L’enchevêtrement entre politique et religion, engendré principalement dans le royaume de France, le Saint-Empire et l’Église catholique, pourra-t-il être dénoué ? Contestations protestantes, revendications tridentines et ambitions politiques conduiront pêle-mêle vers des guerres de religion mais trouveront une issue grâce à la constance, la santé et l’intelligence politique de Catherine de Médicis, reine, régente et mère de trois rois de France.
I Le préparation du Concile de Trente 1545-1563
Le Père Bernard Sesboüé SJ, que j’ai cité plusieurs fois dans cet exposé, qualifie dans son livre Sauvés par grâce (1) l’assemblée de Trente : « Un concile tenu sous le signe perpétuel de la prorogation ». Cela exprime bien toute la difficulté originelle de ce Concile : la non coïncidence de vues entre le pape et l’empereur, sans oublier le roi de France. Mais soyons clairs, voulant défendre la doctrine catholique, ces trois puissances souhaitaient la présence protestante (mais pas pour les mêmes raisons) : Si tous voulaient la fin des abus dans l’Église (mais pas forcément les mêmes) et s’accordaient sur un traitement théologique des controverses, la France ne voulait pas que l’union des chrétiens se fît au profit de l’empereur. Apparemment le roi n’avait rien proposé à Clément VII lors de l’entrevue de Marseille le 28 octobre 1533 ! Mais on n’en n’est même pas sûr et de plus cela ne constituait pas une priorité pour lui à cette date, car le protestantisme ne menaçant pas l’unité du royaume. En 1545, les personnes averties qui avaient bien suivi les débats concernant la réforme de l’Église depuis 1517, comprenaient que le question des abus était largement dépassée et qu’il allait être nécessaire d’en venir à la doctrine, de préciser la nature du sacerdoce, donc de s’exprimer sur l’être même de l’Église, ne serait-ce que pour défendre la vérité sacramentelle et celle de la messe en particulier. Celle-ci était devenue la principale cible des différents courants protestants. C’est par une violente attaque contre la messe que le protestantisme s’était manifesté au grand public en France en 1534, suivie d’une répression très dure qui n’avait pas servi à grand chose. Le roi ne pouvait pas demeurer neutre, car il avait de plus des alliés protestants à l’étranger. Les princes allemands luthériens qu’il devait ménager, compte tenu de sa lutte contre l’empereur. Et ceux-ci n’avaient aucune envie participer à un concile présidé par le pape. D’où le plus grand motif d’hésitation de François Ier.
Afin de préparer le Concile il provoqua une réunion de théologiens à Melun, de décembre 1544 à avril 1545, sans les maîtres de La Sorbonne qu’il savait hostiles à tout dialogue. Il avait ordonné le secret qui fut effectivement tenu, d’où notre peu d’informations, mais nous savons tout de même grâce au précieux livre d’Alain Tallon qu’il y avait de grandes lacunes dans les résultats (2). François Ier devint partisan d’un concile, mais commit l’erreur de surestimer l’influence de Melanchthon et de vouloir mélanger ses problèmes avec le pape à l’affaire Charles Quint ! Paul III était suffisamment fin et bien entouré pour se méfier d’un tel amalgame. La situation de ces deux souverains était différente. Le premier était empereur d’Allemagne, menacé de guerre intestine par ses propres vassaux, conflit qui éclatera d’ailleurs au début du Concile, obligeant même de dernier à changer de ville. Et à cela, il faut rajouter les Turcs (alliés aux Français) menaçant toujours l’empereur, qui avait donc intérêt à une paix rapide, sachant parfaitement que sa première victoire militaire reposait sur une base fragile, l’alliance de Maurice de Saxe !
L’empereur aurait donc accepté des concessions, comme il l’avait fait lors de diètes impériales précédentes, comme il le fera avec « l’intérim d’Augsbourg » (3), alors que ne risquait-il pas de faire quant à la doctrine de l’Église ? Empereur du Saint-Empire, il connaissait bien son histoire, tout comme ses princes, et il ne tenait pas spécialement à un trop grand renforcement du principe d’Église hiérarchique, entraînant un accroissement des pouvoirs du pape. Et compte tenu des structures mêmes du Saint-Empire, une unité doctrinale absolue ne lui était pas aussi indispensable qu’à la France.
Paul III, tout en étant bien conscient de ces choses à partir de son expérience et de son intelligence, ne pouvait pas s’en tenir là. Sachant que la rupture entre l’humanisme et la Réforme (1525, la rupture entre Erasme et Luther) recentrait bien le débat, essentiellement sur la seule théologie, et qu’en matière de défense de la Tradition le catholicisme il pouvait éventuellement trouver de précieux alliés chez de nombreux humanistes, il n’avait pas à ménager le « sola fide » (4) protestant et n’avait à faire, par voie de conséquence, aucune concession sur la doctrine de l’Église et en particulier des sacrements, quitte à faire durer le Concile plus longtemps et à installer un schisme. C’était le prix à payer pour que l’Église catholique subsiste solidement sur ses bases doctrinales traditionnelles et surtout demeure indépendante des pouvoirs politiques à qui elle ne devait rien devoir ! Le pape ne voulait pas renouveler la situation provoquée par les conciles de Constance et de Bâle après le Grand Schisme.
