« Tout cela exige un certain renoncement aux idoles de l'efficacité et de la consommation »

« Tout cela exige un certain renoncement aux idoles de l'efficacité et de la consommation »

Ne pas gaspiller le bien le plus précieux : la vie

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Texte intégral de l’angélus du dimanche 25 juin

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Chers frères et sœurs,

 

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus répète trois fois à ses disciples : « Ne craignez pas » (Mt 10,26 ; 28 ; 31) : « Soyez sans crainte » (Mt 10,26.28.31). Peu de temps auparavant, il leur avait parlé des persécutions qu’ils devraient subir pour l’Évangile, un fait qui est toujours d’actualité. En effet, depuis ses débuts, l’Église a connu, en plus des joies – qui ont été nombreuses -, de nombreuses persécutions. Cela semble paradoxal : l’annonce du Royaume de Dieu est un message de paix et de justice, fondé sur la charité fraternelle et sur le pardon. Et pourtant elle rencontre l’opposition, la violence, la persécution. Jésus, cependant, dit de ne pas avoir peur, non pas parce que tout ira bien dans le monde, non, mais parce que nous sommes précieux pour son Père et que rien de ce qui est bon ne sera perdu. Il nous dit donc de ne pas laisser la peur nous bloquer, mais plutôt de craindre une autre chose, une seule. Quelle est la chose que Jésus nous dit de craindre ?

Nous le découvrons à travers une image que Jésus utilise aujourd’hui : celle de la « géhenne » (cf. v. 28). La vallée de la « Géhenne » était un lieu que les habitants de Jérusalem connaissaient bien. C’était la grande décharge de la ville. Jésus en parle pour dire que la vraie peur que nous devons avoir, c’est celle de jeter notre propre vie. Jésus dit : « Oui, craignez cela ». C’est comme s’il disait : tu n’as pas tant besoin d’avoir peur de souffrir de l’incompréhension et de la critique, de perdre du prestige et des avantages économiques pour rester fidèle à l’Évangile, non, mais de gâcher ton existence à la poursuite de choses insignifiantes qui ne donnent pas de sens à la vie.

Ceci est important pour nous aujourd’hui. Aujourd’hui encore, en effet, certains sont ridiculisés ou discriminés parce qu’ils ne suivent pas certaines modes, qui placent pourtant au centre des réalités de second ordre – par exemple, la poursuite des choses au lieu des personnes, de la réussite au lieu des relations. Prenons un exemple. Je pense à certains parents qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, mais qui ne peuvent pas vivre uniquement de leur travail – ils ont besoin de suffisamment de temps pour être avec leurs enfants. Je pense aussi à un prêtre ou à une sœur qui doivent se consacrer à leur service, sans toutefois oublier de consacrer du temps à Jésus, sous peine de tomber dans la mondanité spirituelle et de perdre le sens de ce qu’ils sont. Et je pense encore à un jeune homme ou une jeune femme qui a des milliers d’engagements et de passions – école, sport, intérêts divers, téléphones portables et réseaux sociaux – mais qui a besoin de rencontrer des gens et de réaliser de grands rêves, sans perdre de temps à des choses passagères qui ne laissent pas de traces.

Tout cela, frères et sœurs, exige un certain renoncement aux idoles de l’efficacité et de la consommation. Mais cela est nécessaire pour ne pas se perdre dans des choses qui finissent par être jetées, comme on jetait les choses dans la Géhenne d’autrefois. Et les gens finissent souvent dans les géhennes d’aujourd’hui. Pensons aux plus petits qui sont souvent traités comme des déchets et des objets indésirables. Il y a un prix à payer pour rester fidèle à ce qui compte. Le coût est d’aller à contre-courant, le coût est de se libérer du conditionnement de l’opinion populaire, le coût est d’être séparé de ceux qui « suivent le courant ». Mais cela n’a pas d’importance, dit Jésus. Ce qui compte, c’est de ne pas gaspiller le bien le plus précieux : la vie. C’est la seule chose qui devrait nous faire peur.

Posons-nous donc la question : Moi, de quoi ai-je peur ? De ne pas avoir ce que j’aime ? De ne pas atteindre les objectifs imposés par la société ? Du jugement des autres ? Ou plutôt de ne pas plaire au Seigneur, de ne pas mettre son Évangile à la première place ? Marie, toujours Vierge, Mère très sage, aide-nous à être sages et courageux dans nos choix.

 

Traduit de l’anglais par ZENIT

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Rédaction

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