Par Amy Balog
Un abbé a décrit les graves difficultés rencontrées par les chrétiens en Terre sainte et a exhorté les fidèles du monde entier à réfléchir à la crise actuelle à l’occasion de la fête de Pâques.
L’abbé Nikodemus Schnabel, de l’abbaye de la Dormition à Jérusalem, a déclaré à l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en détresse (AED) que ceux qui liront les récits de la Passion pendant la Semaine sainte se souviendront probablement de la situation désespérée des chrétiens à Gaza et ailleurs en Terre sainte.
L’abbé a déclaré que des catholiques – pour la plupart des migrants et des demandeurs d’asile – figuraient parmi les personnes tuées par le Hamas le 7 octobre 2023.
Il a ajouté : « Et d’un autre côté, que se passe-t-il maintenant à Gaza ? Pour nous, en tant que chrétiens, c’est une catastrophe… Nous parlons d’une catastrophe pour les deux parties, car la chose la plus horrible que l’on puisse faire est de tuer d’autres personnes, car c’est le plus grand péché que l’on puisse commettre ».
L’abbé Nikodemus a souligné l’importance du Vendredi saint en ces temps difficiles : « Une fois, nous avons organisé une veillée de prière de 24 heures dans notre église, nous avons prié tous les psaumes et nous avons appelé cette célébration « l’Église sous la croix ». C’est notre place en tant que chrétiens, nous sommes l’Église sous la croix. »
Il a ajouté que les chrétiens souffrent également en Cisjordanie et à Jérusalem, où « on ne voit pas la croix, parce que les maisons ne sont pas bombardées, qu’il n’y a pas de souffrance visible, qu’il n’y a pas d’images qui parlent à notre côté émotionnel ».
Il a expliqué que les chrétiens de Terre Sainte « se trouvent vraiment dans des circonstances très difficiles… ». « Ils constituent le groupe le plus vulnérable. Leur expérience reflète l’essence même du Samedi saint : un moment de désespoir et de souffrance invisible ».
La guerre à Gaza a eu un impact financier particulièrement dévastateur sur la communauté chrétienne de Terre Sainte, dont la plupart travaillent dans le secteur du tourisme et ont perdu leur source de revenus depuis que presque tous les pèlerinages dans la région ont été annulés.
Malgré la forte baisse du nombre de pèlerins et les difficultés économiques qui en découlent, l’abbaye de la Dormition s’est fixée comme priorité de soutenir son personnel chrétien, selon l’abbé Nikodemus.
L’AED a également fourni une aide d’urgence – coupons alimentaires, médicaments vitaux et aide au logement et aux frais de scolarité – à 3 448 chrétiens de Terre Sainte qui ont perdu leurs moyens de subsistance.
L’abbé a déclaré que Pâques est un test de foi important pour tous les chrétiens « parce que c’est le moment clé pour savoir si nous avons vraiment confiance en Dieu et si nous croyons vraiment à ce que nous célébrons. Après la catastrophe, attendons-nous Pâques ? Croyons-nous vraiment à la rédemption ? »
Il a ajouté : « En tant que citoyen rationnel de ce monde, je ne peux voir que la guerre, la souffrance, la haine, la violence. Mais en tant qu’homme de foi, je crois que mon Dieu peut racheter, sauver ce monde, guérir et créer une nouvelle vie. Le pardon. La miséricorde. C’est ce que nous célébrons pendant la semaine sainte et à Pâques ».
Il a conclu : « J’espère pour tous les chrétiens qu’il y aura un nouveau départ, un nouvel espoir, une nouvelle vie. »