Ce 1er juin, le pape François a rencontré les membres du Conseil des entreprises d’Amérique latine. L’occasion pour lui de rappeler que la culture de la rencontre doit exprimer le souci du bien commun. Il invite les entrepreneurs à être, à l’image des premiers disciples, des “bâtisseurs de réseaux”, être unis pour pouvoir, ensemble, affronter les tempêtes du monde.
Voici le texte intégral traduit de l’anglais par ZENIT.
Chers frères et sœurs,
Je vous remercie pour cette initiative visant à réunir des entrepreneurs latino-américains pour aborder des questions sociales qui nous concernent tous, telles que l’emploi, la migration, le changement climatique et le développement humain intégral, entre autres.
J’ai remarqué pendant cette période que les mêmes préoccupations que vous soulevez sont également présentes dans d’autres parties du monde, et c’est pourquoi cet échange peut nous aider à unir nos forces pour faire face ensemble à des problèmes qui sont maintenant communs pour l’ensemble de la famille humaine.
Comme je l’ai dit tout à l’heure à un groupe d’hommes d’affaires européens, il est essentiel d’aborder notre travail dans la perspective d’une culture de la rencontre. Ce sont les valeurs d’une telle culture qui incitent le monde de l’entreprise à se défendre contre les ombres du mal, qui nous envahissent lorsque le profit à tout prix déforme nos relations, jusqu’à dégrader ou asservir les personnes. La culture de la rencontre, en revanche, exprime la recherche du bien commun, contribuant ainsi à dissiper ces ombres.
Et ces valeurs s’incarnent concrètement dans les nombreux efforts et sacrifices quotidiens que vos entreprises consentent pour aller de l’avant, pour former et mettre à jour leurs travailleurs, pour éviter les conflits et la douleur du licenciement, conscientes également que derrière chaque travailleur il y a une famille, et la société dans son ensemble.
Je vous propose donc d’être comme les premiers disciples de Jésus, des « bâtisseurs de réseaux ». C’est à cela qu’ils travaillaient pour pouvoir pêcher. Pour exercer leur métier de pêcheur, ils avaient besoin de tisser des filets, des filets solides et efficaces. De la même manière, pour pouvoir affronter la mer du monde et les tempêtes qui surgissent, et pour atteindre le but que vous recherchez, vous devez être unis, créer des filets, vous aider les uns les autres. Le service que vous rendez n’est pas abstrait pour chaque personne et pour chaque peuple ; c’est un service pour chaque personne, un service pour chaque peuple, et c’est pourquoi il est nécessaire d’agir ensemble, en ne négligeant personne et en ne laissant personne de côté. Il s’agit d’un défi complexe.
Il est significatif que vous ayez choisi de venir à Rome pour cette réunion. Ici se trouve la tombe de l’apôtre Pierre – expert en tissage et en raccommodage de filets – et les pas de nombreux disciples du Seigneur de tous les temps qui, par leur témoignage quotidien et poussés par la foi, ont pu – avec la grâce de Dieu – transformer le milieu dans lequel ils vivaient à la lumière de l’Évangile. Que ces exemples vous aident à vous renouveler intérieurement pour aller de l’avant.
Nous pourrions donc dire que nous disposons d’un outil précieux : les filets, et d’une boussole : l’Évangile. Il s’agit maintenant de dialoguer sur la meilleure façon de les mettre en pratique. Nous pourrions ajouter que nous avons aussi une ancre : l’espérance. Et maintenant, nous pouvons prendre le large, confiants que c’est Dieu qui nous guide et nous accompagne tout au long du chemin.
Que Jésus vous bénisse, qu’il bénisse vos familles et ceux qui participent à vos efforts, et que la Sainte Vierge veille sur vous. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.