Il Les débuts du Concile de Trente
Le 5 août 1545, arrivent à Trente, après le passage rapide de deux abbés français, quatre prélats munis de lettres officielles. Ils peuvent même faire savoir aux légats du pape « qu’ils sont venus pour le service de Sa Sainteté et de Sa Majesté Impériale » (5). Le roi avait certainement compris le changement inauguré par Paul IlI, mais la politique va reprendre le pas sur les affaires religieuses. La mort du fils cadet du roi le 9 septembre 1545, qui devait épouser une fille ou une nièce de l’empereur remet tout en cause. Du côté français, on n’espère plus de réconciliation possible. La ligue de Smalkalde toujours en guerre contre l’empereur demeure « anti Concile », le roi doit donc se désengager. Un seul des prélats français quitte finalement le Concile, qui en fait n’était pas encore ouvert, puis ne restent bientôt plus que quelques observateurs secondaires.
Mais la guerre n’avance guère et les princes allemands essaient de s’entendre avec l’empereur, ce qui aurait entraîné une solution purement allemande des problèmes religieux. Le pape s’éloigne alors de l’empereur, ce qui le rapproche de François Ier, et du coup le Concile s’ouvre le 13 décembre 1545. Il n’y a que deux prélats français, mais aucun allemand (un procureur de l’archevêque de Mayence, cinq Espagnols). En fait, le roi et l’empereur ont voulu une présence discrète.
Cela n’empêcha pas le Concile de se tenir et de travailler en prenant d’importantes décisions, notamment en 1547 avec le décret sur la justification ainsi que sur le péché originel et les sacrements ; les protestants étaient absents, mais à qui la faute? L’empereur n’avait pas encouragé les siens à aller à Trente et n’aimait pas Paul IlI.
III Le transfert du Concile de Trente à Bologne
Le 11 mars 1547, le cardinal Del Monte, légat pontifical, fit transférer le Concile à Bologne plus près de Rome (épidémie ou désir de s’éloigner de l’empereur ? Ces motifs invérifiables courent). Mais il faut remarquer que François Ier meurt le 31 mars (c’était prévisible) et que l’empereur bat la ligue de Smalkalde le 24 avril à Mühlberg grâce au seul ralliement de Maurice de Saxe (prévisible aussi, tout comme le retournement possible de ce prince allemand). Charles Quint interdit alors à ses représentants ecclésiastiques de se rendre à Bologne et demanda le retour à Trente, essuyant un refus de Paul IlI ! Le cardinal Del Monte put alors écrire « le Concile n’est ni suspendu, ni clos, mais sa marche est rendue impossible » (6). Cela pouvait modifier l’attitude française !
Henri Il n’avait jamais pardonné à Charles Quint son emprisonnement en Espagne, comme otage après le traité de Madrid. Tout en voulant continuer la politique générale de son père (dans le sens du gallicanisme), il fut plus sensible que lui à ce qui était anti-impérial. Il commença par refuser toute présence française au Concile, mais il se ravisa, certainement à cause de la victoire de l’empereur à Mühlberg. Pour ne pas lui laisser le champ libre, il affirma à Rome que ses envoyés iraient à Bologne au moment du transfert, dès septembre : onze évêques, un général d’ordre (les Minimes), deux cardinaux. Jamais la présence française n’avait été aussi forte. En revanche, aucun prélat impérial n’y siégeait. Les cardinaux Capodiferro et Dandino purent écrire au cardinal Farnèse « Là où le feu roi, comme votre Seigneurie Révérendissime sait, disait publiquement n’avoir des hommes au Concile que pour observer le traité passé avec l’empereur, et pour aucun autre motif, celui-là (Henri Il) dit qu’il les envoie pour faire ce qui convient au roi très chrétien et obéir à Sa Sainteté comme au chef de la religion et pour observer ce qui a été fait dans le passé par l’Église gallicane et les rois ses prédécesseurs en de semblables occasions. » (7) Le roi avait misé sur la brouille entre Paul IlI et Charles Quint. Mais celle-ci allait se transformer en haine avec l’assassinat de Pier Luigi Farnèse, fils du pape, duc de Parme et de Plaisance, le 10 septembre 1547, à l’instigation du gouverneur de Milan, Ferrante Gonzague. La France allait donc inaugurer une nouvelle politique d’alliance avec le pape, car les États protestants étaient vaincus… (8)
Charles de Guise, jeune archevêque de Reims ayant la confiance du roi, allait pouvoir partir pour Rome recevoir le chapeau de cardinal que son souverain avait demandé et entamer des pourparlers en vue d’une alliance entre le pape et la France. Et son départ va être hâté par l’assassinat de Pier Luigi. De plus, Guise souhaitait le maintien à Bologne, comme son roi qui craignait la mort du pape au moment où le Concile siégerait de nouveau à Trente ! De plus, le maintien à Bologne concrétiserait l’opposition de Paul IlI à l’empereur et pourrait permettre à Henri Il d’intervenir en Italie en commençant par Naples. Mais le Concile piétina et certains Français le quittèrent, car on n’osa rien y décider, tout comme les pères demeurés à Trente. Personne ne tenait à un nouveau schisme. Finalement le roi de France ne soutiendra pas vraiment le Concile réuni à Bologne. Juste après la mort de Paul III, le 10 novembre 1449, Henri II n’a qu’un souhait : voir la question conciliaire enterrée avec le pape défunt (9). Et le conclave qui s’ouvrit s’annonça long et il le sera : Du 29 novembre 1549 au 8 février 1550.
