« Les soins palliatifs revêtent une dimension culturelle, qui implique d’accompagner et de prendre en charge la souffrance de la personne malade, sur le plan médical et spirituel ». C’est ce que rappelle ce jour Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie (APV), à la veille de la fête liturgique de saint Martin de Tours, le 11 novembre 2022, qui est aussi la Journée nationale des soins palliatifs, indique un communiqué de l’APV.
« L’Italie », déclare Mgr Paglia, « a compris l’importance des soins palliatifs ». Il existe une loi (38/2020) sur les soins palliatifs et le traitement de la douleur, rappelle-t-il, et depuis un an, les soins palliatifs « ont pleinement intégré l’enseignement universitaire de la Faculté de médecine et de chirurgie ».
Pour sa part, l’Académie Pontificale pour la Vie a un projet spécifique dédié à la diffusion et à la promotion des soins palliatifs dans le monde. Lancé en 2017, il a donné lieu à un « livre blanc » (rédigé en anglais par un groupe international d’experts et traduit dans différentes langues) et à plusieurs conférences internationales. Le 28 octobre 2019, à la Casina Pio IV, au Vatican, un document commun sur les questions de la fin de vie et la diffusion des soins palliatifs a été signé par les trois religions abrahamiques.
« Les soins palliatifs, ajoute Mgr Paglia, représentent l’espace d’action pour la défense de la vie et de l’être humain, en rejetant l’obstination déraisonnable (acharnement thérapeutique) et les dérives euthanasiques. Les soins palliatifs nous permettent de surmonter la solitude des malades, l’aphasie et le mutisme de notre société face aux derniers stades de l’existence. La mort humaine, pour nous croyants, est le grand espace d’ouverture vers la plénitude de vie qui nous attend, fondée sur la promesse de Jésus ».
Mgr Renzo Pegoraro, chancelier de l’Académie pontificale pour la vie, souligne que le projet se poursuit le 1er décembre avec un webinaire consacré au thème des « soins palliatifs périnatals » (« Soins palliatifs périnatals. Fondation&Expériences »). Certains des plus grands experts internationaux participeront à l’après-midi du 1er décembre pour faire le point sur un « sujet frontière » : offrir des soins palliatifs et un bon accompagnement au moment de la naissance, dans le cas de maladies très graves et souvent incompatibles avec la vie.
Un soutien et une aide précieuse sont ainsi offerts aux parents pour les aider à « accepter la condition de handicap grave de l’enfant à naître et lui offrir de bons soins, explique le chacelier de l’APV, en évitant les formes d’acharnement thérapeutique ou tendant vers l’euthanasie ». Tout cela est étendu à la « perspective plus large des soins palliatifs pédiatriques », en accordant une « attention particulière à la souffrance des mineur »s et à « l’aide psychologique et spirituelle pour les parents impliqués dans ces expériences si difficiles », conclut Mgr Pegoraro.
En 2015, dans son discours à l’Assemblée plénière de l’Académie pontificale pour la vie, le pape François avait déclaré : « J’encourage les professionnels et les étudiants à se spécialiser dans ce type de soins, qui n’ont pas moins de valeur parce qu’ils « ne sauvent pas la vie ». Les soins palliatifs accomplissent quelque chose de tout aussi important : ils valorisent la personne. (…). C’est cette capacité à servir la vie et la dignité de la personne malade, même âgée, qui mesure le véritable progrès de la médecine et de la société dans son ensemble ».
En 2018, dans son message au Congrès sur les soins palliatifs, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin faisait observer que « lorsque toutes les ressources du “faire“ semblent épuisées, c’est précisément à ce moment-là qu’émerge l’aspect le plus important dans les relations humaines, qui est celui de l’“être“ : être présent, être proche, être accueillant“ ».
