Canada : publication des noms de jésuites « accusés de manière crédible d’abus sexuels sur mineurs »

Afin « de promouvoir la justice et la transparence »

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La Compagnie de Jésus du Canada publie « des noms de jésuites accusés de manière crédible d’abus sexuels sur mineurs » : il s’agit de 27 religieux des provinces anglaise et française. Une lettre signée par P. Erik Oland, sj., supérieur provincial, explique que les jésuites du Canada « s’engagent à marcher avec ceux dont la dignité a été atteinte, dans une mission de réconciliation et de justice ». Depuis les années 1990, écrit-il, « nous avons beaucoup appris, nous sommes devenus plus humbles et avons été transformés par nos rencontres avec les victimes d’abus ».

« La grande majorité des cas » d’abus, lit-on dans cette lettre, « ont été révélés après le décès de l’auteur présumé ».  « Certaines de ces affaires n’ont jamais fait l’objet d’un procès pénal ou civil. »

En décembre 2019, il a été annoncé que les jésuites du Canada « entreprenaient un audit complet de tous les cas d’abus et de non-respect des limites » et que « la province publierait les noms des personnes pour lesquelles il existe des accusations crédibles d’abus sur des mineurs ».  L’audit a été entrepris avec l’aide de l’enquêteur indépendant Brian King, du King International Advisory Group, au début de 2020.  « Trois ans plus tard, entravé par des retards liés au ralentissement dû à la pandémie, l’examen de premier niveau des dossiers a été livré et la liste des personnes accusées de manière crédible d’abus sur un mineur a été publiée. »

Néanmoins, note le supérieur, « il est toujours possible que d’autres noms apparaissent ». « Cette liste doit être considérée comme un document vivant, qui pourra être complété ou modifié à l’avenir, au fur et à mesure que des informations supplémentaires seront présentées. »

Les jésuites canadiens se rendent compte du fait que « tout le monde ne considérera pas la publication de la liste comme une mesure positive ».  Mais ils publient cette liste « en partie à la demande des victimes et des groupes de défense des victimes afin de favoriser la guérison, de reconnaître la gravité de leur traumatisme et de leur souffrance, de valider leur expérience et de promouvoir la justice et la transparence ».

« Nous ne pouvons pas réécrire le passé, ajoute le supérieur provincial.  Nous souhaitons cependant contribuer à la réconciliation, à la réparation des torts passés et au rétablissement de la confiance. »

Dans sa lettre, P. Oland parle également des mesures établies par la Compagnie de Jésus au Canada pour « la prévention de futurs actes d’abus » : il s’agit du développement «des procédures détaillées pour recevoir et enquêter sur les allégations d’abus sexuels sur des mineurs », « des directives pour la réconciliation, la guérison, la prise de responsabilité et la prévention de futurs actes d’abus ». En outre, « chaque candidat qui postule à la Compagnie de Jésus subit une évaluation psychologique pour s’assurer qu’il a les fondements nécessaires pour vivre sainement en tant que jésuite ». Tous les jésuites, explique le supérieur, « participent à une formation annuelle sur la prévention des abus et sur la façon de mener une vie de célibat saine ». « Les jésuites du Canada appliquent une politique de tolérance zéro en matière d’abus », affirme P.  Oland.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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