Le successeur sera le cardinal Del Monte, Jules IlI. Il ramena le Concile à Trente le 1er mai 1551. Et bien qu’ayant été élu pape grâce aux voix françaises, il voulut rééquilibrer la politique du Saint-Siège et retrouver une certaine neutralité entre la France et le Saint-Empire. Mais aux yeux de la France, il avait avantagé Charles Quint en donnant Parme à l’empereur aux dépens d’un Farnèse ami des Français. Henri Il interdit alors aux Français de se rendre au Concile, il évoqua même en conseil la possibilité de se séparer de la juridiction du pape et de réformer lui-même l’Église. On parla même de concile national et éventuellement de la constitution d’un patriarcat en France. Et là, le cardinal de Lorraine ne fut pas d’accord ! (10) Une protestation française modérée est lue à Trente le 1er septembre et à Rome le 9. (11) Mais il ne faut pas voir là une quelconque sympathie pour les idées protestantes, car il fut en réalité plus répressif que son père. Jules III fit alors l’effort de le convaincre qu’il ne toucherait pas aux libertés gallicanes car les réticences à envoyer des représentants au Concile venaient essentiellement de cette préoccupation, sans oublier la nécessité de ménager les princes protestants en soutenant leur hostilité à l’empereur. Le pape Jules IlI le savait parfaitement ; aussi, en signe de bonne volonté, il s’employa à résoudre plusieurs problèmes avec la France concernant des nominations. Mais dans le même temps, le roi réussit à s’entendre avec Maurice de Saxe, et à le détacher de l’empereur. Ce dernier parvint alors avec les autres princes protestants à vaincre Charles Quint. Le Concile dut même évacuer la ville le 28 avril 1552. L’empereur signa la paix d’Augsbourg en 1555 qu’il ressentit comme un échec et qui constituera une des causes majeures de son abdication.
Après la mort de Jules IlI et le pontificat très court, 22 jours, de Marcel Il, le cardinal Carafa fut élu pape sous le nom de Paul IV. Il se montra adversaire de la paix d’Augsbourg et refusa même de couronner le frère de Charles Quint, l’empereur élu Ferdinand. Il devint donc un ami d’Henri II. Le duc d’Albe envahit les États pontificaux et la France entra en guerre pour secourir le pape et très probablement pour aller jusqu’à Naples. Mais le 10 août 1557, le duc de Savoie, allié des Habsbourg, réussit à remporter la victoire de Saint-Quentin contre les Français, obligeant Henri II à signer le traité de Cateau-Cambresis, les 2 et 3 avril 1559, qui marquait la fin des rêves français en Italie. Le pape, lui, avait dû capituler le 12 septembre 1557. Paul IV n’avait aucune envie de reprendre le Concile, pensant régler les affaires avec le Sacré Collège, ce qui allait en grande partie dans le sens de ce que souhaitait Henri II. Mais ce pape décédait le 18 août 1559 et quelques mois plus tard c’était au tour du roi de France de mourir accidentellement, au cours du fameux tournoi de la rue Saint-Antoine à Paris, le 10 juillet 1559. Le nouveau pape élu le 25 décembre 1559, entendait quant à lui reprendre le Concile de Trente. Et il réussit ; il le clôturera en 1563.
IV Le règne de la grande Catherine de Médicis, avec son premier fils
François Il succéda à son père Henri II, mais, de santé fragile, il mourut au bout d’un an, le 5 décembre 1560. Ce court règne avait cependant révélé tout de suite les grandes qualités politiques de sa mère, Catherine de Médicis. Elle avait beaucoup limité les ardeurs du jeune roi dans l’intransigeance religieuse et le changement de son proche entourage politique. Elle avait parfaitement compris que le pays qu’elle avait fait totalement sien, la France, allait vers des guerres de religion qui allaient menacer son unité. On aurait alors besoin de beaucoup de compétences dans plusieurs camps. Elle comprit aussi que les grandes familles nobles allaient se saisir de l’occasion des oppositions religieuses pour retrouver un pouvoir que le centralisme royal leur avait confisqué. C’est pourquoi elle maintint dans une position plus qu’honorable le connétable Anne de Montmorency.
