La foule présente pour l’Audience générale de ce jour

La foule présente pour l’Audience générale de ce jour

C’est la rencontre avec Jésus qui change le cœur de l’homme

Catéchèse du pape François (traduction intégrale)

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La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 9. Les témoins. Saint Paul 1

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le chemin de catéchèse sur le zèle apostolique nous conduit aujourd’hui à regarder certaines figures qui de manière et à des temps différents ont donné un témoignage exemplaire de ce que veut dire la passion pour l’Évangile. Et le premier témoin, c’est naturellement l’apôtre Paul. C’est à lui que je voudrais maintenant consacrer ces deux catéchèses.

Et l’histoire de Paul de Tarse est emblématique sur ce sujet ! Au premier chapitre de la lettre aux Galates, tout comme dans le récit des Actes des Apôtres, nous pouvons observer que son zèle pour l’Évangile apparaît après sa conversion et prend la place de son zèle précédent pour le judaïsme. C’était un homme zélé pour la Loi de Moïse, pour le judaïsme, et après sa conversion, ce zèle se poursuit, mais il est là pour proclamer, pour prêcher Jésus-Christ. Paul était un amoureux de Jésus. Saul, le premier nom de Paul, était déjà zélé, mais le Christ convertit son zèle de la Loi à l’Évangile. Avant, son élan voulait détruire l’Église, et après, il la construit. Alors, nous pouvons nous poser la question : « Que s’est-il passé ? » Que se passe-t-il pour passer de la destruction à la construction ? Qu’est-ce qui a changé chez Paul ? Dans quel sens son zèle et son élan pour la gloire de Dieu ont-ils été transformés ?

Saint Thomas d’Aquin enseigne que la passion, d’un point de vue moral, n’est ni bonne ni mauvaise. Son emploi vertueux la rend moralement bonne et le péché la rend mauvaise. Dans le cas de Paul, ce qui a changé n’est pas une simple idée ou une conviction ; ce qui l’a fait changer, c’est la rencontre – voilà le mot – la rencontre avec le Seigneur ressuscité. Ne l’oubliez pas : ce qui change la vie, c’est la rencontre avec le Seigneur. Pour Saul, c’est la rencontre avec le Seigneur ressuscité qui a transformé tout son être. L’humanité de Paul, sa passion pour Dieu et sa gloire ne sont pas anéanties, elles sont transformées, converties par l’Esprit Saint. Le seul qui peut changer nos cœurs, c’est l’Esprit Saint. Et il en va de même pour chaque aspect de sa vie. C’est un peu comme dans l’Eucharistie : le pain et le vin ne disparaissent pas, mais ils deviennent le Corps et le Sang du Christ. Le zèle de Paul demeure, mais il devient le zèle du Christ. Le sens change, mais le zèle est le même : on sert le Seigneur avec notre humanité, avec nos caractéristiques, mais ce qui change tout, ce n’est pas une idée, mais c’est la vie, la vraie, comme le dit Paul lui-même : « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » La rencontre avec le Christ te change de l’intérieur, fait de toi une autre personne. « Le monde ancien s’en est allé – poursuit saint Paul – un monde nouveau est déjà né. » (2 Corinthiens 5, 17) Si on est dans le Christ, on est une nouvelle créature : voilà ce que c’est, que d’être une nouvelle créature. Être chrétien, ce n’est pas mettre un peu de maquillage qui va changer ton visage : non ! Si tu es chrétien, cela te change le cœur. Mais si tu es chrétien en apparence, alors non, cela ne va pas ! Des chrétiens de maquillage, non cela ne va pas ! Le vrai changement se produit dans le cœur : voilà ce qui est arrivé à Paul.

