Après la bénédiction finale et les chants, le pape François a salué quelques jeunes malades.
Il s’est ensuite rendu à l’héliport de Fátima, d’où il est parti à bord d’un hélicoptère militaire pour rejoindre la base aérienne Figo Maduro à Lisbonne et retourner à la nonciature apostolique. Selon les autorités, quelque 200 000 personnes étaient présentes au sanctuaire de Fátima pour la prière du rosaire.
Nous publions ci-dessous le discours que le Saint-Père a prononcé à la fin de la récitation du rosaire avec les jeunes malades à la chapelle des apparitions de Fátima :
Chères sœurs et chers frères, bonjour !
Merci, Monseigneur Ornelas, pour vos paroles et merci à vous tous pour votre présence et votre prière. Nous avons prié le rosaire, une prière belle et vitale, parce qu’elle nous met en contact avec la vie de Jésus et de Marie. Et nous avons médité les mystères joyeux, qui nous rappellent que l’Église ne peut être que la maison de la joie. La petite chapelle dans laquelle nous nous trouvons est une belle image de l’Église : accueillante, sans portes. L’Église n’a pas de portes, pour que tous puissent y entrer. Et ici, nous pouvons aussi insister sur le fait que tout le monde peut entrer, parce que c’est la maison de notre Mère, et qu’une mère a toujours le cœur ouvert à tous ses enfants, à tous, à chacun, sans aucune exclusion.
Nous sommes ici, sous le regard maternel de Marie, nous sommes ici en tant qu’Église, Église Mère. Le pèlerinage est précisément une caractéristique mariale, car la première à se rendre en pèlerinage après l’annonce de Jésus fut Marie. Dès qu’elle entendit que sa cousine était enceinte – elle était bien avancée en âge – elle se mit en route en toute hâte. L’Évangile dit « elle s’est hâtée », nous dirions « elle partit en hâte », elle partit en hâte avec ce désir d’aider, d’être présente.
Les titres de Marie sont nombreux, mais en y réfléchissant, nous pourrions aussi dire : Notre-Dame qui arrive en courant, chaque fois qu’il y a un problème, chaque fois que nous l’invoquons, elle n’est pas en retard, elle vient, elle se dépêche, « Notre-Dame pressée », vous aimez ? Disons-le tous ensemble : « Notre-Dame en hâte ». Elle se hâte d’être près de nous, elle se hâte parce qu’elle est Mère. En portugais, nous disons « apressada », me dit Mgr Ornelas. Notre-Dame « apressada ». Et c’est de cette façon qu’elle accompagne la vie de Jésus, qu’elle ne se cache pas après la Résurrection, qu’elle accompagne les disciples dans l’attente de l’Esprit Saint, et qu’elle accompagne l’Église qui commence à grandir après la Pentecôte. Notre-Dame qui prend soin et Notre-Dame qui accompagne.
Elle accompagne toujours. Elle n’est jamais protagoniste. La mission d’accueil de Marie notre Mère est double : d’abord elle accueille et ensuite elle montre Jésus. Dans sa vie, Marie ne fait rien d’autre que de montrer Jésus. « Faites tout ce qu’il vous dira. » Suivez Jésus.
Ce sont les deux gestes de Marie, pensons-y bien : elle nous accueille tous et elle montre Jésus. Et cela elle le fait avec un peu de prévenance, « apressada ». Mère attentionnée qui nous accueille tous et nous montre Jésus. Et chaque fois que nous venons ici, souvenons-nous de ceci. Marie s’est rendue présente ici d’une manière particulière, afin que l’incrédulité de tant de cœurs puisse s’ouvrir à Jésus. Par sa présence, elle nous montre Jésus, elle nous montre toujours Jésus. Et aujourd’hui, elle est ici parmi nous, elle est toujours parmi nous, mais aujourd’hui, nous la sentons beaucoup plus proche. « Marie pressée ».
Mes amis, Jésus nous aime tellement qu’il s’identifie à nous et nous demande de collaborer avec lui. Et Marie nous montre ce que Jésus nous demande : marcher dans la vie en collaborant avec lui. Je voudrais que nous regardions l’image de Marie aujourd’hui et que chacun d’entre nous se dise : qu’est-ce que Marie me dit en tant que Mère ?
Qu’est-ce qu’elle me montre ? Elle nous montre Jésus ; parfois elle nous montre aussi une petite chose qui ne fonctionne pas bien dans notre cœur, mais elle nous montre toujours. « Marie, que nous montres-tu ? » Prenons un petit moment de silence et que chacun, dans son cœur, dise : « Marie, que me montres-tu ? » Qu’y a-t-il dans ma vie qui te dérange ? Qu’y a-t-il dans ma vie qui t’émeuve ? Qu’y a-t-il dans ma vie qui t’intéresse ? Et tu le pointes du doigt. » Et c’est là qu’elle nous montre le cœur de Jésus pour qu’il vienne. Et de même qu’elle nous indique Jésus, elle indique à Jésus le cœur de chacun d’entre nous.
Chers frères, nous ressentons aujourd’hui la présence de Marie, notre Mère, la Mère qui dit toujours : « Faites ce que Jésus vous dira » ; elle nous montre Jésus. Mais aussi la Mère qui dit à Jésus : « Fais ce qu’il te demande. » C’est Marie. C’est notre Mère, « Notre-Dame pressée » qui est proche de nous. Qu’elle nous bénisse tous ! Amen.