Je rappelle aussi qu’Henri Il, le défunt roi, avait pris soin de faire sacrer Catherine à Saint Denis le 10 juin 1549. Cette cérémonie n’était pas automatique pour les reines. L’huile de la sainte ampoule n’était pas mélangée au saint chrême, mais au moment où elle était imposée, l’archevêque consécrateur priait ainsi : « tu es ointe d’une huile matérielle, tu mérites d’être imprégnée à l’intérieur de son onction invisible et que, pénétrée totalement et toujours de cette onction spirituelle, tu aies le discernement et la force de repousser le mal de tout ton esprit et puisses continuellement méditer, choisir et exercer ce qui est profitable à ton âme, avec l’aide de Notre Seigneur Jésus Christ… » (Sacre de la reine de France dans le pontifical de l’Église de Reims, rédigé vers 1200) (12). Toujours sous le charme de sa favorite, Diane de Poitiers, le roi avait certainement plus agi par politique que par amour pour sa femme, en qui il avait très certainement remarqué les qualités nécessaires.
V Catherine de Médicis, reine mère régente du royaume
Quand Charles succéda à François Il, son frère, il n’avait que 10 ans. Sa mère Catherine de Médicis réussit à se faire confier la régence. La diplomatie vaticane travaillait maintenant pour un pape qui avait renoué avec la voie conciliaire. La collaboration avec la France redevenait indispensable pour mener à bien cette entreprise.
Pour cette dernière session du Concile de Trente qui s’annonçait, il est nécessaire de bien comprendre la politique de la monarchie française, qui va être désormais incarnée par Catherine de Médicis, mère des deux autres rois qui vont se succéder et clore le règne de la branche des Valois-Angoulême. D’abord il faut reconnaître que Catherine de Médicis n’aura en vue que les intérêts de la France, dont elle a épousé la cause en même temps que le roi son époux. Dès la mort de celui-ci, elle va se comporter en souveraine, consciente de la difficulté de la situation religieuse du pays qu’elle sait viscéralement attaché au catholicisme, tout comme elle, nièce d’un pape et cousine d’un autre. Elle n’oubliera certes jamais Florence, mais la France aura toujours la priorité. Elle a parfaitement compris que la politique de répression de son mari n’avait pas arrêté la propagation du protestantisme en France, d’autant plus qu’il avait durci sa politique anti-habsbourgeoise au point de renforcer son alliance avec les princes protestants allemands et aussi les Turcs, et que cela demeurerait une constante de la politique française, problématique pour certains, mais appelée à durer. Elle connaissait l’attachement des catholiques français à leur religion et avait pu éprouver ce que représentait le gallicanisme, en attentive observatrice du règne précédent comme aussi de la fin du règne de François Ier qu’elle admirait. Profondément croyante, même assez superstitieuse et ne dédaignant pas le recours à plusieurs formes d’occultisme, elle savait toute l’importance du sacre, et toute sa singularité.
À l’époque où elle arriva directement aux responsabilités politiques, elle ne pouvait ignorer – elle que nous savons avoir toujours été admirablement renseignée – que le mouvement protestant tout en augmentant en nombre, était de plus en plus divisé. Et protestantisme français, était plus radical que les autres, du fait de la persécution et l’exil ! Elle ne tardera pas à le vérifier par elle-même au colloque de Poissy. Le très fin cardinal Charles de Lorraine saura en jouer au bon moment. Nous avons vu Catherine retenir le bras de François Il. À sa mort, elle va pouvoir imposer avec beaucoup de ruse ce qu’elle souhaite : gagner du temps ! Elle n’était pas dupe non plus du zèle religieux de certaines grandes familles de la noblesse française qu’elle voit profiter de l’occasion pour retrouver ses anciens pouvoirs aux dépens de l’autorité royale. D’où l’affichage d’une certaine tolérance en voulant, comme Charles Quint, provoquer des colloques nationaux pour déboucher sur des compromis, de quoi faire trembler le pape s’il oubliait d’aventure – on ne sait jamais – l’exception française, couper l’herbe sous le pied de l’aristocratie catholique, en lui ôtant le privilège du gallicanisme, et calmer la noblesse protestante qui comptait à cette époque des princes du sang, les encourageant à la loyauté vis-à-vis d’un roi arbitre. Son comportement ne sera pas vraiment compris. On la soupçonnera d’entretenir des sympathies protestantes ou de ne pas savoir ce qu’elle voulait ! Mais quelques-uns ne furent pas dupes, ce qui les amena à la servir ou à la combattre. Elle put avoir à ses côtés le chancelier Michel de l’Hospital, et sut tenir en respect les Guise sans user de force. Elle ménagea aussi les princes du sang passés à la Réforme. Deux événements lui servirent. L’un provoqué par elle, le colloque de Poissy, l’autre qui aurait pu couler sa politique mais qu’elle sut gérer, le massacre de Vassy.
