Sœur Maria Lucia Ferreira de la Congrégation des moniales de l’Unité d’Antioche lance un appel à la fondation Aide à l’Église en détresse (AED Portugal) alertant sur la situation dramatique de la population en Syrie, indique Vatican News. « La situation est terrible en Syrie, certaines personnes souffrent de la faim », dit cette religieuse portugaise qui vit au monastère de Saint-Jacques le Mutilé, dans le village de Qara à 97 km au nord de Damas.
Après 12 années de guerre « la situation économique en Syrie est vraiment mauvaise, les gens souffrent déjà de faim, surtout dans les grandes villes, car la guerre a détruit de nombreux emplois et de nombreuses structures dans le pays », explique la religieuse plus connue sous le nom de Sœur Myri.
Elle donne l’exemple d’une famille vivant dans le village de Qara : « Il y a cinq personnes, seul le père travaille, seul il a un salaire, la mère ne travaille pas. Si vous achetez du riz, vous ne pouvez pas acheter de légumes, et si vous achetez des légumes, vous ne pouvez pas acheter le reste… Et si on va parler d’acheter des vêtements, ou quoi que ce soit d’autre pour la maison, alors ce n’est pas possible, car chaque pièce, certaines chaussures par exemple, coûte le quart du salaire voire la moitié… Sans parler de l’huile d’olive ou de l’huile de friture… les familles ne peuvent pratiquement acheter qu’un litre par mois… »
Toute cette situation d’énorme fragilité est maintenant accentuée avec l’arrivée des journées d’hiver très froides : « Cette année, raconte la sœur, les familles auront très probablement froid, car l’achat de mazout, qui est habituellement utilisé, ou de bois de chauffage, est devenu extrêmement coûteux. Je ne sais pas, je ne sais pas ce qui va se passer… Et l’électricité est quasi inexistante ! »
Face à cette réalité, Sœur Myri est reconnaissante de l’aide de la fondation AED, qui a commandé pour la campagne de Noël des objets artisanaux brodés en laine par des femmes chrétiennes du village de Qara, où le monastère est situé. « Des initiatives comme celles-ci sont vraiment une bénédiction », dit la religieuse portugaise. « Cette commande a été la bienvenue et j’espère qu’il y en aura d’autres et je vous encourage à acheter les articles de la Fondation AED car cela aide beaucoup de gens à avoir de l’espoir. »