plus librement à leurs frères …

Elles ont le devoir de répondre aux œuvres de pénitences et de miséricorde, à l’activité apostolique et à la prière » (Rituel de la consécration des Vierges, 2).  Donc, même si elles donnent la primauté à la prière et à la contemplation, les vierges consacrées servent le ministère pastoral de l’Eglise en mettant le don de soi au service (ministère) de l’Eglise, saint bercail pour brebis sauvées et en se consacrant à l’amour envers tous les hommes et toutes les femmes dans les circonstances ordinaires de la vie, pour que tous forment une seule chose en Jésus Christ, le Bon pasteur.

 

Lecture patristique

Saint Ambroise de Milan (339 – 397)
Du bien de la mort, 12, 52-55

CSEL 32, 747-750.

Avançons hardiment vers notre Rédempteur Jésus, rejoignons hardiment l’assemblée des saints, le concile des justes. Car nous irons vers ceux qui sont nos frères, vers ceux qui nous ont instruits dans la foi. Ainsi, même si nos oeuvres sont insuffisantes, que la foi vienne à notre secours et préserve notre héritage. <>

Le Seigneur sera la lumière de tous, et cette vraie lumière qui éclaire tout homme (Jn 1,9) brillera pour tous. Nous irons là où le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses serviteurs, afin que là où il est, nous soyons nous aussi, car telle est sa volonté. Quelles sont ces demeures? Écoutons-le en parler: Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Et il nous dit ce qu’il veut: Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi (Jn 14,2-3).

Mais, me direz-vous, il ne parlait ainsi qu’à ses disciples, c’est à eux seuls qu’il promettait ces nombreuses demeures; et où voyez-vous qu’on viendra de partout prendre part au banquet dans le royaume de Dieu?

Comment pouvez-vous mettre en doute l’efficacité de la parole divine? Pour le Christ, vouloir, c’est réaliser. Enfin il a montré le lieu et le chemin, quand il a dit: Où je vais, vous le savez, et vous savez le chemin (Jn 14,4). Le lieu, c’est chez le Père; le chemin, c’est le Christ, comme il l’a dit lui-même: Moi je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jn 14,7).

Entrons dans ce chemin, attachons-nous à la vérité, suivons la vie. Le chemin est ce qui conduit, la vérité est ce qui affermit, la vie est ce qui se donne de soi-même. Et pour que nous comprenions bien ce qu’il veut, il ajoutera plus loin: Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu’ils contemplent ma gloire, Père (cf. Jn 17,24). Il est beau de voir que ce qu’il avait promis auparavant, maintenant il le demande. En effet, parce qu’il avait promis d’abord et qu’il demande maintenant, et non pas le contraire, on voit qu’il a promis d’abord comme étant maître du don, conscient de sa puissance; ensuite il a demandé au Père, comme étant l’interprète de la piété filiale. Il a promis d’abord, pour que vous reconnaissiez son pouvoir. Il a demandé ensuite, pour que vous compreniez sa piété envers le Père.

Nous te suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous te suivions, appelle-nous, parce que, sans toi, nul ne montera vers toi. Car tu es le chemin, la vérité, la vie. Tu es aussi notre secours, notre foi, notre récompense. Ceux qui sont à toi, accueille-les, toi qui es le chemin; fortifie-les, toi qui es la vérité; vivifie-les, toi qui es la vie.

1 (Jn 10,11
2 (Jn 10,12-13.
3 (Mt 6,2 Mt 6,4.
Dealbati.
5 (1Co 13,1 etc.
6 (Mt 7,22
7 Referring it would seem to the conference held but a little while before this with the Donatist party at Carthage.
8 (Jn 21,15).
9 (Mt 12,35
10 (1Co 12,12
11 (Mt 12,30
12 (Jn 10,16
13 (Ct 1,7 Ct 1
14 (Is 53,2 Sept.
15 (Mc 15,31
16 (Mt 26,68
17 (Rm 11,25
18 (1Co 2,8
19 (Lc 23,34).
20 (Ct 1,7 Ct 1
21 (Ps 14,2.
22 (Ct 1,7 Sept.
23 (Ct 1,4
24 (Ac 4,32
25 It is not possible in English to preserve the same translation for the word meridies, which occurs throughout this passage in the two senses of the noon or midday, and the South).
26 (Ps 89,12 Sept. (xc. English version).
27 Sodales enim dicti sunt, quod simul edant, quasi simul edales.
28 (Ps 54,13 etc., Sept. (lv. 12-14, English version).
29 (1Jn 2,19
30 (Jg 14.
31 (Jn 21,17
32 (Ct 8 Sept.
33 Visceribus.
34 (Ps 45,13
35 (2Co 11,2
36 (2Co 11,3).
37 (Mt 25,21
38 Quem.
39 Quam.
40 Concisiones).

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Mgr Francesco Follo

Mgr Francesco Follo est ordonné prêtre le 28 juin 1970 puis nommé vicaire de San Marco Evangelista à Casirate d’Adda de 1970 à 1976. Il obtient un doctorat en Philosophie à l’Université pontificale grégorienne en 1984. De 1976 à 1984, il travaille comme journaliste au magazine Letture du Centre San Fedele de la Compagnie de Jésus (jésuites) à Milan. Il devient membre de l’Ordre des journalistes en 1978. En 1982, il occupera le poste de directeur-adjoint de l’hebdomadaire La Vita Cattolica. De 1978 à 1983, il est professeur d’Anthropologie culturelle et de Philosophie à l’Université catholique du Sacré Cœur et à l’Institut Supérieur des Assistant Educateurs à Milan. Entre 1984 à 2002, il travaille au sein de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, au Vatican. Pendant cette période il sera professeur d’Histoire de la Philosophie grecque à l’Université pontificale Regina Apostolorum à Rome (1988-1989). En 2002, Mgr Francesco Follo est nommé Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et de l’Union Latine et Délégué auprès de l’ICOMOS (Conseil international des Monuments et des Sites). Depuis 2004, Mgr Francesco Follo est également membre du Comité scientifique du magazine Oasis (magazine spécialisé dans le dialogue interculturel et interreligieux). Mgr Francesco Follo est Prélat d’Honneur de Sa Sainteté depuis le 27 mai 2000.

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