Le colloque de Poissy se tint du 9 septembre au 14 octobre 1561, réunissant quelques théologiens protestants, dont Théodore de Bèze, venu tout exprès de Genève où vivait encore Calvin, c’était son plus proche collaborateur. Ce colloque par son existence même mécontentait le pape qui avait repris les séances du Concile de Trente en l’absence de tout Français, mais celui-ci se vit quand même obligé d’envoyer un légat, le cardinal de Ferrare et surtout Jacques Lainez, second supérieur général des jésuites. Et le cardinal de Lorraine fit en sorte qu’on abordât de suite la question de l’eucharistie. Oh certes, Bèze ne parla point de cette question en employant le style des placards de 1534, mais il se contenta d’expliquer la doctrine de Calvin, qui nécessitait des connaissances théologiques approfondies pour être comprise, notamment sur des questions extrêmement difficiles en christologie sur l’union des deux natures et les conséquences de l’ascension de Notre Seigneur. Bref, le discours de Bèze fut reçu comme une négation pure et simple de la présence réelle, ce qui suscita une réprobation générale. Le cardinal de Lorraine proposa alors un « arrangement » à partir de la confession de foi luthérienne d’Augsbourg, qui conduisait à substituer la consubstantiation à la transsubstantiation ! Le refus de Bèze, auquel le cardinal ne pouvait que s’attendre, amena à l’impasse.
Beaucoup d’historiens n’ont voulu voir qu’une manœuvre du cardinal pour faire échouer le colloque de Poissy. C’est ce qu’on m’a personnellement appris lors de mes études en Faculté de théologie protestante. Mais je crois que c’est là une erreur, parce qu’elle ne prend pas en compte les débats théologiques du temps, j’entends par là l’évolution entre calvinistes et luthériens du débat sur l’eucharistie. La fracture entre ces deux courants de la Réforme était apparue dès 1525 dans les polémiques entre Luther et Zwingli. En 1530, à Marbourg, Luther avait déclaré, après plusieurs jours de discussions avec le réformateur de Zurich, que tout accord était impossible. C’était l’année de la confession d’Augsbourg qui formule clairement la présence réelle. On en fabriquera plus tard une version un peu arrangée pour permettre à certains réformés de la signer, comme Calvin le fera quand il exerça son ministère à Strasbourg. Les luthériens orthodoxes rappelèrent rapidement que seule l’édition de 1530 comptait, « l’invariata ». Et c’est bien sûr celle là que le cardinal de Lorraine présenta à Bèze. Le refus de ce dernier surprit certains réformés dont Coligny (13). Et avoir demandé à Lorraine de signer cet article relevait de la mauvaise foi de la part de Bèze.
Le cardinal que certains soupçonnaient à Rome d’être luthérien ne pouvait signer ce texte, d’autant plus qu’il ne lui donnait de l’importance que comme point de départ d’un débat entre catholiques et calvinistes. Ce dont nous avons la preuve dans la correspondance entre François de Guise (frère du cardinal) et Christophe de Wurtemberg pour qui le texte d’Augsbourg est un point d’arrivée (14). Le duc François de Guise rencontrera même le duc de Wurtemberg à Saverne du 15 au 18 février 1562 (15). Après Poissy, il apparaissait que la monarchie française avait fait un effort dans le sens du compromis, pour aller plus loin ; d’ailleurs des reprises de discussion étaient prévues et surtout il était clair qu’on ne pouvait plus désormais refuser de participer au Concile de Trente. La messe était menacée beaucoup plus sérieusement que par l’Affaire des placards de 1534. Et il ne pouvait y avoir de débats doctrinaux en dehors d’un Concile général ! (16)
Le roi avait signé un édit de tolérance du 15 janvier 1562, et le duc François de Guise accompagné de son frère le cardinal de Lorraine apprit, en traversant ses terres, le 1er mars 1562 (en revenant de Saverne) qu’un groupe de protestants célébrait un culte à l’intérieur de la ville de Vassy (c’était effectivement interdit et aurait dû se dérouler à l’extérieur). Ayant envoyé des émissaires pour l’interrompre – et là il commit une grave erreur par rapport à la politique d’apaisement que lui et son frère préconisaient – cela devint un massacre : une cinquantaine de morts et cent cinquante blessés. À partir de ce moment, les deux camps confessionnels vont s’armer l’un contre l’autre. Mais la régente a l’habileté de composer un gouvernement en triumvirat, duc de Guise, connétable de Montmorency (qui recherchera le plus la paix religieuse) et maréchal de Saint-André.
Demeurait la question de l’envoi de représentants au Concile. Les atermoiements de la régente, tout comme ceux des prélats français, n’avaient, je le répète, aucune cause doctrinale. Ils entendaient bien demeurer catholiques, mais pas au prix de l’abandon des particularités gallicanes de l’Église en France et de l’alliance avec les luthériens allemands, d’autant plus qu’une guerre civile d’ampleur commençait à menacer la France, suite à la tragédie de Vassy. On irait donc au Concile de Trente avec la ferme espérance de la présence des luthériens allemands, dans l’esprit de la formule employée par la régente « Estant ainsi statuée une bonne et saincte réformation en l’Église, leurs Majestés promecteront … ». Ainsi est-il clair que le pouvoir royal français n’admettra pas automatiquement les résolutions Concile.
