Première publication le 7 avril 2024 sur le site internet de la Custodie de Terre Sainte
Généralement célébrée le 25 mars, cette année la solennité de l’Annonciation a été déplacée aux 7 et 8 avril, en raison de sa coïncidence originale avec la période du Carême.
La communauté des frères franciscains s’est réunie avec la communauté locale dans la Basilique de l’Annonciation à Nazareth, où sont conservés le lieu et le souvenir de la rencontre entre l’archange Gabriel et la Vierge Marie (Lc 1, 26-38), ainsi que de l’Incarnation du Verbe.
C’est ici que le Verbe s’est fait chair
Les témoignages judéo-chrétiens, les récits évangéliques, les fouilles archéologiques et la tradition se rejoignent ici, dans ce village arabo-israélien, où se dresse aujourd’hui la Basilique de la Custodie de Terre Sainte qui abrite la grotte de l’Annonciation, témoignage visible du « oui » de Marie qui a permis au Verbe de s’incarner.
L’inscription « Verbum caro factum est » (le Verbe s’est fait chair) est gravée sur la façade de l’église supérieure et sur l’autel de la grotte, cœur du sanctuaire.
La Basilique actuelle – construite entre 1960-1969 et consacrée le 25 mars 1969 – se compose de deux églises superposées : l’église supérieure et l’église inférieure. La première, dédiée à la Vierge Marie, abrite dans l’abside la grande mosaïque représentant « l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique« , ainsi que des peintures et des fresques relatant les différentes représentations de la Vierge dans divers pays du monde. L’église inférieure, quant à elle, abrite la grotte de l’Annonciation, où, selon la tradition, la Sainte Famille a longtemps vécu, jusqu’à ce que Jésus ne parte pour commencer son œuvre d’évangélisation. A l’extérieur de la basilique, un long portique héberge une série de panneaux présentant des représentations nationales de la Bienheureuse Vierge Marie.
L’entrée et la célébration eucharistique
Le Patriarche de Jérusalem des Latins, S.E. le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, invité par les Franciscains à présider les célébrations de la solennité, s’est rendu tout d’abord dans les locaux de la paroisse Saint-Antoine où l’attendaient le Frère Ibrahim Sabbagh, curé de Nazareth, avec ses conseillers, et les scouts et les représentants des communautés des églises chrétiennes locales.
La longue procession s’est ensuite dirigée vers la Basilique, où le Patriarche, son Vicaire Mgr Rafic Nahra, Mgr Adolfo Tito Yllana, Nonce Apostolique en Israël, et une délégation du Patriarcat Latin comprenant plusieurs séminaristes et quelques prêtres, ont été accueillis par une délégation de Franciscains conduite par le Frère Wojciech Bołoz, Gardien et Recteur de la Basilique de l’Annonciation et du Sanctuaire de la Sainte Famille à Nazareth.
Après l’aspersion et l’encensement, la délégation s’est rendue à l’intérieur de la Basilique où le Frère Ibrahim, au nom des fidèles locaux, a souhaité la bienvenue au Patriarche.
La confiance: l’une des principales victimes de cette guerre
Au cours de la Messe solennelle, avancée au dimanche pour favoriser la participation des fidèles locaux, le Patriarche a souligné que cette année, conformément au calendrier liturgique, la Fête de l’Annonciation est célébrée en même temps que l’Octave de Pâques : « Nous célébrons le même jour », a insisté le Card. Pizzaballa – deux événements majeurs de l’histoire du salut : l’Incarnation et la Résurrection ».
Avec Pâques, Jésus, a-t-il poursuivi, achève l’œuvre commencée avec le oui » de Marie : un « oui » à la foi et à la confiance, même dans ce qui semble humainement impossible, un « oui » à l’écoute, malgré le trouble, un « oui » à la vie. Ce sont là des indications de vie importantes, notamment en ces temps où la confiance est l’une des principales victimes de cette guerre. Marie nous enseigne à dire « oui » avec une confiance sans réserves à ce qui vient, parce qu’elle met sa confiance en Dieu ».
La procession « Mémoire de l’Incarnation du Verbe de Dieu »
Avant la conclusion, la liturgie de cette solennité prévoyait d’abord la procession finale à l’intérieur de la Basilique supérieure, « Mémoire de l’Incarnation du Verbe de Dieu » (« Memoria Verbi Dei Incarnationis« ), avec la lecture de trois passages de l’Evangile (Jn 1,1-8 ; Jn 1,9-18 ; Mt 1,18-25) liés au mystère de l’Incarnation, et pour finir la prière de l’Angélus. Enfin, le Patriarche a donné la bénédiction apostolique avec indulgence plénière accordée par le pape François à l’occasion de la fête.
« Sans Incarnation, il n’y a pas de Résurrection, a souligné le Frère Wojciech à la fin de la célébration. Les deux fêtes sont unies dans le Mystère du Christ : l’histoire du salut, qui s’achève dans le tombeau vide, commence ici même. Rappelons-nous les paroles de Jésus ressuscité qui dit aux apôtres : « Retournez en Galilée, c’est là que vous me verrez ! ». Cela signifie revenir aux origines, recommencer par le commencement, revenir ici et, à partir d’ici, revivre encore et toujours l’histoire du salut, pour mieux la comprendre à chaque fois. »
Le lendemain matin, Sa Béatitude Pizzaballa a présidé la célébration eucharistique de la solennité. Chrétiens locaux, religieux, religieuses et pèlerins ont rempli la Basilique supérieure de l’Annonciation.