« L’inquiétude, l’Église et le service » tels sont les « trois éléments qui ressortent des pages autobiographiques de Dorothy Day comme des leçons précieuses pour tous à notre époque ». C’est ce que le pape François souligne dans la préface, dont il a signé, du livre de Day « J’ai trouvé Dieu à travers ses pauvres. De l’athéisme à la foi : mon voyage intérieur » (Librairie éditrice vaticane). Vatican News a publié, le 20 août, le texte intégral de la préface traduite en français tandis que le livre même est paru en italien dans les librairies ce mardi 22 août 2023.
Le pape explique que l’histoire de Dorothy Day (1897-1980), initiatrice du mouvement Catholic Worker, « cette Américaine engagée toute sa vie pour la justice sociale et les droits des personnes, en particulier des pauvres, des travailleurs exploités, des marginaux de la société, déclarée Servante de Dieu en 2000, est un témoignage de ce que l’apôtre Jacques affirmait déjà dans sa Lettre : « Montre-moi ta foi sans les œuvres, et je te montrerai ma foi par mes œuvres » (2,18). »
Dorothy Day, écrit le pape, est « une femme inquiète » : « en progressant dans sa propre recherche spirituelle, elle en vient à considérer la foi et Dieu non pas comme un ‘palliatif’ », « mais comme ce qu’ils devraient vraiment être, c’est-à-dire la plénitude de la vie et le but de sa propre recherche du bonheur ». Selon le pape, Day « nous enseigne » « que Dieu n’est pas un simple instrument de consolation ou d’aliénation pour l’homme dans l’amertume de ses jours, mais qu’il comble en abondance notre désir de joie et d’épanouissement ». « Le Seigneur, souligne le pape, aspire à des cœurs inquiets, et non à des âmes bourgeoises qui se contentent de l’existant. »
Le pape affirme que « lire ces pages de Dorothy Day et suivre son itinéraire religieux devient une aventure qui fait du bien au cœur et qui peut nous apprendre beaucoup pour garder vivante en nous une vraie image de Dieu ».
Day réserve « de belles paroles à l’Église catholique qui, pour elle … semblait souvent être du côté des riches, … souvent insensible aux exigences de la vraie justice sociale ». Le pape François note qu’« au fur et à mesure que son adhésion aux vérités de la foi grandissait, sa considération pour la nature divine de l’Église catholique s’intensifiait » : « Non pas avec un regard de fidéisme non critique, … mais avec une attitude honnête et éclairée, qui savait discerner dans la vie même de l’Église un lien irréductible avec le mystère, au-delà des chutes nombreuses et répétées de ses membres. »
Enfin, le pape s’arrête sur « le service », le troisième élément important qui ressort de la vie de l’écrivaine. « Dorothy Day a servi les autres toute sa vie », note-t-il. « Cette disponibilité, à travers son travail de journaliste et d’activiste, est devenue une sorte ‘d’autoroute’ par laquelle Dieu a touché son cœur. »
Le pape cite les paroles de Day : « L’amour humain dans ce qu’il a de meilleur, désintéressé, rayonnant, illuminant nos jours, nous donne un aperçu de l’amour de Dieu pour l’homme. L’amour est la meilleure chose qu’il nous soit donné de connaître dans cette vie. » « Cela nous enseigne, explique le pape, quelque chose de vraiment instructif, même aujourd’hui : les croyants et les non-croyants sont des alliés dans la promotion de la dignité de chaque personne lorsqu’ils aiment et servent les êtres humains les plus abandonnés. »