VI L’activité du cardinal de Lorraine au Concile de Trente
Le cardinal de Lorraine avait lui aussi pris la résolution de partir pour le Concile, mais sans se presser, d’autant plus que les évêques français avaient pris leur temps pour consentir à s’y rendre. Le pays se trouvait en pleine guerre civile, ce qui ralentit le voyage et rendit plus difficile les rencontres. Les légats du pape n’attendaient d’ailleurs pas les Français pour faire délibérer et Lorraine le savait et, mieux encore, je pense que cela l’arrangeait. Un exemple : le cardinal était prêt à faire une concession aux protestants, bien minime, certes, mais qui symboliquement aurait eu un grand impact sur tous les partisans de la réforme : la communion sous les deux espèces. Mais il n’entendait nullement remettre en cause la doctrine du sacrifice de la messe, point autrement important et capital, revendication autant luthérienne que calviniste ! Aussi, quand il apprit, toujours en cours de route, que le 17 septembre 1562 la vingt-deuxième session s’était tenue, que le décret sur le sacrifice de la messe avait été voté et la question « des deux espèces » remise au pape, cela n’empêcha pas le cardinal de continuer son voyage.
Il écrivit au roi sa satisfaction quant au vote doctrinal confirmant le caractère sacrificiel de la messe, mais laissa bien entendre qu’il allait reprendre la revendication des deux espèces. Il va donc apparaître, tant pour le pouvoir royal, que pour les alliés luthériens de la France, comme un homme de discussion et de compromis et de ce point de vue, son absence au Concile fut providentielle au moment du vote doctrinal sur la messe. Une des premières tâches que s’assignera le cardinal en arrivant à Trente sera de rencontrer les légats pour les assurer de sa fidélité et de sa soumission au pape. Il n’était venu que pour veiller à ce que les décisions conciliaires ne heurtent pas les us et coutumes de l’Église en France qui se trouvait en pleine guerre civile. Ainsi les envoyés du pape furent-ils rassurés et cela allait permettre au cardinal de pouvoir s’exprimer. Deux interventions importantes sont à retenir : La première, à son arrivée, où il s’attache à décrire les malheurs que la France traverse et à donner sa préférence à une réforme urgente des mœurs et non des dogmes.
Il plaide la bonne foi de la monarchie française qui a, selon lui, tout fait pour éviter ce désastre, mais les choses sont devenues si graves que l’on fait appel au Concile universel, tout en reconnaissant la suprématie du pape. Les évêques étant responsables des maux religieux, ils doivent y remédier dans une soumission totale au pape. Le cardinal insistera plusieurs fois sur ce point, connaissant la méfiance de Pie IV vis-à-vis de lui-même et des Français. Il souhaite ainsi que le Concile ne débouche pas sur la constitution d’une ligue qui recourrait à la force. Mais le 28 décembre 1562, on apprit à Trente la victoire de l’armée catholique à Dreux le 18 décembre et la capture de Condé par François de Guise, lequel fut assassiné au siège d’Orléans le 24 février 1563. Si l’on ajoute la mort de Saint-André à Dreux, le triumvirat n’existait plus, et Catherine de Médicis se retrouvait les mains libres. Le cardinal avait bien senti cela et avait durci sa position le 4 décembre 1563 à la fin du Concile, en louant les deux puissances phares de la chrétienté, la papauté et le Saint-Empire, jetant de plus l’anathème sur tous les hérétiques.
VII Le tour de France du roi Charles IX sous la conduite de sa mère
Désormais, c’est Catherine seule, puis avec son fils Charles IX, qui lui maintint une confiance totale, qui va incarner la politique de tolérance dans le royaume de France et ce, sans aucune concession doctrinale, tout comme le Concile de Trente. C’est à Saint-Maur que le cardinal de Lorraine viendra rendre compte de sa mission à Trente en janvier 1564, juste avant le départ de la reine mère pour Fontainebleau. Il sera reçu froidement, sa radicalisation n’a pas été appréciée, parce qu’elle ne correspondait pas à la position royale qui durera plusieurs règnes. D’emblée, lui et les siens sont suspects à la royauté et comme il applique immédiatement le Concile de Trente dans son diocèse, il contribue à rendre le Concile lui aussi suspect. Cela aura quelque influence dans la lenteur de sa réception en France.
Guise avait beau être un prélat avisé, la reine avait compris très vite qu’en France, il y avait plus grand, après Dieu, le roi, et c’est le mérite de Catherine de Médicis de l’avoir très vite réalisé. D’où l’organisation de ce voyage, tour de France qui va partir de Fontainebleau. Elle poursuivit ainsi, en plus imposant, ce qui avait déjà constitué une des originalités de la dynastie des Valois : « Le nomadisme de cour ». Malgré les dangers de la guerre civile, elle va tranquillement parcourir la France, deux ans durant, ce qui, à défaut d’unir les Français sur le plan religieux, va les rassembler dans l’amour et le respect d’un jeune roi de 14 ans. Il faut noter que si l’accueil dans les villes protestantes ne se fait pas toujours avec enthousiasme, il y a toujours le respect. Ce qui montre à Catherine qu’elle ne s’est pas trompée ! Mais cela n’empêche pas des incidents qui auraient pu très mal tourner, comme par exemple la « surprise de Meaux » du 24 septembre 1567, où le roi et sa mère auraient pu être enlevés par le parti protestant !
