Le pape François lors de l’Angélus du 1 janvier © Vatican Media

Le pape François lors de l’Angélus du 1 janvier © Vatican Media

Dans le silence, grandir dans l’amour doux, silencieux et discret, à l’image de Marie, Mère de Dieu

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Angélus du nouvel an (texte intégral)

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Chers frères et sœurs, bonne année !

En ce jour où nous célébrons Marie, Mère de Dieu, nous plaçons le temps nouveau qui nous est donné sous son regard bienveillant. Qu’elle veille sur nous cette année.

Aujourd’hui, l’Évangile nous révèle que la grandeur de Marie ne consiste pas à accomplir un acte extraordinaire ; au contraire, tandis que les bergers, ayant reçu l’annonce des anges, se précipitent vers Bethléem (cf. Lc 2, 15-16), elle reste silencieuse. Le silence de la Mère est une belle caractéristique. Il ne s’agit pas d’une simple absence de paroles, mais d’un silence rempli d’étonnement et d’adoration pour les merveilles que Dieu est en train d’accomplir. « Marie gardait toutes ces choses, les méditant dans son cœur », note saint Luc (cf. Lc 2, 19). Elle fait ainsi place en elle à celui qui est né ; dans le silence et l’adoration, elle place Jésus au centre et lui rend témoignage en tant que Sauveur.

Ainsi, elle est Mère non seulement parce qu’elle a porté Jésus dans son sein et lui a donné naissance, mais parce qu’elle le met en lumière, sans occuper sa place. Elle restera silencieuse même sous la croix, à l’heure la plus sombre, et continuera à lui faire de la place et à l’engendrer pour nous. Un religieux et poète du vingtième siècle a écrit : « Vierge, cathédrale du silence / […] tu introduis notre chair dans le paradis / et Dieu dans la chair » (D.M. TUROLDO, Laudario alla Vergine. « Via pulchritudinis », Bologne 1980, 35). Cathédrale du silence : c’est une belle image. Avec son silence et son humilité, Marie est la première « cathédrale » de Dieu, le lieu où Lui et l’homme peuvent se rencontrer.

Mais nos mères aussi, avec leur soin caché, avec leur prévenance, sont souvent de magnifiques cathédrales de silence. Elles nous mettent au monde et continuent à s’occuper de nous, souvent sans que l’on s’en aperçoive, pour que nous puissions grandir. Souvenons-nous de ceci : l’amour n’étouffe jamais ; l’amour fait de la place à l’autre. L’amour nous permet de grandir.

Frères et sœurs, au début de la nouvelle année, regardons Marie et, avec un cœur reconnaissant, pensons et regardons aussi les mères, pour apprendre cet amour qui se cultive avant tout dans le silence, qui sait faire place à l’autre, en respectant sa dignité, en lui laissant la liberté de s’exprimer, en rejetant toute forme de possession, d’oppression et de violence. Nous en avons tellement besoin aujourd’hui, tellement besoin ! Nous avons tant besoin de silence pour nous écouter les uns les autres. Comme nous le rappelle le message de la Journée mondiale de la paix, « la liberté et la coexistence pacifique sont menacées chaque fois que les êtres humains cèdent à la tentation de l’égoïsme, de l’intérêt personnel, du désir de profit et de la soif de pouvoir ». L’amour, en revanche, est fait de respect, de bonté : il fait ainsi tomber les barrières et nous aide à vivre des relations fraternelles, à construire des sociétés plus justes, plus humaines, plus pacifiques.

Prions aujourd’hui Marie, Mère de Dieu et notre Mère, pour qu’au cours de la nouvelle année, nous puissions grandir dans cet amour doux, silencieux et discret, générateur de vie, et ouvrir des chemins de paix et de réconciliation dans le monde.

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Rédaction

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