Le cardinal Ernest Simoni, 94 ans, prêtre persécuté par le régime communiste albanais, « créé » cardinal en 2016, sera avec le pape dans la loggia des bénédictions de la basilique vaticane, Place Saint-Pierre, ou le pape prononcera la bénédiction Urbi et Orbi, à la ville et au monde, le dimanche de Pâques, 9 avril 2023, indique le site italien proche du Vatican Il Sismografo citant le quotidien italien La Nazione.
« C’est déjà une grande émotion d’avoir appris la nouvelle de l’accompagnement du Saint-Père pour la bénédiction Urbi et Orbi en tant que cardinal diacre, dit le cardinal Simoni, et encore plus le dimanche de Pâques pour se tenir sur ce balcon d’où, dans l’histoire de l’Église, tant de papes ont adressé des prières et des bénédictions. »
Le second cardinal dans l’histoire du pays des Aigles, après Mikel Koliqi – lui aussi emprisonné par le régime pendant 36 ans – le card. Simoni a déjà concélébré la messe à Sainte-Marthe avec le pape François le 11 février 2017.
Le père Ernest Simoni, prêtre de l’archidiocèse de Shkodrë-Pult, en Albanie, a été « créé » cardinal par le pape François lors du consistoire du 19 novembre 2016.
Le témoignage de cet ancien condamné à mort et aux travaux forcés avait ému le pape François aux larmes lors de son voyage à Tirana en 2014.
Ordonné prêtre en 1956, à Scutari, en Albanie, P. Simoni est arrêté 7 ans plus tard et est condamné à mort. Quelque temps après, la peine est commuée en 25 ans de travaux forcés. En prison, il devient le père spirituel des prisonniers. Il reste en prison et aux travaux forcés en tout 18 ans, dont 12 dans une mine.
Après la libération en 1981, il est quand même considéré comme un « ennemi du peuple » et obligé de travailler dans les égouts de Scutari. Il exerce son ministère de prêtre dans la clandestinité jusqu’à la chute du régime en 1990. Dès lors, il continuait à servir comme un humble prêtre dans de nombreux villages albanais.
« Je suis parvenu à surmonter (la persécution) avec l’aide de la grâce du Seigneur en laquelle je me suis confié, a expliqué le cardinal lors de l’entretien avec L’Osservatore Romano en 2017. Tout s’est passé en priant, en espérant et en cherchant à arriver au bout avec la force qui vient de l’amour de Dieu. Je n’ai jamais haï mes bourreaux. »