VIII Les guerres de religion
Cela dit, à partir de 1562, la France va devoir subir huit guerres de religion, jusqu’à la promulgation de l’édit de Nantes en 1598. Il y aura bien sûr des trêves, permises toujours par une certaine tolérance royale, visant à maintenir au maximum la paix civile, en laissant une certaine liberté de culte. Car le principe de la paix d’Augsbourg de 1555, « cujus regio ejus religio », qui va ramener la paix religieuse dans l’empire, ne saurait s’appliquer à la France, État centralisé, incarné par le roi, fils aîné de l’Église depuis Pépin, le père de Charlemagne, et sacré comme un évêque. Le gallicanisme n’est que la traduction de la réalité spirituelle du sacre. Le roi, sacré comme un évêque, mais n’étant pas revêtu du sacerdoce, n’est pas soumis au pape comme les autres souverains, il est son fils aîné, il bénéficie vis-à-vis du successeur de Pierre d’une subordination filiale, alors qu’il est obligatoirement soumis à la papauté, institution doctrinale qui seule a autorité dans ce domaine par le magistère du pape lui-même ou d’un concile œcuménique.
Si on lit attentivement la liturgie du sacre, compte tenu des différents serments du roi, les canons d’un concile œcuménique s’appliquaient automatiquement dans le royaume. Mais il fallait des textes complémentaires pour préciser leur mode d’application – encycliques, bulles, brefs etc. – et cette « incarnation réglementaire » des doctrines avaient besoin de recevoir l’assentiment de l’autorité temporelle de droit divin, surtout si celles-ci, comme c’était le cas en France, bénéficiait d’un lien particulier avec le Saint-Siège. Et il y avait deux degrés avec le Concordat de Bologne : d’abord le roi décidait de présenter ou non le texte réglementaire du pape à son parlement, ensuite ce même parlement devait vérifier si il était conforme aux lois fondamentales du royaume. Et je rappelle, en résumant, qu’au cours de la cérémonie du sacre, à la demande de l’archevêque consécrateur adressée au roi « Nous vous demandons que nous soient accordé de votre part pour chacun de nous (les évêques) et pour les Églises qui nous sont confiées de maintenir et de défendre le privilège canonique … – le roi répondait positivement avec les mêmes mots, en rajoutant qu’il promettait – … de faire conserver en tout temps à l’Église de Dieu, la paix par le peuple chrétien, puis le bon exercice de la justice, enfin d’expulser de ses terres les hérétiques nommément condamnés par l’Église » (17).
Charles IX, sur les conseils de Catherine de Médicis, avait pu faire enregistrer l’édit de Saint-Germain en janvier 1562, sur une liberté de culte restreinte, sans trop de problèmes, le Concile de Trente n’étant pas terminé. Ce n’était plus le cas avec l’édit de Beaulieu, signé par Henri III en 1576. A ce moment, le Concile avait déclaré les protestants hérétiques. Mais surtout, il y avait eu le terrible massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572. Cette affaire était bien différente de la répression de la conjuration d’Amboise de mars 1560, qui avait vu beaucoup de protestants exécutés. Mais il y avait eu tentative d’enlèvement du roi François Il, lèse majesté donc, et les deux Guise avaient plus de poids au gouvernement que Catherine de Médicis. Le roi voulait cependant être clément, et cela ne pouvait être qu’en accord avec sa mère ! Cette politique royale sera maintenue jusque dans la première moitié du règne de Louis XIV. Mais ces guerres civiles de religions s’étaient mêlées à des guerres étrangères et c’est ce qui explique très probablement la Saint-Barthélemy.
Beaucoup de protestants se trouvaient à Paris en ce mois d’août 1572, mais à des fins pacifiques, pour assister au mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois (sœur de Charles IX) le 18 août 1572. C’était là un arrangement de Catherine de Médicis en faveur d’une paix religieuse. Mais le parlement, très anti protestant, boudait et le mariage eut lieu devant Notre-Dame ; Henri de Navarre étant protestant, il ne pouvait entrer dans la cathédrale, car excommunié, ni pour la même raison assister à la messe. Et la population parisienne n’était pas en reste, poussée au fanatisme par ses curés, elle se sentait de plus méprisée par les seigneurs protestants présents à Paris.
