Ancien pianiste concertiste d’origine juive devenu prêtre, le père Jean-Rodolphe Kars, membre de la communauté de l’Emmanuel, est actuellement chapelain à Paray-le-Monial. Il est le plus anciens des prêtres chapelains car présent depuis 25 ans dans la Cité du Cœur de Jésus.
En préparation à la solennité de la fête du Sacré-Cœur, le P. Kars nous propose chaque jour un moment spirituel où nous explorerons avec lui le mystère du Cœur de Jésus. Ce sera principalement au moyen des Écritures, avec des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui nous aident à avancer toujours plus en eau profonde. Dans ce mystère qui nous environne, découvrons l’extraordinaire amour inconcevable du Cœur de Jésus.
Premier jour
Nous avons aujourd’hui notre premier rendez-vous, le premier d’une série qui va se poursuivre en préparation à la solennité du Sacré-Cœur de Jésus.
Nous allons méditer des courtes réflexions sur le Sacré-Cœur.
J’ai pensé que le mieux serait, pour nous, pour contempler ce mystère, de puiser dans les Écritures, de voir comment le mystère du Sacré-Cœur peut être éclairé par différents passages des écritures aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament.
Nous commençons avec ce que j’appellerai le grand portique qui nous ouvre (lointainement) encore sur le mystère du Sacré-Cœur avec cette prière très connue, l’une des plus connues de tout l’Ancien Testament que vous trouverez au chapitre 6 du livre du Deutéronome et que l’on appelle le chema Israël, « Écoute, Israël… »
« Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme de tout ton pouvoir. Que ces paroles que je te dicte aujourd’hui restent dans ton cœur. Tu les répéteras à tes fils ? Tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route. Couché aussi bien que debout. Tu les attacheras à ta main comme un signe sur ton front, comme un bandeau. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes. » (Dt 6, 4-9)
Cette prière est un peu le cœur de la prière juive, toujours de nos jours, et bien sûr déjà du temps de Jésus. Aussi importante pour eux que l’est pour nous, par exemple, le Notre Père.
Écouter le Chema Israël de Glorious
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. »
Alors, ce que nous voyons là d’abord, c’est vraiment le cœur du commandement que Dieu donne à son peuple : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. » Ensuite, il lui donne les moyens de ne pas oublier ses paroles, qu’elles restent dans le cœur du croyant, qu’il les répète à ses enfants et surtout qu’il les attache à ses mains sur son front et sur les poteaux et sur les portes.
Donc il faut que les enfants d’Israël, du peuple élu, soient comme environnés constamment par cette bénédiction de Dieu, cette prière.
Alors vous souvenez-vous que notre Seigneur Jésus lui-même a cité ce passage du chema, Israël lorsqu’il s’adressait à l’un ou à l’autre. Par exemple, en réponse à des scribes qui lui demandaient : Que faut-il faire ou quel est le plus grand commandement ? Eh bien, il cite toujours cela.
Contempler Jésus et son Cœur transpercé
Mais ce que je voudrais méditer avec vous aujourd’hui, c’est que non seulement il a cité ces paroles mais il les a vécues à un point que personne d’autre ne pouvait le faire. Certes, il y a eu des justes, des hommes très fervents, des âmes très dévotes en Israël, qui ont essayé d’appliquer cette parole le mieux possible. Mais, en définitive, personne n’a été capable de le faire comme lui.
Lui seul a aimé le Seigneur son Dieu de tout son cœur, jusqu’au transpercement du Cœur de toute son âme, de tout son pouvoir. Lui seul a attaché ses paroles à ses mains. Comme un signe. Il les a attachées par les clous qui l’ont cloué sur la croix. Sur son front, comme un bandeau, par la couronne d’épines. Sur les poteaux de la maison et sur les portes en baignant les montants de la croix de son sang. Lui seul a aimé jusque-là !
Frères et sœurs, je vous invite à reprendre cette parole du livre du Deutéronome et la lire à nouveau en contemplant Jésus et son Cœur transpercé. Demandons simplement : « Seigneur, donne-moi la grâce de vivre cet amour. »
Ces méditations sont une retranscription de conférences et nous avons volontairement conservé le style parlé.