L’audience générale de ce matin s’est tenue à 9 heures dans la salle Paul VI, où le Saint-Père François a rencontré des groupes de pèlerins et de fidèles venus d’Italie et du monde entier.
Dans son discours en italien, le pape, concluant le cycle de catéchèse sur « La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant », a centré sa méditation sur le thème : Effatà, ouvre l’Église ! (Lecture : Mc 7, 31-35).
Après avoir résumé sa catéchèse dans les différentes langues, le Saint-Père a adressé des salutations particulières aux fidèles présents. Il a ensuite lancé un appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » en Israël et en Palestine.
L’audience générale s’est conclue par la récitation du Pater Noster et de la bénédiction apostolique.
Chers frères et sœurs
Nous concluons aujourd’hui le cycle consacré au zèle apostolique, au cours duquel nous avons été inspirés par la Parole de Dieu pour aider à cultiver la passion de l’annonce de l’Évangile. Cela concerne chaque chrétien. Pensons au fait que, lors du baptême, le célébrant dit, en touchant les oreilles et les lèvres du baptisé : « Que le Seigneur Jésus, qui a fait entendre les sourds et parler les muets, vous accorde d’entendre bientôt sa parole et de professer votre foi ».
Et nous avons entendu le prodige de Jésus. L’évangéliste Marc poursuit en décrivant l’endroit où cela s’est produit : « Vers la mer de Galilée… ». (Mc 7, 31). Qu’est-ce que ces territoires ont en commun ? Le fait qu’ils étaient majoritairement habités par des païens. Il ne s’agit pas de territoires habités par des juifs, mais par des païens. Les disciples sortent avec Jésus, qui est capable d’ouvrir les oreilles et la bouche, c’est-à-dire le phénomène de la surdité-mutité, qui dans la Bible est aussi métaphorique et désigne la fermeture aux appels de Dieu.
Il existe une surdité physique, mais dans la Bible, celui qui est sourd à la parole de Dieu est muet, il ne communique pas la parole de Dieu. Un autre signe est également indicatif : l’Évangile rapporte la parole décisive de Jésus en araméen, effatà, qui signifie « ouvre-toi », que tes oreilles s’ouvrent, que ta langue s’ouvre, et il s’agit d’une invitation adressée non pas tant au sourd-muet, qui ne pouvait pas l’entendre, mais précisément aux disciples de l’époque et de tous les temps. Nous aussi, qui avons reçu l’effatà de l’Esprit dans le baptême, nous sommes appelés à nous ouvrir. « Ouvre-toi », dit Jésus à chaque croyant et à son Église : ouvre-toi parce que le message de l’Évangile a besoin de toi pour être témoigné et proclamé ! Et cela nous fait penser aussi à l’attitude du chrétien : le chrétien doit être ouvert à la Parole de Dieu et au service des autres. Les chrétiens fermés finissent toujours mal, parce que ce ne sont pas des chrétiens, ce sont des idéologues, des idéologues de la fermeture. Le chrétien doit être ouvert à l’annonce de la Parole, à l’accueil des frères et des sœurs. Et pour cela, cet « effatà », cette « ouverture », est une invitation pour nous tous à nous ouvrir.
Même à la fin de l’Évangile, Jésus nous livre son désir missionnaire : allez, allez paître, allez prêcher l’Évangile. Frères, sœurs, nous nous sentons tous appelés, en tant que baptisés, à témoigner et à annoncer Jésus. Et nous demandons la grâce, en tant qu’Église, de pouvoir mettre en œuvre une conversion pastorale et missionnaire. Le Seigneur, sur les rives de la mer de Galilée, a demandé à Pierre s’il l’aimait et lui a ensuite demandé de paître ses brebis (cf. v. 15-17). Posons-nous aussi cette question, chacun de nous se pose cette question : est-ce que j’aime vraiment le Seigneur, au point de vouloir l’annoncer ? Est-ce que je veux devenir son témoin ou est-ce que je me contente d’être son disciple ? Est-ce que je prends à cœur les personnes que je rencontre, est-ce que je les amène à Jésus dans la prière ? Est-ce que je veux faire quelque chose pour que la joie de l’Évangile, qui a transformé ma vie, rende leur vie plus belle ? Pensons-y, pensons à ces questions et continuons à témoigner.