Dans le même temps il y eu un début de guerre à la frontière nord. Les Pays-Bas, protestants mais occupés par les espagnols catholiques, avaient besoin, nous l’avons vu précédemment, de commercer avec l’Angleterre anglicane pour leur industrie de tissage. Des conflits étaient en perspective et Catherine de Médicis ne voulait pas que la France déclarât la guerre à l’Espagne, pour venir en aide aux Hollandais protestants. Avec l’accord secret du roi, Coligny avait quand même levé une troupe de quatre mille hommes qu’il fit marcher vers les Pays-Bas. Elle tomba dans une embuscade espagnole le 17 juillet. Ceux-ci surent tout de suite que cette petite armée venait du roi de France. Fureur de Catherine, puis il s’avéra que Coligny avait en plus rassemblé 12.000 arquebusiers et 2.000 cavaliers. Catherine, qui savait que la grande majorité du conseil était contre la guerre qui serait catastrophique pour la France, était de plus persuadée par ses renseignements que les gentilshommes protestants présents à Paris pour le mariage, iraient ensuite rejoindre les troupes de Coligny aux Pays-Bas. Alors la reine mère s’entendit avec la duchesse de Nemours, Anne d’Este, mère du jeune duc de Guise, pour demander au spadassin Maurevert d’assassiner l’amiral d’un coup d’arquebuse. Bien placé sur le chemin de l’amiral le 22 août, il tira sur Coligny, mais il le blessa seulement. Apprenant la nouvelle, le roi se précipita au chevet de l’amiral, et jura devant un grand nombre de seigneurs présents qu’il vengerait cet attentat en punissant sévèrement, même un membre de sa famille ! Alors la reine mère n’hésita plus ! Après avoir pris conseil de ses amis, elle alla tout raconter au roi avec quelques membres du conseil et lui exposa ce qu’elle estimait être une trahison. Le roi donna alors son accord pour l’exécution de Coligny et des principaux chefs protestants de son entourage, à l’exception des deux princes du sang, Navarre et Condé. Les deux furent effectivement épargnés ! Quant aux autres, ils ne furent que les premières victimes d’un massacre de grande envergure, sans doute trois mille morts à Paris, sans compter ceux de province ! Mais ce grand massacre n’avait été ordonné ni par le roi ni par Catherine !
Le pape Gregoire XIII qui avait été élu cette année-là fit chanter le Te Deum et graver une médaille pour marquer l’événement. Mis au courant de ce qui s’était vraiment passé, il semble qu’il l’ait regretté et on comprend alors que le second édit, celui d’Henri III, ait suscité de violentes prises de position et suscité l’établissement d’une puissante Sainte-Ligue qui obligea la roi à se retirer de Paris et à se réfugier à Blois en 1578. Il eut alors l’habileté de convoquer des états généraux et d’y faire supprimer les deux Guise. Le jeune duc dit « balafré », comme son frère le cardinal, prétendaient, de plus, descendre des Carolingiens, ce qui pouvait les rendre dangereux !
De plus, et je conclurai ce chapitre par la position qu’avait prise l’Église à ces moments critiques de notre histoire, au moment où meurt François d’Anjou, le 10 juin 1584, dernier frère d’Henri III, l’héritier du trône est Henri de Bourbon, roi de Navarre, protestant. Le 21 septembre 1585, le pape Sixte V excommunia Henri de Navarre et son cousin Condé, les plaçant ainsi l’un et l’autre dans l’impossibilité de gouverner. Dans un monitoire du 5 mai 1589, le même pape menaçait Henri III d’excommunication à cause de l’assassinat des deux Guise (surtout à cause du cardinal). Enfin, le 1er mars 1591, Grégoire XIV promulguait deux bulles d’excommunication contre ceux qui soutenaient Henri de Navarre, déjà reconnu comme Henri IV par une partie des Français.
1) Bernard Sesboüé, Sauvés par la grâce, Editions Facultés jésuites de Paris 2009, p. 62
2) Alain Tallon, La France et le Concile de Trente 1518-1563, Classiques, Ed. Française de Rome 2017, p. 142
3) Après sa victoire à Mühlberg contre la ligue de Smalkalde, Charles Quint imposa un compromis qui tolérait finalement assez largement le culte protestant, ce qui n’était pas le but recherché par le pape.
4) Le « sola fide » signifie « sauvé par la foi seule », sans les œuvres, grand principe protestant.
5) Alain Tallon, op. cité, p. 157
6) Bernard Sesboüé, op. cité, p. 68
7) Alain Tallon, op. cité, p. 200
8) Alain Tallon, op. cité, p. 201
9) Alain Tallon, op. cité, p. 217
10) Alain Tallon, op. cité, p. 232
11) Alain Tallon, op. cité, p. 234
12) Patrick Demouy, « Le sacre de la reine de France dans le pontifical de l’Église de Reims » dans Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, p. 285
13) Alain Tallon, op. cité, p. 312
14) Alain Tallon, op. cité, p. 315
15) Alain Tallon, op. cité, p. 332
16) Alain Tallon, op. cité, p. 316
17) Père Michel Viot, L’heure du royaume de France est-elle venue ? Editions Via Romana 2018, p. 210
Père Michel Viot
Retrouvez la 15e partie de la même série en cliquant ici
Retrouvez les articles 1-14 en cliquant ici