La passion pour l’Évangile n’est pas une question de compréhension ou d’études. Tu peux faire toutes les études de théologie que tu veux, lire la Bible…, et devenir athée ou mondain. Ce n’est pas une question d’études. Dans l’histoire, il y a eu beaucoup de théologiens athées. Il est important d’étudier, bien sûr ! Mais ce n’est pas cela qui engendre une nouvelle vie de grâce. Se convertir, cela veut plutôt dire de parcourir l’histoire de chute et de relèvement de Paul, lui qui a été transfiguré dans son élan apostolique. Comme dit Ignace, « ce n’est pas le fait de beaucoup savoir qui rassasie et satisfait l’âme, mais le fait de sentir et goûter les choses depuis l’intérieur. » Pensons à chacun d’entre nous. Je suis religieux, c’est bien ; je prie, oui, d’accord. J’essaie d’observer les commandements, oui d’accord, mais où est Jésus dans ta vie ? « Ah, non, je fais les choses que demande l’Église. » Mais Jésus, où est-il ? Est-ce que tu as rencontré Jésus ? Est-ce que tu as parlé avec Jésus ? Est-ce que tu ne fais que prendre l’Évangile, ou est-ce que tu parles avec Jésus ? Est-ce que tu te souviens de qui est Jésus ? Et c’est une chose qui nous manque si souvent – un christianisme, je ne dis pas sans Jésus, mais avec un Jésus abstrait. Mais non. Comment Jésus est-il entré dans ta vie ? Comme il est entré dans la vie de Paul, alors Jésus a tout changé. Nous avons souvent entendu des commentaires sur les personnes : « Mais regarde, celui-là, il était vraiment mauvais, et maintenant, il est devenu un homme bon, une femme bonne… Qui l’a changé ? C’est Jésus. Il a rencontré Jésus. » Ta vie, est-elle chrétienne ? A-t-elle changé ? « Oui, plus ou moins » Non ! Si Jésus n’est pas entré dans ta vie, ta vie n’a pas changé. Tu peux être chrétien de l’extérieur uniquement, mais c’est Jésus qui doit entrer et voilà le changement qui est arrivé à Paul : il a trouvé Jésus, il a rencontré Jésus. Et voilà pourquoi il disait que l’amour du Christ nous pousse et nous fait aller de l’avant. Et c’est le même changement qui est arrivé aux autres saints. Quand ils ont rencontré Jésus, ils sont allés de l’avant.

Nous pouvons faire une autre réflexion sur le changement qui se produit chez Paul, qui de persécuteur devient Apôtre du Christ : nous remarquons qu’en lui s’est vérifié un certain paradoxe. En effet, tant qu’il se considère juste devant Dieu, il se sent autorisé à poursuivre, arrêter voire à tuer, comme dans le cas d’Étienne. Mais quand, éclairé par le Seigneur ressuscité, il découvre qu’il a été un « blasphémateur et un violent » (1 Timothée 1, 13) – c’est ce qu’il dit de lui-même : « blasphémateur, persécuteur, violent » – alors il commence à être vraiment capable d’aimer. Et voilà la route. Si un de nous dit « Merci Seigneur, parce que je suis une bonne personne, je fais de bonnes choses, je ne commets pas de gros péchés… » : Ce n’est pas une bonne route ; c’est une route d’autosuffisance, une route qui te justifie et qui fait de toi un catholique élégant, hautain, mais un catholique élégant n’est pas un catholique saint. Il n’est qu’élégant. Le vrai catholique, le vrai chrétien est celui qui reçoit Jésus en lui-même, Jésus qui change ton cœur. Voilà la question que je pose à chacun d’entre vous. Qu’est-ce que Jésus veut dire pour moi ? Est-ce que je l’ai laissé entrer dans mon cœur, ou est-ce que je ne fais que l’avoir à la portée de ma main, mais sans qu’il vienne en moi-même ? Est-ce que je me suis laissé transformer par lui, ou Jésus n’est-il qu’un idée, une théologie qui avance un peu ? Et voilà le zèle : quand quelqu’un rencontre Jésus, il ressent le feu, et comme Paul, il doit prêcher Jésus, il doit parler de Jésus, il doit aider les gens, il doit faire de bonnes choses. Quand quelqu’un n’a fait que trouver l’idée de Jésus, alors il ne reste qu’un idéologue du christianisme, mais cela ne sauve pas. Seul Jésus sauve, si tu l’as rencontré, si tu lui as ouvert la porte de ton cœur. L’idée de Jésus ne te justifie pas, ne te sauve pas. Que le Seigneur nous aide à rencontrer Jésus, à le trouver. Et que ce Jésus nous change la vie, de l’intérieur ; qu’il nous aide à aider les autres. Merci.

 

Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les jeunes des établissements scolaires, La Croix Saint-Marceau, Saint Joseph, Saint Dominique, Massillon et Beauséjour. Puissions-nous porter avec zèle, délicatesse et charité, le témoignage de l’amour de Dieu auprès des nôtres et de tous ceux que le Seigneur mettra sur notre chemin. Demandons au Seigneur la grâce de rayonner la joie de son Évangile par nos vies pour rendre nos sociétés plus humaines et fraternelles. Que Dieu vous bénisse.

 

Traduction Père Thomas Brenti pour Zenit

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Rédaction

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